Comme le figuier, le mûrier est un fruitier méditerranéen empreint d’une longue tradition. Il s’agit de l’arbre méditerranéen familial idéal, rustique dans la plupart des régions. Si vous souhaitez acheter un mûrier, les précieuses informations de cet article sur cet arbre et son entretien vous seront utiles. Si vous recherchez une offre concrète, je vous recommande chaudement la boutique Lubera. Vous y trouverez 5 variétés différentes.
Sommaire
- Ce qu’il faut savoir sur le mûrier
- Morus nigra, le mûrier noir
- Végétation
- Feuillage et floraison
- Morus alba, le mûrier blanc botanique
- Morus rubra, le mûrier rouge botanique
- Entretenir le mûrier
- Emplacement et rusticité
- Terre et arrosage
- Fertilisation
- Taille du mûrier
- Hivernage du mûrier
- Culture de la soie : Le mûrier et les vers à soie

Encore des mûres sur Morus nigra
Ce qu’il faut savoir sur le mûrier
Le mûrier joue un rôle prépondérant dans tout le bassin méditerranéen en tant qu’arbre d’alignement et arbre familial. En Toscane on rencontre de magnifiques alignements de mûriers, qui marquent le paysage comme les cyprès et les pins. Ses grandes feuilles dispensant l’ombre et ses fruits savoureux à maturité en fin d’été en font un arbre prisé et attrayant. Comme le mûrier est très largement rustique, il peut être planté sans problème dans la plupart des régions, et apporter ainsi une touche méditerranéenne à votre jardin. En plus des variétés à grand développement, il existe heureusement des formes naines pleureuses, remarquablement adaptées à une entrée de maison.

Fruits délicieux du mûrier (photo : Vlad Siaber / Shutterstock.com)
Le mûrier forme le genre Morus, qui ne compte que douze espèces seulement. Sa proche parenté du figuier se reconnaît à ses feuilles, qui comme celles de ce dernier sont nettement veinées de clair. Les principales espèces sont le mûrier noir Morus nigra et le blanc Morus alba. Alors que le mûrier blanc donne des fruits, certes jolis, mais malheureusement fades, le mûrier noir est un fruitier hors pair. Il est originaire d’une région s’étendant du Nord de la Perse à la Mer Caspienne.

Un mûrier pleureur reste petit et ne forme pas de canopée luxuriante.
Il convient de mentionner une spécificité du mûrier blanc : ses fruits servent de nourriture aux vers à soie, de sorte qu’il a été abondamment planté pour la production de soie, ce qui s’est traduit au temps de l’absolutisme par une forte propagation en Allemagne, lorsque les princes baroques se sont essayés à la sériciculture. Mais le mûrier noir est plus intéressant pour ses fruits. Si vous souhaitez planter un mûrier blanc, rouge ou noir, vous devrez alors opter pour le mûrier noir, Morus nigra. Je reviendrai ultérieurement sur ces fruitiers et arbres familiaux méditerranéens.

Les différents niveaux de maturité sont typiques du mûrier.
Morus nigra, le mûrier noir
Morus nigra porte le nom de mûrier noir en raison de ses fruits sombres, semblables à des mûres. Ses couleurs se déclinent de la couleur typique de la mûre au violet foncé, en passant par le pourpre. Les fruits mûrissent durant l’été et se récoltent en début d’automne. Ils sont délicieux avec un goût fruité et sucré. Toutefois, leur jus est très « grand teint ». C’est pourquoi il faut planter le mûrier là où ses fruits ne risquent pas de tacher les pavés en tombant.
Morus nigra est originaire de Perse, d’où il a été introduit en Angleterre par la Palestine, l’Italie et la Grèce et s’est établi en Europe. Morus Nigra fait certainement partie des espèces de mûriers les plus anciennes d’Europe et se rencontre encore aujourd’hui fréquemment dans le bassin méditerranéen. Certes, cette variété n’a pas de rusticité spécialement hors norme comme Morus alba, mais il résiste néanmoins à des températures entre -12 et -15 °C.
En raison de sa taille de 5 à 12 mètres, Morus nigra convient aussi bien aux petits jardins qu’aux grands et peut être planté en solitaire ou entre d’autres arbustes. Il forme des fleurs jaunâtres de mai à juin, qui arrivent à maturité et donnent des fruits environ 8 semaines plus tard. Il est important de savoir qu’un mûrier fructifie au terme de 5 à 7 ans. L’avantage ici est qu’il n’a pas besoin de pollinisateurs, car les mûriers forment sur un même plant des fleurs aussi bien mâles que femelles.
La variété Morus nigra est singulière en ce qui concerne son exclusivité botanique : en effet, le jeu de chromosomes est présent 22 fois. Comparativement, le Morus alba ne présente ce jeu que 2 fois. Le résultat ? Par rapport aux autres variétés de mûriers, Morus nigra a une capacité d’adaptation plus restreinte.
Avantages :
- Rusticité de -12 à -15 °C
- Des baies bonnes pour la santé
- Convient bien au climat maritime
Inconvénients :
- Moins de diversité que Morus alba

Jeunes fruits du mûrier noir.
Végétation
À un emplacement favorable, le mûrier noir peut atteindre 15 m de haut. Toutefois, il existe aussi des variétés naines telles que le mûrier zigzag. Nous avons un mûrier pleureur à l’entrée de notre maison. Celui-ci aussi reste petit et offre des fruits à grignoter, lorsqu’on arrive ou que l’on part de la maison. On peut donc acheter des mûriers pleureurs et à couronne érigée. La couronne a un port dense, l’écorce est grise à brune et a un aspect rustique.
Feuillage et floraison
Les grandes feuilles poussent au printemps et peuvent mesurer jusqu’à 12 cm de long. Elles sont grandes, larges, dentelées et évoquent un « cœur crénelé ». L’arbre perd ses feuilles à l’automne. La floraison est très insignifiante, de sorte qu’on la remarque à peine.

Les jolies feuilles du mûrier rappellent vaguement son parent, le figuier.
Morus alba, le mûrier blanc botanique
Le mûrier Morus alba a une histoire impressionnante. Certes, cette variété est arrivée plus tard (que Morus nigra) d’Asie vers la Chine, et du Népal vers l’Europe, mais ceci est lié à l’élevage chinois de vers à soie. Car les baies de la variété Alba sont la nourriture idéale des Bombyx mori ou vers à soie.
Morus alba a été domestiqué depuis 2800 avant J.-C. pour la sériciculture. Il n’est donc pas étonnant que le mûrier blanc se soit développé et acclimaté dans des régions très différentes du point de vue climatique et culturel. Par conséquent, Morus alba est plus susceptible d’avoir subi des modifications que Morus nigra.
Toutefois, le nom ne convient pas parfaitement. Le suffixe botanique « Alba » laisse penser que Morus alba ne donne que des fruits blancs. Ce n’est pas le cas, car ils peuvent être aussi noirs ou rouges. Ce suffixe se réfère à l’écorce claire et à la couleur des boutons. Les feuilles sont de même plus claires que chez Morus nigra. Ces caractéristiques permettent de bien différencier les deux variétés.
Avantages :
- Feuillage décoratif et formes de végétation spéciales (Mûrier Zigzag ou Morus alba Pendula)
- Port compact (Mojo Berry)
- Supporte très bien la taille (nos variétés Bombyx®)
- Les plus gros fruits parmi tous les mûriers (Black Bombastic)
- Bonne rusticité jusqu’à des températures extrêmes de -20 à -30 °C (Mulle, Bombyx® Zuckersüss)
- Plus divers que Morus nigra
Inconvénients :
- Pas aussi rustique que Morus nigra
Morus rubra, le mûrier rouge botanique
Le troisième et dernier mûrier est Morus rubra, originaire d’Amérique du Nord. Les vers à soie et leur nourriture (Morus alba) ont été introduits en Amérique du Nord au XVIIe et XIXe siècle. Et - qui l’eût cru - les deux espèces se sont très volontiers hybridées entre elles. C’est également la raison pour laquelle il n’y a plus de forme pure de Morus rubra, le mûrier rouge botanique.
Avantages :
- Saveur homogène teintée d’acidité (Illinois Everbearing)
- Bonne rusticité
- Maturité de 6 à 8 semaines, de juillet à août
Inconvénients :
- Quasiment plus de race pure
Entretenir le mûrier
Emplacement et rusticité
Le mûrier est chez nous largement rustique. Ce n’est que sous les latitudes très élevées qu’il faut le cultiver en bac pour pouvoir le protéger en hiver. L’emplacement extérieur doit être ensoleillé, chaud, et abrité. Mais un endroit semi-ombragé, juste ensoleillé en fin de journée, convient également, comme c’est le cas pour notre arbre à l’entrée de notre maison. Un sol perméable est important. Les sols limoneux, humides et lourds, sont moins adaptés.

Rameaux d’un grand mûrier poussant à Brühl en Rhénanie.
Terre et arrosage
En tant qu’arbre européen, le mûrier est très sensible à l’humidité stagnante, dont il faut absolument le protéger. En bac, il est préférable de choisir une terre perméable et d’installer un bon drainage. En pleine terre, creusez un trou profond et ajoutez-y un terreau perméable pour bien lutter contre l’humidité stagnante. Vous pouvez acheter du terreau de très bonne qualité dans la boutique Lubera.
En bac, les arrosages doivent être réguliers l’été comme pour le figuier. Arrêtez les arrosages dès que les feuilles fanent et tombent. Ce n’est que lorsque le feuillage redémarre que le mûrier aura à nouveau soif.

Le mûrier est un arbre familial méditerranéen idéalement adapté à de nombreuses régions tempérées.
Fertilisation
En bac, il est possible d’utiliser un engrais pour fruitiers, afin d’alimenter le mûrier. En pleine terre, le mûrier n’aura besoin d’engrais que si le sol est pauvre. Par principe, il est préférable d’améliorer le sol plutôt que de l'amender avec des engrais chimiques.
Taille du mûrier
Le mûrier luxuriant et vigoureux peut être taillé sans problème. Si vous souhaitez le conserver petit, ce qui suit n’est pas superflu. Comme il perd ses feuilles à l’automne, la meilleure période pour le tailler est de la fin de l’hiver au début du printemps. Naturellement, il faut veiller à conserver une bonne structure de la couronne comme pour les autres fruitiers, c’est-à-dire obtenir une à deux charpentières plus longues et plus vigoureuses. Celles-ci seront dans l’idéal entourées de tiges secondaires plus courtes et moins vigoureuses.

Les mûres sont très juteuses et de couleur très intense.
La taille du mûrier pleureur est encore plus simple. Les tiges en forme de fouet orientées vers le bas, se développent de toute façon comme elles le souhaitent. La canopée est toujours dense. Vous pouvez vous limiter à raccourcir les tiges trop longues, à éliminer celles trop denses et à supprimer totalement en hiver les tiges mortes.
Hivernage du mûrier
Les mûriers blanc et noir sont ici partiellement rustiques. Selon l’emplacement, un tel arbre tolère des températures de -15° à -20° C. En tant qu’arbre à feuillage caduc, le mûrier est bien préparé aux conditions hivernales. Toutefois, on peut l’aider au cours des premiers hivers après la plantation. Il est alors recommandé d’apporter une protection hivernale aux jeunes sujets. Il peut s’agir d’une simple couche de paillis sur le pied. Cependant, dans des régions plus froides, vous pouvez former une corbeille en fil de fer autour du jeune arbre et le combler de feuillage ou de paille. Cette protection hivernale, utilisée également pour les ', fonctionne remarquablement bien sur le mûrier.
Culture de la soie : le mûrier et les vers à soie
La culture de la soie ou sériciculture existait déjà en Chine 2800 ans avant J.-C. La soie était alors produite par les vers à soie Bombyx mori, qui étaient élevés spécialement à cet effet - comme le mûrier Morus alba. La domestication de Morus alba a eu pour conséquence que cette variété a été en mesure de s’adapter bien mieux aux variations thermiques et aux différentes régions que la variété Morus nigra par exemple.
Le mûrier blanc a connu son véritable point d’orgue entre 1700 et 1800, lors des tentatives d’implantation de la sériciculture en Europe. Apparemment, ce ne fut pas une vraie réussite, car la variété Morus alba était vraiment rare et a dû être importée. Il n’est resté que Morus nigra comme substitut, aux facultés d’adaptation moindres que la variété alba en termes de modifications climatiques. C’est sans doute la raison pour laquelle la sériciculture n’a jamais pu vraiment s’implanter en Europe. Mais la saisonnalité est un autre facteur. Tandis qu’en Chine le climat tropical permet de cultiver les vers à soie toute l’année, la productivité sous nos latitudes est bien sûr nettement en deçà des attentes.
Bibliographie : Wolfgang Kawollek & Henning Falk : Bibelpflanzen kennen und kultivieren (connaître et cultiver les plantes de la Bible). Stuttgart 2005
Rédaction : Dr. Dominik Große Holtforth
Photos (sauf mention contraire) : Dr. Dominik Große Holtforth
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