Les succulentes sont très populaires, car elles sont faciles à entretenir et nous séduisent par leur esthétique. Le seul problème fréquent est le choix parmi les centaines d’espèces. C’est pourquoi je souhaite vous présenter ici un aperçu des plus importantes et des plus belles espèces de succulentes. Je vous présente mes photos réalisées au cours des dernières années dans de nombreux jardins. Vous y trouverez également de plus amples informations sur l’entretien des succulentes. Si vous souhaitez acheter des succulentes, regardez sur notre boutique Lubera, vous y trouverez un vaste assortiment de différentes espèces.
Sommaire
Résumé - Les genres de succulentes
Les succulentes bravent vaillamment les conditions météorologiques les plus diverses, sont très faciles d’entretien et offrent un spectacle impressionnant. Le terme de succulente ne regroupe pas une espèce de plante déterminée, mais des plantes pouvant survivre même par conditions ambiantes extraordinaires. Il existe d’innombrables genres de succulentes. Vous retrouverez ci-après une sélection illustrée, représentative des genres de succulentes. Je vous montrerai de plus comment bien les entretenir.
Jardin de succulentes au San Francisco Botanical Garden
Les genres de succulentes. - ce qu’il faut savoir
Les succulentes ne sont pas un genre ou une famille autonome, mais englobent un type de plantes adaptées à des emplacements particulièrement secs, surtout le désert. Pour survivre, elles sont en mesure de stocker de grands volumes d’eau. Les cactées, hautement spécialisées en sites désertiques, sont fréquemment regroupées avec les succulentes.
On distingue ensuite les succulentes selon leur organe de stockage de l’eau. Il existe les plantes à feuilles succulentes, comme le célèbre orpin, d’autres à tiges succulentes provenant principalement du groupe des cactées et le groupe plus restreint des plantes à racines succulentes comme les haworthies (Haworthia fasciata) ou les asclépiades (Asclepias). Si vous souhaitez acquérir des orpins, visitez la boutique Lubera.
Les agaves poussent dans le bassin méditerranéen - comme ici un agave à cou de cygne, à l’état sauvage en forêt.
Une question récurrente est de savoir quels sont les genres de succulentes '. Comme les succulentes existent dans le monde entier, y compris dans des régions plus froides, un nombre considérable d’entre elles résiste au gel en hiver. Toutefois, le plus grand défi dans nos régions est l’humidité, car ce groupe de plantes n’est pas armé pour résister aux climats humides. Si elles sont dans un environnement trop humide, les feuilles pourrissent et elles meurent.
Déterminer les genres de succulentes
Il est difficile de se représenter la diversité des succulentes, car dans le monde entier il y a des déserts et des régions sèches où ces plantes se sont adaptées à ces environnements durs et hostiles. Les succulentes sont donc de véritables survivalistes ayant élaboré de nombreuses stratégies intéressantes pour ne pas se dessécher. Leur aspect traduit également ces stratégies, ce qui les rend reconnaissables. Pour pouvoir déterminer des succulentes, il est utile de connaître les caractéristiques clés d’un genre. Bien sûr un guide botanique est également une aide précieuse. Je vous donne en fin d’article quelques conseils bibliographiques pour déterminer les espèces de succulentes. Voici à présent les genres :
Aeonium
36 espèces constituent le genre aeonium. Leurs feuilles sont presque carrées et en rosettes symétriques. Elles proviennent principalement des Canaries et ne sont donc pas rustiques. Elles doivent hiverner à un emplacement frais, lumineux et surtout sec. Voici quelques belles variétés d’aeonium :
Aeonium manriquorum
La floraison de l’aeonium est un événement rare, qui requiert particulièrement beaucoup de soleil et de bons soins. La rosette, qui porte la fleur, meurt après la floraison. Mais généralement des rosettes secondaires se sont alors formées, permettant la survie de l’aeonium.
Fleur d’aeonium (photographié et entretenu par Bernd Müller)
On peut également admirer les espèces rouge sombre à noires d’Aeonium arboreum :
Aeonium arboreum « Arnold Schwarzkopf »
Aeonium canariensis est plus plat qu’Aeonium arboreum.
Aeonium canariensis
L’aeonium est très polyvalent. Il est soit une star des massifs de succulentes, soit il est associé à des massifs fleuris bicolores à tricolores. Dans l’exemple ci-dessous, Aeonium canariensis est élégant à côté des chrysanthèmes jaunes.
En été, le feuillage de l’aeonium met magnifiquement en valeur les plantes fleuries.
La diversité du genre Aeonium est quasiment inconcevable. Ici encore Aeonium percarneum, qui tire son nom de son feuillage légèrement rougeâtre, perçue par les botanistes comme de couleur chair.
Aeonium percarneum
Agaves
Alors que la région d’origine des aeoniums est plutôt restreinte, celle des agaves est bien plus vaste. Ils sont donc bien plus divers, il en existe même des '. Les grandes feuilles des agaves sont typiques et impressionnantes, mais aussi admirables et en fait inoffensives. Elles sont très diverses selon les espèces. Les variétés Mescal ou Parry? (Botaniquement : agave parryi) sont rustiques dans les régions du Nord sous réserve qu’elles soient au sec.
Agave nigra
L’appartenance des agaves aux succulentes fleuries se traduit par leurs majestueuses inflorescences mesurant plusieurs mètres de haut. La photo ci-dessous a été prise en effet à Neckar, où notre lecteur Reinhard Makles a fait fleurir cet agave Mescal.
Agave mescal en fleur, également appelé agave de Parry (photo : R. Makles)
De tels genres de succulentes comme Agave filifera formant des filaments, sont bien sûr intéressants pour les collectionneurs. Toutefois, une collection d’agaves demande énormément de place. C’est précisément dans leur quartier d’hiver qu’elles ne doivent pas être trop à l’étroit. Le risque de blessures par les épines pointues requiert également suffisamment d’espace.
Agave filifera, variété formant des filaments
Les agaves se distinguent par le fait que les espèces ne se différencient que très légèrement pour un même type de base commun. Examinons-les d’un peu plus près et regardons les différences.
Agave kerchoveii
Comme nombre d’autres genres de succulentes, les agaves sont régulièrement représentés dans les grandes collections des jardins botaniques. Si vous souhaitez voir quelques magnifiques succulentes, visitez des jardins comme l’hortus botanicus d’Amsterdam. J’y ai découvert ce magnifique Agave attenuata en fleurs :
Un Agave attenuata en fleurs
Mais même sans fleur, cette espèce d’agave est décorative, surtout en raison des bordures de feuilles à moitié transparentes à la lumière du soleil :
Agave attenuata
La plupart des espèces d’agaves ne sont pas rustiques chez nous et doivent donc être hivernées dans un emplacement frais et lumineux. L’hivernage demande en tous les cas de se protéger contre les longues épines. Une astuce consiste à orner les pointes de bouchons. L’hivernage des agaves doit avoir lieu dans un emplacement frais et lumineux, et sec comme pour toutes les succulentes.
Aloès
L’aloès majoritairement originaire d’Afrique et de Madagascar compte parmi les plus grands genres de succulentes. Il fleurit également et comme l’agave a une forme de base régulière, mais qui se décline en de nombreuses variétés. Il peut être facilement confondu avec des agaves. Un signe distinctif est que les bordures de leurs feuilles ont de nombreuses dentures alors que celles des agaves sont plutôt épineuses. Toutefois, l’exception confirme aussi la règle.
En tant qu’africain, l’aloès n’est pas rustique et doit donc être hiverné dans un endroit frais, clair et sec. Je souhaite vous donner ici un aperçu des espèces d’aloès avec de nombreuses photos.
Les aloès se déclinent en variantes assez grandes mais aussi plus petites comme cet Aloe mitriformis.
Aloe mitriforis
De même, il y a peu de différences entre chaque espèce. Toutefois, leurs bordures de feuilles « dentelées » permettent de les identifier à coup sûr comme aloès.
Aloe strialuta
Le nombre d’espèces et de variétés est vraiment important. L’intérêt des aloès est que l’on découvre en permanence de nouvelles variantes. Les jardins botaniques des pays sans gel, comme la Californie, regroupent de grandes collections.
Il existe de magnifiques variantes colorées comme l’aloès rouge que j’ai découvert au Botanical Garden de San Francisco.
Les différences de taille des aloès sont moins marquées que chez l’agave. Toutefois, l’aloès arborescent est un représentant qui aime voir les choses de haut.
Aloès arborescent
Les aloès sont certainement les plus connus des différents genres de succulentes. Ils le doivent certainement à leur plus célèbre ambassadeur, l’aloe vera, utilisé dans de nombreux cosmétiques.
La floraison du célèbre aloès est particulièrement belle.
Les feuilles de l’aloès sont parfois rapprochées, parfois éloignées les unes des autres.
Aloe claviflora
Les nuances et pigmentations des feuilles se ressemblent aussi.
Aloe greenii
Crassula
« Crassula » est un genre botanique appartenant à la famille des crassulacées dont le nom vient du latin « crassus » qui signifie « épais ».
Une belle succulente facile d’entretien - le crassula ovata
La désignation d’« Arbre de Jade » ou de « plante porte-chance » n’est pas seulement attrayante d’un point de vue botanique.
Crassula ovata
Ce que peu d’entre nous savent : Les espèces de crassulas forment des fleurs particulièrement belles et délicates comme celles du Crassula portulacea.
La floraison du Crassula portulacea
Les crassulas sont des plantes de rocaille, originaires d’Afrique du Sud et qui en principe supportent un peu de gel. Toutefois, la protection contre l’humidité demande de les hiverner dans une pièce lumineuse et fraîche, comme une serre froide.
Crassula ovata est également très élégante dans de grands bacs.
Délosperme
Le joli petit pourpier de Cooper du genre des Délospermes illustre les différences de taille significatives du genre des succulentes.
Delospermum sutherlandii
Le pourpier de Cooper Delosperma cooperi est particulièrement connu, mais s’il est rustique, il n’en est pas moins sensible à l’humidité de sorte qu’il est conseillé de l’hiverner dans un quartier d’hiver abrité.
Delosperma cooperi
Échevéria
L’échevéria qui forme des rosettes fait partie du vaste genre des succulentes originaires du Mexique. Sa ressemblance avec la joubarbe (Sempervivum) pose quelques difficultés de détermination. L’échevéria n’est pas rustique et doit être hiverné en serre froide ou dans un quartier d’hiver du même type.
Echeveria gibbiflora Variation metallica
Ce genre comprend aussi des espèces à feuilles charnues comme l’Echeveria setosa.
Echeveria setosa
Les échevérias se multiplient particulièrement facilement par bouturage et fleurissent régulièrement en été.
Les délicates fleurs jaunes de l’échevéria sont particulièrement jolies
Sédum
Avec quelques espèces rustiques qui poussent ici dans nos jardins paysans, le sédum est certainement un des genres de succulentes les plus populaires. Il porte également le nom d’orpin.
Une multitude de petites fleurs et des feuilles charnues caractérisent la variété Sedum spectabile, appelée communément orpin. Les feuilles stockent beaucoup de sucre qui sert de protection contre le gel. Celui-ci colore les feuilles en rouge à l’automne. Le Sedum spectabile est une vivace rustique pouvant être plantée dans tous les jardins.
Sedum pachyphyllum
En revanche, le Sedum pachyphyllum, une variété à port bas, illustre la diversité du genre des sédums. La détermination du genre de succulente est ici un vrai défi.
Joubarbe
La joubarbe se décline également en nombreuses espèces et variantes.
Elle se caractérise par sa rusticité, due à son origine européenne.
Joubarbe Sempervivum
Dans ce contexte, le Sempervivum est l’hôte idéal des rocailles, des bacs et bordures de route.
Kalanchoé
Les kalanchoés font partie des crassulacées, un genre qui se distingue par des feuilles charnues. Avec ses grandes feuilles ondulées, la variété Kalanchoe beharensis est particulièrement remarquable.
Le kalanchoé a élaboré diverses stratégies pour se protéger contre le dessèchement.
Les feuilles du Kalanchoe beharensis sont argentées et légèrement duveteuses. Cette particularité augmente la réflexion et complique l’évaporation. Par ailleurs, les feuilles s’ombragent mutuellement, se protégeant ainsi contre le dessèchement.
Lorsque les feuilles du kalanchoé sont encore petites, elles semblent assez peu orthodoxes.
Les genres de succulentes- l’entretien
La protection contre l’humidité est l’entretien essentiel des succulentes. Pour ce faire, utilisez un substrat perméable, à faible rétention hydrique. Choisissez soit un substrat prémélangé pour cactées et succulentes, ou procédez-vous même au mélange. Prévoyez une forte proportion de sable, de l’ordre de 30 à 40 %. Le choix d’un emplacement adéquat est également décisif. Un auvent est idéal pour les protéger de la pluie. Il est aussi possible de les cultiver sans auvent, à condition que l’emplacement soit protégé.
En ce qui concerne les besoins hydriques des succulentes lorsqu’elles ne sont ni couvertes ni protégées, il ressort de mon expérience qu’il ne faut effectivement pas les '. Ces survivalistes absorbent suffisamment d’humidité de l’air et des alentours, de sorte qu’ils n’ont quasiment pas besoin d’arrosages, ou très peu. Il en est de même pour les fertilisations. L’entretien des succulentes se résume donc à : peu de travail, et beaucoup de satisfaction à cultiver ces super plantes.
Bibliographie :
Martin Haberer & Hans Graf : 500 winterharte Sukkulenten (500 succulentes rustiques). Ulmer 2010
Photos et texte de cet article : Dr. Dominik Große Holtforth
