Une chenille verte est rarement seule : habituellement, elles sont présentes en masse, au grand dam des propriétaires de jardin. Ce n’est pas étonnant : elles dévorent les plantes et ont de plus la réputation d’être toxiques. Ces hôtes indésirables donnent naissance à des papillons ou hyménoptères, qui en revanche sont utiles pour l’écosystème. Leur identification n’est pas toujours simple, mais tout à fait possible grâce à certaines caractéristiques.
Sommaire
- En bref
- Informations générales sur les chenilles
- Propriétés
- Identifier la chenille verte - caractéristiques
- Espèces indigènes
- Sphinx demi-paon
- Aurore
- Petit sylvain
- Chenille verte : Cheimatobie
- Piéride du chou
- Demi-deuil
- Petit mars changeant
- Machaon
- Flambé
- Piéride de la moutarde
- Chenille verte : Papillon Citron
- Vue d’ensemble des caractéristiques des chenilles vertes
- Les chenilles vertes sont-elles toxiques pour l’être humain ?
- Pour les animaux ?
- Peut-on détruire ces chenilles ?
- Qu’est-ce qui est encore intéressant pour les amateurs de plantes ?
En bref
- Les chenilles vertes sont des larves de papillons ou hyménoptères
- Elles ont différentes caractéristiques permettant de les identifier : tonalités de vert différentes, rayures, taches, corne anale
- Les chenilles de la pyrale du buis sont toxiques pour l’être humain et les animaux
- Une destruction ne doit avoir lieu que s’il s’agit de larves de ravageurs
Informations générales sur les chenilles
Les chenilles sont les larves des papillons ainsi que de quelques hyménoptères. Elles se composent d’une tête, d’un thorax et d’un abdomen et sont généralement divisées en 14 segments différents. On cherchera en vain les pattes : au fil de l’évolution, elles ont disparu, de sorte que les chenilles rampent à présent au lieu de courir.
Les mandibules sont les organes les plus développés. Ce n’est pas sans raison : la chenille est le stade alimentaire proprement dit d’un papillon. Ce qui signifie qu’elle a sans cesse faim et mange tout le temps. Cette consommation entraîne obligatoirement la prise de poids des chenilles, qui - au sens le plus littéral du terme - menacent d’éclater de toutes parts. Pour éviter ceci, elles effectuent plusieurs mues, la nouvelle peau plus grande se développant sous l’ancienne. Une fois sa taille définitive atteinte, elle fait une dernière mue et se nymphose. Dans cette chrysalide, elle effectue sa transformation en papillon. Les organes de la chenille disparaissent au profit de ceux du papillon. Cette métamorphose peut durer de 7 à 15 jours selon la température, voire parfois tout un hiver - jusqu’à ce qu’elle prenne fin et que le papillon émerge. Il faut alors impérativement du calme ; les insectes n’aiment pas être dérangés pendant leur émergence.
Propriétés
Les chenilles elles-mêmes mènent une vie réellement recluse. Malheureusement, leur présence ne passe pas inaperçue dans nos jardins : comme elles se nourrissent des plantes, les dégâts sur les feuilles, les pousses et les jeunes tiges ne sont pas négligeables. C’est surtout lorsqu’elles surgissent en grand nombre qu’elles peuvent provoquer de gros dégâts ; des individus isolés en revanche se remarquent à peine.
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Déterminer la chenille verte - caractéristiques
Différentes caractéristiques permettent d’identifier les chenilles vertes :
- Excroissances : corne anale, tubercules
- Pilosité : pilosité dense, clairsemée ou totalement absente
- Couleur : différentes teintes de vert ; face dorsale et face ventrale de couleurs différentes
- Tête : couleur identique ou différente de celle du corps
- Motifs : points, rayures
Espèces indigènes
Que ce soit dans les bois, dans les prairies ou dans nos jardins, les chenilles vertes sont présentes partout. Quelques-unes sont à peine visibles en raison de leur petite taille, tandis que d’autres en revanche sont grandes et lumineuses et de plus surgissent en nombre.
Sphinx demi-paon
On les rencontre de juillet à septembre : Les chenilles vertes de ce papillon de nuit très prisé ont un long corps d’un vert profond, recouvert de fins points blancs. Le dos est nettement plus clair que le reste du corps. Les bandes jaunes obliques permettent de bien l’identifier.
Aurore
Les chenilles de l’aurore que l’on peut voir dès le mois de mai sont très minces et longilignes. La face dorsale est bleu-vert tandis que la face ventrale est vert foncé. Cette coloration remarquable lui permet de se camoufler parfaitement. C’est en particulier le cas lorsqu’elle est positionnée dos à la plante : une ombre se crée dans laquelle elle peut quasiment s’immerger.
C’est également une artiste du camouflage lors de la nymphose : sa chrysalide ressemble à une épine de bois qui n’évoque en rien un insecte, mais simplement un morceau de plante.
Petit sylvain
Il est très difficile de trouver une chenille du petit sylvain, non seulement parce qu’elles sont très petites, mais aussi en raison de leur rareté. Les chenilles vert foncé sont recouvertes de scoli dorsaux marrons munis d’épines de différentes tailles et se rencontrent à partir d’août.
Attention : le petit sylvain ainsi que ses chenilles sont protégés et ne doivent être ni dérangés ni détruits !
Chenille verte : Cheimatobie
La chenille arpenteuse de la cheimatobie est vert clair à bandes latérales blanches et lignes dorsales sombres. Elles ont l’air vraiment mignonnes d’autant qu’elles possèdent une paire de pattes sous le ventre, caractérisant leur mode de locomotion étrange. Malheureusement, elles sont tout sauf d’agréables colocataires, mais de véritables ravageurs. Elles surviennent au printemps en nuées sur les fruitiers et arbres d’ornement, les défolient totalement avant de prendre la tangente. Ceci se produit en une sorte de vol : les chenilles vertes sont propulsées sur d’autres arbres par les bourrasques, ce qui a forgé leur réputation de pouvoir voler….
Piéride du chou
Tout jardinier amateur a certainement déjà vu telle ou telle chenille de la piéride du chou. Ces chenilles vert mat à fines bandes jaunes apparaissent dès le mois de mars et, selon les conditions météorologiques, peuvent produire jusqu’à quatre générations par an.
Comme ces chenilles sont très voraces et peuvent provoquer de gros dégâts dans les potagers, il faut recouvrir les planches de choux d’un filet de protection à titre de précaution.
Demi-deuil
Elles éclosent en été et on les rencontre dans les prairies : les chenilles du demi-deuil sont très esthétiques avec leur coloration vert clair à vert jaune Ces papillons de jour font partie des représentants les plus intéressants de leur espèce. Le dessus des ailes a une coloration noir-blanche-marron en forme d’échiquier, plutôt similaire à vrai dire à un damier. D’où son deuxième nom : l’échiquier
Petit mars changeant
Le papillon de l’année 2011 est aussi beau que rare - on le rencontre peu dans nos jardins. Il préfère nettement les bois où il trouve sa nourriture. Celle-ci ne se compose pas par ailleurs de nectar comme la plupart des autres papillons, mais de substances animales comme les charognes et les excréments. Ses chenilles sont aussi rares que le petit mars changeant : une femelle pond certes jusqu’à 250 ½ufs, mais toujours isolément, un par feuille - de préférence sur des saules marsault. Les petites chenilles éclosent en été et mangent les feuilles de leur plante hôte d’une façon très particulière : elles grignotent la feuille des deux côtés en épargnant la nervure centrale. Si vous avez un saule dans votre jardin et que vous découvrez que son feuillage est endommagé de la sorte, vous pourrez admirer avec un peu de chance au printemps suivant l’un des plus beaux papillons de notre région.
Par ailleurs : les chenilles prennent une coloration brune à l’automne, s’installent à l’extrémité des tiges où elles tissent leurs toiles. Elles peuvent alors y hiberner en toute discrétion.
Machaon
Quasiment aucune chenille n’excelle autant dans l’art du camouflage que celle du machaon. Cette superbe larve est d’abord de couleur noir-blanchâtre après éclosion et évoque une déjection d’oiseau. Il n’est donc pas étonnant qu’elle coupe l’appétit à ses prédateurs… ce n’est que plus tard qu’elle prend sa couleur, caractéristique : vert clair avec des bandes transversales noires ornées de points rouges. Une telle coloration a également un effet répulsif sur d’éventuels prédateurs.
Le papillon de l’année 2006 met toutes les chances de son côté pour assurer sa descendance : les femelles pondent habituellement deux fois par an et à chaque fois environ 150 ½ufs.
Flambé
Les flambés se rencontrent surtout dans les régions chaudes, comme au sud des Alpes où ils forment de gros essaims. Du fait de leur rareté, les chenilles sont également un trésor exceptionnel. Leur mécanisme de défense est inhabituel : lorsqu’elles se sentent menacées, elles font ressortir un organe fourchu sur la nuque (osmaterium) qui a pour but d’effrayer d’éventuels prédateurs.
En Europe centrale, une génération de chenilles nait chaque année et on peut les apercevoir dès le printemps. Dans les régions chaudes, en revanche, de nouveaux papillons émergent deux fois par an, la deuxième génération étant plus sombre que la première.
Attention : les flambés sont eux aussi en danger critique d’extinction !
Piéride de la moutarde
Les chenilles de la piéride de la moutarde sont d’un vert lumineux et sont reconnaissables de loin. Leur rencontre sur des prairies a de quoi réjouir, car leur présence témoigne d’un équilibre écologique. Après l’éclosion au printemps, elles passent par trois stades différents, où elles ne modifient pas leur apparence à l’exception de la taille. Elles hibernent sous forme de pupe, dont émergent les imagos au printemps suivant.
La désignation du papillon est en outre trompeuse. Elle ne se nourrit en aucun cas de moutarde, mais exclusivement de Lamiacées.
Chenille verte : citron
Quasiment tout le monde connait ce papillon au jaune lumineux. Les citrons sont visibles dans de nombreux jardins domestiques, même si leur population a été fortement décimée au cours des décennies passées. Les chenilles de l’insecte de l’année 2002 sont en revanche plutôt difficiles à trouver : elles sont vert mat et ressemblent à des feuilles. Elles se positionnent en outre très volontiers le long des nervures de feuilles de sorte qu’elles se fondent quasiment dans le feuillage. Elles grignotent les plantes de mai à juin, avant de se nymphoser. Les imagos du citron émergent en mars. Il s’agit par ailleurs des seules espèces de papillon d’Europe centrale qui peuvent hiverner en plein air sans protection ; elles résistent à des températures jusqu’à -20 °C. Au printemps suivant, elles s’éveillent, s’accouplent et meurent ensuite.
Vue d’ensemble des caractéristiques des chenilles vertes
Longueur | Pilosité | Caractéristiques spécifiques | Plantes hôtes | |
Sphinx demi-paon | 70 à 80 mm | Non | Corne anale rouge, qui devient bleue à un stade ultérieur | Pommier, peuplier, saule marsault |
Aurore | 25 à 30 mm | Oui | La pupe rappelle une épine végétale marron | Alliaire officinale, cardamine des prés |
Petit sylvain | 25 à 27 mm | Oui | La tête est brun foncé et ornée d’épines | Chèvrefeuille |
Cheimatobie | 5 à 7 mm | Non | Paire de pattes sous le ventre | Fruitiers, arbustes d’ornement |
Piéride du chou | 20 à 25 mm | Oui | Bandes latérales et dorsales jaunes | Capucine, choux, colza |
Demi-deuil | 25 à 28 mm | Oui | Petite tête brun clair | Graminées |
Petit mars changeant | 6 à 8 mm | Oui | Coloration brune en hiver | Bouleau, hêtre, orme, saule, tremble |
Machaon | 40 à 45 mm | Non | Au stade juvénile noire-blanche, plus tard légèrement verte avec des stries transversales noires ornées de points rouges | Aneth, livèche, carottes, panais, persil |
Flambé | 35 à 40 mm | Non | Fines stries latérales jaunes | Cerisier de Sainte-Lucie, amandier, pêcher, prunellier, aubépine |
Piéride de la moutarde | 15 à 20 mm | Non | Large ligne médio-dorsale sombre | Légumineuses de toute nature |
Citron | 30 à 33 mm | Non | Stries blanches sur les pattes | Bourdaine, nerprun |
Les chenilles vertes sont-elles toxiques pour l’être humain ?
La couleur verte effraie les hommes et les animaux, car elle semble dire : attention toxique ! Il faut prendre cet avertissement très au sérieux : quelques chenilles vertes sont réellement toxiques. Comme celle de la pyrale du buis. Mais des chenilles d’une autre couleur peuvent aussi être toxiques comme la chenille processionnaire du chêne ou les bombyx disparates. Elles possèdent des milliers de fins poils urticants qui secrètent un liquide au moindre contact et peuvent provoquer de (graves) réactions allergiques.
La corne anale, que certaines chenilles ont sur leur abdomen, est en revanche différente. Elle n’a pas de fonction précise et ne peut donc pas servir à piquer. Toutefois, les prédateurs ne le savent pas : ils se sentent menacés par cette corne et laissent les chenilles tranquilles par peur des représailles.
Pour les animaux ?
Certaines chenilles vertes sont toxiques pour les animaux également. Leur ingestion peut provoquer des nausées et des troubles digestifs.
Peut-on détruire ces chenilles ?
En principe, il ne faut pas détruire les chenilles, car elles font partie de l’écosystème. Une destruction contribuerait inutilement à aggraver la mort des insectes. De plus, tout un chacun se réjouit de voir un papillon, il serait dommage que les générations futures ne puissent plus profiter de ce spectacle…
En dehors de l’aspect de protection de la nature, quelques papillons et donc leurs chenilles aussi bénéficient du statut d’espèce protégée. Le petit sylvain en fait partie. Sa destruction ou celle de ses chenilles est punie par de fortes amendes.
Il faut cependant faire une distinction entre les papillons totalement inoffensifs et ceux considérés comme ravageurs. Pas sans motif, mais parce qu’ils provoquent réellement de gros dégâts. Les chenilles suivantes en font partie :
- pyrale du buis,
- processionnaires du chêne,
- cheimatobies et
- bombyx disparates.
Elles sont un risque non seulement pour la nature, mais également pour l’être humain. Par conséquent, il est justifié de lutter contre de telles chenilles. Il faut néanmoins être totalement sûr des exemplaires dont il s’agit…
Qu’est-ce qui est encore intéressant pour les amateurs de plantes ?
Les amateurs de plantes demandent souvent :
Que mange une chenille verte ?
Les petites chenilles se nourrissent des feuilles de différentes plantes. Les jeunes feuilles et tiges ont leur préférence, mais celles plus avancées sont également une source de nourriture prisée. C’est là que le problème se pose : si de nombreuses chenilles colonisent une plante, cette dernière peut subir une défoliation totale. Quelques-unes en réchappent, d’autres non et meurent.
Quels sont les prédateurs des chenilles ?
De nombreuses espèces d’oiseaux indigènes mangent très volontiers les chenilles. Les souris et parfois les hérissons s’intéressent aussi aux petits insectes rampants ; même les renards n’y résistent parfois pas.
Que faire contre les petites chenilles vertes ?
Les tuer n’est pas une option, les laisser vivre au jardin non plus. La meilleure méthode pour s’en débarrasser est de les ramasser. Il suffit de les prélever sur les plantes infestées, de les mettre dans un bocal et de les relâcher en pleine nature (champ/lisière de forêt/prairies). Si vous avez un haut-le-c½ur à l’idée de les toucher, portez des gants.
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