Beaux, robustes, très parfumés et mellifères, une plantation de rosiers rugueux ne risque pas de vous décevoir. Leurs extraordinaires fleurs soyeuses apparaissent de juin à septembre et offrent une précieuse source de nourriture pour les insectes locaux. Faciles à entretenir, ces arbustes sont non seulement un régal pour les abeilles, mais aussi pour les yeux : ils allient la croissance désinvolte des églantiers et la splendeur de la floraison des rosiers modernes et s’intègrent donc parfaitement à tous les types d’aménagement paysager. Découvrez dans notre guide de culture l’essentiel sur la plantation et l’entretien des rosiers rugueux. Lubera vous propose un vaste choix de différentes variétés de rosiers rugueux.
Sommaire
- Ce qu’il faut savoir sur les rosiers rugueux
- Planter des rosiers rugueux — le bon emplacement
- Sol
- Conseil d’utilisation Lubera®
- Planter des rosiers rugueux — Date de plantation
- Voici comment procéder !
- Guide de culture des rosiers rugueux
- Rosiers rugueux en haies
- Variétés recommandées
- Cultiver des rosiers rugueux en pot
- Conseils de culture en pot
- Entretenir les rosiers rugueux
- Arrosage
- Bien fertiliser
- Faut-il tailler les rosiers rugueux ?
- Prévenir les maladies et les ravageurs
- Hiverner les rosiers rugueux
- Récolter et transformer les cynorhodons
- Pourquoi les cynorhodons sont-ils bons pour la santé ?
Ce qu’il faut savoir sur les rosiers rugueux
Les rosiers de ce groupe sont connus sous de nombreux noms. Outre les rosiers rugueux, on les appelle par exemple aussi rosiers du Japon ou rosiers d’embruns. En réalité, ces synonymes désignent tous des rosiers issus de l’églantier Rosa rugosa. Il s’agit d’églantiers originaires d’Asie orientale. Comme son nom latin l’indique, les feuilles du Rosa rugosa ont un effet rugueux. Les profonds sillons le long des nervures des feuilles confèrent à ces dernières un aspect similaire à celui des feuilles de pommes de terre. . Ils sont également désignés dans certains pays comme « rosiers de haies » en raison de leur aptitude à être utilisés comme tels, de par leur port et leur robustesse. Les rosiers rugueux se sont propagés dans de nombreux autres pays depuis leur patrie d’origine. La dispersion des graines par les oiseaux et d’autres animaux les a fait s’échapper des jardins et coloniser non seulement différents pays, mais aussi différents continents. Ils façonnent aujourd’hui particulièrement l’image des paysages dunaires de la mer du Nord et de la Baltique. Leur volonté de se répandre n’a cependant rien d’étonnant : ils s’accommodent de toutes les conditions et apprécient autant les régions côtières que les montagnes et bien sûr nos jardins. Ils ne redoutent même pas les emplacements extrêmes, tels que les terre-pleins centraux des autoroutes. Ce rosier pouvant s’élever jusqu’à 2 m de haut est très apprécié pour sa robustesse, sa facilité d’entretien et son manque d’exigences. Ses tiges compactes et épineuses offrent le gîte et le couvert aux oiseaux du jardin et à d’autres animaux. Roses, violettes ou blanches, ses roses doubles ou simples apparaissent de juin à septembre et produisent des cynorhodons, une source de nourriture très appréciée. Mais ces splendides fleurs contiennent de plus beaucoup de pollen et attirent donc les abeilles et les autres insectes. La plantation de rosiers rugueux dans votre jardin ou sur votre terrasse contribue donc activement à la préservation des auxiliaires, de plus en plus décimés. Mais nous autres humains en profitons également. Ces fleurs soyeuses sont intensément parfumées et se prêtent très bien à la transformation, leurs gros cynorhodons savoureux donnant de bons rendements. Par ailleurs, en automne, la plupart des variétés de rosiers rugueux se parent d’une belle coloration automnale.
Planter des rosiers rugueux — le bon emplacement
Comme tous les rosiers, le rosier rugueux préfère les emplacements chauds et en plein soleil. Mais contrairement à la plupart des rosiers modernes, ils s’accommodent également d’un emplacement semi-ombragé ou lumineux sans soleil direct. On pense souvent que les expositions sur le côté nord d’un mur ou d’une maison sont trop ombragées pour les rosiers. En réalité, ils sont plutôt lumineux. L’ombre complète n’apparaît généralement que sous les ligneux (ce que l’on appelle l’ombre des arbres), les auvents, etc. Les emplacements lumineux sans soleil direct ne posent généralement pas de problème aux rosiers rugueux. Toutefois on peut partir du principe que plus l’emplacement sera ensoleillé, plus la floraison sera abondante.
Sol
Dans la nature, les rosiers rugueux poussent dans des endroits extrêmes et sont peu exigeants quant à leur emplacement. Ils prospèrent même sur les dunes à sol salé. Seuls les sols très lourds à pH élevé leur posent problème. Plus le pH d’un sol est élevé, plus il contient de calcaire. Les rosiers rugueux peuvent souffrir de carences ferriques sur des sols trop calcaires, ce qui se traduit par des pousses terminales vert clair à jaunâtres. Le pH élevé complexifie l’absorption du fer, se manifestant par les symptômes décrits ci-dessus. Pour offrir de bonnes conditions de croissance à des rosiers rugueux, plantez-les dans un sol bien drainé et amendez les sols trop lourds avec du compost qui permettra aux radicelles de bien se développer et de s’étendre. Sur sol très calcaire, mélangez la terre excavée avec du terreau pour plantes acidophiles afin d’abaisser le pH.
Conseil d’utilisation Lubera®
Les rosiers rugueux peuvent être utilisés dans les buts les plus divers pour l’aménagement du jardin. Ils conviennent parfaitement comme plantes de haie : en peu de temps, ils forment une haie dense qui remplit non seulement tous les critères d’un jardinage naturel, mais qui constitue également une merveilleuse protection contre les regards indiscrets. Pour ce faire, espacez les plants de rosiers d’environ 50 cm.
Mais si vous êtes plutôt classique, le rosier rugueux pourra aussi être cultivé en solitaire ou en petits groupes. Il est également parfait pour fixer des talus. Les petites variétés sont de fantastiques couvre-sol, à la fois robustes et très florifères.
Planter des rosiers rugueux — Date de plantation
Il peut être planté toute l’année tant que le sol n’est pas gelé. À la différence d’autres plantes très sensibles à une plantation en été, le rosier rugueux pourra être planté même durant les journées chaudes, en privilégiant cependant le soir lorsque l’air se rafraîchit. Un arrosage copieux et régulier durant quelques semaines après la plantation est important pour que le rosier s’enracine bien. Même planté au printemps, les gelées tardives ne le menacent pas. À la différence d’autres plantes de jardin qui, plantées à l’automne, manquent de temps pour développer leur rusticité, le rosier rugueux prouve encore une fois son absence d’exigences et sa robustesse.
Voici comment procéder !
Avant toute plantation de rosiers rugueux, il faut s’interroger sur l’envie ou non d’avoir une prolifération incontrôlée, un aspect important dans la mesure où les rosiers rugueux forment, selon la variété, plus ou moins de rhizomes. Comme ils sont souterrains, ils passent inaperçus dans un premier temps, et ce n’est que lorsque surgissent de nouveaux plants tout autour du pied mère que l’on prend conscience de leur ampleur. Cette prolifération est parfois très importante et ne correspond généralement pas aux intentions du jardinier. Mais il existe un moyen très simple de la maîtriser : les barrières anti-rhizomes, que l’on installe à la plantation. Si cela vous semble trop compliqué, vous pouvez veiller à la plantation à maintenir le point de greffe du rosier rugueux au-dessus de la surface du sol. Normalement, cette méthode n’est pas recommandée pour la plantation de rosiers, mais les rosiers rugueux étant tellement robustes, ils s’accommodent très bien de l’absence de protection du point de greffe.
Guide de culture des rosiers rugueux
Bassinez le pot de votre nouveau rosier rugueux jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de bulles d’air, surtout en été afin de bien hydrater la motte dès le début. Creusez un trou environ deux fois plus large et deux fois plus profond que la motte. Si vous souhaitez installer une barrière pare-racines, creusez un trou d’environ 50 x 50 cm afin de laisser suffisamment d’espace au rosier pour se développer. Utilisez à cet effet des matériaux résistants tels que de la bâche pour bassin de jardin. Les toiles de paillage anti-mauvaises herbes ne conviennent pas, car elles perdent leur résistance au fil du temps et les rhizomes finiront tôt ou tard par les traverser. Habillez les côtés du trou avec cette bâche pare-racines. Le sol doit rester ouvert vers le bas pour éviter toute humidité stagnante, ce qui ne pose pas de problème, car les rhizomes poussent latéralement et non verticalement. Sur sol très lourd, mélangez la terre excavée avec du compost. En outre, il n’est pas inutile d’installer une couche de drainage en gravier au fond du trou. Dépotez alors votre rosier et plantez-le de sorte à enterrer le point de greffe de 5 cm environ. Le point de greffe est la partie du végétal d’où partent les tiges, soit quasiment la transition du collet aux tiges, qui se traduit fréquemment par un renflement. C’est une étape importante pour protéger le point de greffe du gel en hiver et du dessèchement en été. Elle permet également au rosier de se débarrasser de son porte-greffe et de s’en remettre à ses propres racines. Comblez ensuite le trou de plantation avec le reste de la terre excavée puis tassez bien l’ensemble autour de la plante. Avant d’arroser, buttez légèrement la terre autour du rosier. Cette cuvette permettra d’amener précisément l’eau vers ses racines. Enfin, arrosez copieusement le rosier, un arrosoir de 10 l convenant amplement.
Rosiers rugueux en haies
Une haie fleurie mellifère est une protection remarquable contre les regards ou peut, selon la hauteur des plantes, servir à délimiter des massifs, une terrasse ou d’autres zones. Les rosiers rugueux se prêtent très bien à la confection d’une haie, car ils remplissent tous les critères. Leur facilité d’entretien permet quasiment de les laisser livrés à eux-mêmes sans culpabiliser.
Une haie demande cependant à ce que les plantes ne poussent pas qu’en hauteur, mais aussi en largeur, ce qui est en principe souhaitable, chaque plante devant néanmoins avoir suffisamment de place pour s’épanouir. Espacez les rosiers de 50 cm à la plantation. Nous vous conseillons de planter les rosiers rugueux sur deux rangées, c’est-à-dire en quinconce pour obtenir l’opacité souhaitée tout en permettant aux arbustes de s’étendre. Il faut ici aussi installer une barrière anti-rhizomes, et ce sur toute la longueur.
Variétés recommandées
Photo : la variété « Rotes Meer » est un rosier rugueux classique semi-double, au parfum particulièrement remarquable. Ses fleurs sont rose vif avec des étamines d’un jaune éclatant. Elle se distingue de plus par la formation de superbes cynorhodons. Son port compact, arrivant jusqu’à la taille, en fait un couvre-sol parfait ou une haie basse.
Photo : la variété « Hansa » se distingue également par son parfum envoûtant, le plus prononcé parmi les rosiers rugueux. Ses fleurs doubles rose lilas attirent en outre tous les regards. « Hansa » peut atteindre 2 mètres de hauteur, ce qui en fait la plus grande variété de ses représentants. Il peut être utilisé en solitaire, mais également pour confectionner de hautes haies.
Photo : la variété « Roseraie de l’Hay » est un rosier rugueux très ancien, historique. Il arbore des fleurs doubles rouge pourpre, au fort parfum de clou de girofle et de miel. Il rappelle la variété « Hansa », mais avec un port moins vigoureux et permet de créer des haies parfumées à hauteur d’homme.
Photo : Ce rosier « Pink Grootendorst » est également connu sous le nom de rosier à fleurs d’œillets. Comme son nom l’indique, ses petites fleurs roses, frangées, en ombelles, rappellent les fleurs d’œillet. Parmi les rosiers rugueux, c’est un véritable point de mire, plutôt pour son esthétique que pour son parfum très léger. Il existe encore une variante plus claire du même nom, ainsi qu’une variété purement blanche appelée « White Grootendorst ».
Photo : la variété « Therese Bugnet » est un hybride de Rosa rugosa qui se distingue des autres rosiers rugueux par son aspect extérieur assez différent. Son bois rouge foncé est presque inerme, à la différence des rosiers rugueux aux tiges très épineuses. Les fleurs très parfumées. sont d’un rose soyeux. Seul le feuillage rappelle celui de Rosa rugosa, mais il est plus délicat. Il a également hérité de la propriété inégalée de résistance à la fumagine étoilée.
Photo : tout comme la variété « Therese Bugnet », « Louise Bugnet » est un hybride de Rosa rugosa. Il a également un bois quasiment inerme qui à y regarder de plus près est légèrement duveteux. Le feuillage est également plus délicat que celui des rosiers rugueux. Les fleurs légèrement parfumées sont d’un blanc pur, mais en bouton sont d’un rouge foncé intense. Cette variété a également hérité de la résistance à la fumagine étoilée.
Photo : cette variété est une création de l’obtenteur anglais David Austin. Avec la variété « Wild Edric », l’inventeur des rosiers anglais a créé un hybride de Rosa rugosa à grandes fleurs semi-doubles, de couleur rose foncé vive et au puissant parfum.
Cultiver des rosiers rugueux en pot
Ce rosier rugueux décoratif se prête tout à fait à la culture en pot. Son port uniformément touffu confère une esthétique harmonieuse. L’avantage décisif d’une culture en pot est que les rhizomes ne peuvent pas proliférer allègrement comme bon leur semble. Le pot doit toutefois être suffisamment grand et surtout profond pour offrir de la place aux racines. Comptez environ 50 cm de diamètre sur 50 cm de hauteur. Des trous de drainage ainsi qu’une couche de gravier ou d’argile expansée assurent un bon écoulement de l’eau et évitent toute humidité stagnante.
Conseil de Lubera® : déposer un non-tissé sur le drainage pour prévenir toute obstruction par le substrat.
Conseils de culture en pot
Il est conseillé de placer le pot à un emplacement ensoleillé et chaud, bien que les rosiers rugueux tolèrent des expositions semi-ombragées ou sans soleil direct. Utilisez un terreau de qualité pour plantes en bac, comme notre terreau fertile Lubera® n° 1. Au printemps, apportez un peu de compost.
Les rosiers rugueux sont simples à entretenir : à la différence de leurs homologues plantés en pleine terre, les sujets en bac doivent être arrosés plus souvent, voire quotidiennement en plein été. Toutefois, le substrat ne doit pas être détrempé. Laissez sécher la couche superficielle de terre avant tout nouvel arrosage. Mettez le bac à l’abri s’il est exposé à des pluies fortes et persistantes. Il est important de fertiliser régulièrement les rosiers en pot. Utilisez pour ce faire un engrais à diffusion lente ou un engrais complet coup de fouet. L’engrais saisonnier Lubera Frutilizer Plus est recommandé comme engrais à diffusion lente. Pour une nouvelle plantation, mélangez les billes au substrat (à raison de 20 g pour 5 litres de substrat), de sorte à bien les répartir dans le pot. Au printemps, creusez plusieurs trous profonds dans le substrat des pots ayant hiverné, puis remplissez-les à nouveau d’engrais et de substrat, de manière à bien y répartir les nutriments. Comme il s’agit d’un engrais à diffusion lente, un apport au printemps au début de la période de végétation est suffisant pour nourrir les plantes durant toute l’année. Comme engrais complet coup de fouet, nous recommandons l’engrais pour plantes en bac Lubera Frutilizer Instant Bloom, qui s’administre par dilution dans l’eau d’arrosage, à raison d’une mesure d’engrais pour 10 litres d’eau. Administrez l’engrais sous cette forme une fois par semaine de mars à juillet. Stoppez les fertilisations au-delà de juillet, afin de bien préparer votre rosier à l’hiver. Fertilisé tout au long de l’année, votre rosier mettrait toute son énergie pour croître en permanence jusqu’à l’hiver, avec pour conséquence une immaturité des tiges et donc une moindre résistance au gel. L’engrais complet liquide coup de fouet présente l’avantage de pouvoir réagir rapidement au cas où votre rosier montrerait des signes de carence.
Photo : le rosier « David Thompson » porte le nom d’un explorateur anglais du XVIIIe siècle et a été spécialement cultivé pour résister aux hivers rigoureux du Canada.
Entretenir les rosiers rugueux
Les rosiers rugueux sont certainement les membres de la famille des rosiers les plus faciles à entretenir : ils résistent à presque toutes les intempéries, s’accommodent même d’un climat salin et peuvent presque être laissés à eux-mêmes. Si vous plantez des rosiers rugueux dans un sol tassé, il est recommandé de l’ameublir de temps en temps. Mais la prudence est de mise : les radicelles peuvent être facilement endommagées si vous les attaquez sans coup férir à la houe, au râteau ou au cultivateur.
Arrosage
Après plantation, arrosez régulièrement les rosiers rugueux. Ultérieurement, les arrosages seront superflus : grâce à sa longue racine pivotante qui s’enfonce profondément en terre pour y puiser de l’eau, ainsi qu’à ses multiples radicelles tendres au ras du sol, ce rosier sauvage a développé un système ingénieux pour s’hydrater suffisamment. Il ne faut donc l’arroser qu’en cas de très longue période de sécheresse, mais alors abondamment. En tant que jardinier amateur, vous ne rendez pas service au rosier rugueux en l’arrosant trop parcimonieusement, car seules les couches superficielles du sol seront humidifiées, provoquant alors un surcroît de radicelles qui ne suffisent pas à elles seules à le maintenir en vie. Il faut donc l’arroser longtemps et abondamment, mais rarement.
Bien fertiliser
Comme d’autres rosiers sauvages, les rosiers rugueux sont des plantes frugales qui ne doivent donc pas être nécessairement fertilisés. Toutefois, un apport précautionneux de compost ou de pellets de laine de mouton dans la terre au printemps s’avère bénéfique, car ces substances améliorent le sol.
En terre très calcaire, le rosier rugueux peut rapidement souffrir d’une carence ferrique qui se traduit par le jaunissement des feuilles ou des pousses terminales et requiert d’intervenir au plus vite. Dans ce cas, administrez un engrais contenant du fer, comme ceux pour agrumes, selon les instructions du fabricant. Si vous avez déjà été confronté à ce problème, vous pouvez tenter d’abaisser le pH de votre sol en mélangeant à la plantation la terre excavée avec du terreau pour plantes acidophiles.
Faut-il tailler les rosiers rugueux ?
Un rosier rugueux est et reste un rosier sauvage et ne nécessite donc pas ou peu de taille. Cependant, il peut de temps à autre avoir quelques accointances avec un sécateur. En partie, pour se refaire une nouvelle jeunesse. En éliminant les tiges âgées, malades ou en les éclaircissant, le rosier rugueux peut à nouveau consacrer toute son énergie à en former de nouvelles. Pour ce faire, rabattez à quatre ou cinq yeux les tiges concernées. L’idéal est de le faire au début du printemps, lorsque les forsythias sont en fleurs. Une absence totale de taille les empêcherait de se rajeunir suffisamment et diminuerait par conséquent leur durée de vie. De plus, ils se dégarniraient assez rapidement à la base. Il est donc conseillé de procéder chaque année au printemps à une taille basique des rosiers rugueux comme celle des autres rosiers. Contrairement aux rosiers modernes, les Rosa rugosa peuvent être taillés facilement au taille-haie. Veillez toutefois à bien éliminer le bois mort. En rabattant la plante d’environ deux tiers au printemps, vous obtiendrez un beau port ramifié et touffu.
Il est également possible de pratiquer toute l’année de légères tailles où seules quelques tiges isolées seront supprimées. Toutefois, il faut faire attention :
- le gel peut endommager durablement une plante fraîchement taillée
- Un excès de soleil le jour de la taille aura un effet desséchant
- Il ne faut en aucun cas tailler les jours de pluie, car l’eau stagnant aux points de césure peut provoquer de la pourriture et favoriser les maladies cryptogamiques
Choisissez de préférence un jour sec et couvert pour tailler les rosiers rugueux.
Les tailles radicales sont surtout utiles pour les haies plus anciennes. Elles ne peuvent toutefois être effectuées que du 1er octobre au 31 mars, au risque de perturber les oiseaux dans leur nidification et l’élevage de leur progéniture. Pour ce faire, toutes les plantes seront rabattues sur souche, c’est-à-dire que vous ne conserverez que 30 cm sur la plante. Cette coupe rase peut sembler très radicale de prime abord, mais elle permet de rajeunir rapidement et sûrement les haies négligées.
Photo : le rosier rugueux « Alba » diffuse un léger parfum d’églantier pendant la floraison, tant et si bien que l’on en prélève volontiers une branche pour la mettre en vase en dépit des nombreuses épines.
Prévenir les maladies et les ravageurs
Les rosiers, surtout les variétés anciennes, sont connus pour être relativement vulnérables aux maladies et ravageurs. Mais les rosiers rugueux prouvent également leur robustesse à cet égard. Certes, il se peut que quelques pucerons batifolent çà et là sur les jeunes pousses terminales du Rosa rugosa, mais l’infestation est généralement limitée, rendant inutile toute mesure de rétorsion à leur encontre. Là où il excelle par contre est dans sa résistance à la maladie la plus agressive des rosiers, à savoir la fumagine étoilée. Cet agent pathogène fongique désespère plus d’un jardinier, car il provoque le jaunissement des feuilles voire la défoliation de certains rosiers, sauf si l’on a opté pour un rosier rugueux. Même en plein essor de la fumagine, il résiste en arborant des feuilles d’un vert profond sans aucune défoliation. Ils sont également très résistants au mildiou et à l’oïdium, bien qu’en cas d’emplacement incorrect, une infestation peut parfois se produire, mais celle-ci reste généralement limitée. Tous ceux peu enclins à recourir aux produits phytosanitaires devraient donc planter des rosiers rugueux, dont la robustesse est une caractéristique exclusive dans la famille des rosiers. L’homme représente plutôt le principal danger : des arrosages incorrects, un chaulage excessif du sol sont des erreurs d’entretien typiques susceptibles de nuire à ce rosier sauvage, si robuste par ailleurs.
Hiverner les rosiers rugueux
Le joli rosier rugueux est extrêmement rustique et n’a besoin d’aucune aide pour survivre à la saison froide s’il est planté en pleine terre. La situation est légèrement différente s’il est cultivé en bac : compte tenu du volume de terre limité, le substrat est susceptible de geler complètement ainsi que les racines. Même des plantes totalement rustiques peuvent atteindre leurs limites et geler. Pour éviter cela, le rosier rugueux doit lui aussi être protégé des températures glaciales. Pour ce faire, paillez les racines avec des brindilles en fin d’automne. Puis enveloppez le pot dans un non-tissé antigel et posez-le si possible sur un bloc de bois ou de polystyrène. L’écorce de ces rosiers étant brune, l’évaporation est quasiment nulle, même dépourvus de feuillage. La situation est tout autre pour les rosiers modernes, dont l’écorce est souvent verte. Même en hiver, ils évaporent de l’eau par leurs tiges nues. Des rosiers en pot incapables de puiser de l’eau dans le substrat en raison du gel, subiront le dessèchement de leurs tiges, ce qui est le lot commun des rosiers en pot lorsque la protection hivernale est insuffisante. Ils se dessèchent au lieu de geler. Mais avant que le rosier rugueux ne connaisse pareille mésaventure, il faut déjà que les conditions régnantes soient très défavorables. Néanmoins, rien ne s’oppose à protéger le bac du gel comme décrit ci-dessus.
Photo : comparaison de l’écorce brune du rosier rugueux et de l’écorce verte du rosier moderne.
Récolter et transformer les cynorhodons
Les cynorhodons sont mûrs en fin d’automne et arborent alors une belle couleur rouge foncé. Ils peuvent rester sur les rosiers, car ils apportent de la diversité dans le régime alimentaire des oiseaux locaux. Si vous les récoltez, il faut toutefois qu’ils soient encore fermes, et il y a donc lieu de ne pas attendre trop longtemps. Certes, plus il fait froid, plus les fruits sont suaves, car leur teneur en sucre augmente, mais ils ne doivent pas nécessairement être exposés au gel. Un cynorhodon peut certes supporter des températures négatives, mais au détriment de son goût : il perd son arôme et devient farineux.
Avant de vous lancer dans la transformation des cynorhodons, enfilez des gants jetables. Ces fruits si délicieux et si sains renferment des pépins entourés de fins poils, qui provoquent de violentes démangeaisons, aussi bien sur les mains que dans la bouche, si on les consomme crus. Si telle est néanmoins votre intention, coupez les cynorhodons en deux et ôtez les pépins avec une cuillère à café. Procédez de même si vous en faites de la confiture.
Les cynorhodons peuvent également être séchés. On utilise ici tout le (faux) fruit, pépins inclus, ce qui s’avère utile pour préparer la fameuse tisane de cynorhodon.
Conseil : les cynorhodons du rosier rugueux se grignotent directement à même l’arbuste. En raison de leur taille, ils sont très riches en pulpe. Contrairement à d’autres cynorhodons, la chair est tendre dès le début et peut être grignotée depuis le cœur du fruit. Saisissez le cynorhodon par les longs sépales et grignotez la savoureuse pulpe sucrée, dont le goût rappelle celui des pruneaux. Veillez toutefois à ne consommer que la pulpe et non les pépins ou les poils urticants.
Pourquoi les cynorhodons sont-ils bons pour la santé ?
On consomme des cynorhodons ou des produits à base de ces derniers, pas uniquement pour leur goût fruité et acidulé : ils sont généralement considérés comme très bons pour la santé. Outre les vitamines A et B, ils contiennent surtout une très grande quantité de vitamine C. 8 g de cynorhodons frais couvrent déjà les besoins quotidiens d’un adulte en cette vitamine si importante. Leur teneur en pectine n’est pas non plus à négliger. Ces fibres ont un effet détoxifiant et laxatif, ce qui en fait un excellent remède naturel contre les troubles rénaux et digestifs.