Les fourmis dans le jardin sont un phénomène courant dans de nombreux extérieurs comme sur les balcons. Cependant, les avis divergent : doivent-elles être considérées comme des parasites, ou comme des auxiliaires ? Dans cet article, nous examinons en détail le rôle des fourmis dans nos oasis de verdure, afin de savoir quelle est la meilleure manière de les gérer.
- Résumé
- Le rôle des fourmis dans l'écosystème
- Que mangent les fourmis dans le jardin ?
- Comment les fourmis aident les plantes ?
- Des fourmis comme jardinières
- Des fourmis comme gardes du corps
- Les inconvénients des fourmis dans le jardin et les potées
- Fourmis dans le jardin et pucerons : une relation symbiotique
- Inconvénients de la relation entre les fourmis et les pucerons
- Faut-il lutter contre les fourmis dans le jardin ?
- Des fourmis dans les pots de fleurs
- Combattre les fourmis dans les mottes
- 1. Le rempotage
- 2. Les défenses naturelles
- 3. L'eau
- Que faire en cas de fourmis dans le gazon ?
- Les causes des fourmis dans le gazon
- Les méthodes de lutte naturelles et efficaces
- Lutte chimique : quand et comment ?
- Mesures préventives
- Les fourmis : amies ou ennemies ?
Résumé
- Les fourmis sont présentes dans de nombreux jardins et, bien qu'elles soient parfois perçues comme des nuisibles, elles jouent un rôle important dans les écosystèmes ;
- En France, on compte 285 espèces de fourmis aux modes de vie très différents. Elles accomplissent diverses tâches, comme la dispersion des graines et la pollinisation des fleurs ;
- Les fourmis ne sont pas des parasites, et ne se nourrissent pas de plantes vivantes ;
- Elles contribuent à la lutte naturelle contre les ravageurs, en consommant leurs œufs et leurs larves, et régulent ainsi leur population ;
- Certaines espèces de fourmis entretiennent une relation symbiotique avec les pucerons, se nourrissant de leur miellat tout en les protégeant des prédateurs. Dans ce cas, ce sont les pucerons qu'il faut combattre, et non les fourmis dans le jardin ;
- Bien que généralement utiles, les fourmis peuvent indiquer des problèmes, comme la présence de cochenilles ;
- Il est recommandé de tolérer les fourmis et d'utiliser des méthodes naturelles pour les contrôler, plutôt que de les éradiquer directement, afin de favoriser la biodiversité et l’équilibre du jardin.
Le rôle des fourmis dans l'écosystème
Commençons par l'essentiel : il existe des centaines d'espèces de fourmis différentes. En France, on recense 285 espèces de fourmis connues. Cette population va des fourmis rousses des bois, protégées, avec leurs grandes fourmilières, aux minuscules fourmis Temnothorax, dont un seul gland au sol peut abriter toute une colonie. Chaque espèce de fourmi a un mode de vie unique. Certaines, comme la fourmi noire des jardins, élèvent les pucerons comme du bétail et les massent pour obtenir un miellat sucré. D'autres, comme les fourmis coupe-feuilles, originaires d’Amérique tropicale, récoltent des feuilles pour cultiver des champignons dont elles se nourrissent. Les fourmis jouent un rôle extrêmement important dans les milieux naturels. Elles servent de nourriture à des oiseaux tels que les pics ou les pinsons, éliminent les charognes et les insectes morts, dispersent les graines des plantes sauvages, pollinisent les fleurs et améliorent la structure du sol en creusant des galeries qui favorisent l'aération et le drainage.
Image : une fourmi avec un abdomen de guêpe.
Que mangent les fourmis dans le jardin ?
De nombreux jardiniers amateurs craignent que les fourmis dans le jardin ne mangent les feuilles et les racines des plantes ornementales et des légumes. Cependant, cette inquiétude peut être immédiatement levée : aucune des plus de 200 espèces de fourmis indigènes ne se nourrit de plantes vivantes. En général, les fourmis ont besoin de protéines, de graisses et de sucre pour survivre. Les protéines et les graisses sont nécessaires pour élever leur couvain, tandis que le sucre est leur « carburant ». Les fourmis obtiennent généralement leurs protéines et leurs graisses en chassant d'autres animaux, comme des chenilles ou des araignées. Elles consomment également presque tous les insectes morts qu'elles trouvent. Les fourmis dites « moissonneuses » récoltent des graines et des semences, et produisent même une sorte de pain à partir des graines d'herbes sauvages. De nombreuses espèces de fourmis obtiennent le sucre dont elles ont besoin en buvant le nectar des fleurs offertes par les plantes.
Image : une fourmi boit du nectar sur une euphorbe (Euphorbia hypericifolia).
Comment les fourmis aident les plantes ?
Dans la plupart des cas, les plantes et les fourmis dans le jardin cohabitent sans problème. Parfois, elles vivent même en symbiose, chacune profitant de l'autre. Cela se produit de plusieurs manières : certaines espèces de fourmis contribuent à la pollinisation des plantes en visitant les fleurs pour y chercher du nectar. D'autres fourmis aident à lutter naturellement contre les parasites en mangeant les œufs et les larves de nombreux ravageurs, régulant ainsi leurs populations. Les fourmis jouent donc également un rôle de jardinier et de garde du corps pour les plantes.
Des fourmis comme jardinières
Les plantes sauvages comme la violette ou le pied d'alouette produisent des graines avec un petit appendice appelé élaïosome. Cet appendice est composé de protéines et de graisses d’excellente qualité. Certaines fourmis transportent ces graines, et ne se nourrissent que de l'élaïosome. Ainsi, les fourmis dispersent les graines, et la plante mère les récompense avec de la nourriture pour ce service rendu. De nombreuses plantes indigènes, comme les perce-neiges et les hépatiques, dépendent de cette association. Par conséquent, si vous souhaitez que ces jolies fleurs se propagent, évitez de lutter contre les fourmis dans le jardin.
Photo : le perce-neige peut compter sur l'aide des fourmis pour se propager.
Des fourmis comme gardes du corps
Certaines plantes ont eu l'astucieuse idée de recruter leurs propres gardes du corps. C'est notamment le cas des passiflores. Dans leur pays d'origine, elles sont souvent dévorées par les chenilles des papillons du genre Heliconius. Pour se défendre, les passiflores possèdent des glandes à nectar spéciales sur leurs feuilles. Attirées par ce nectar sucré, les fourmis grimpent sur la plante pour s'abreuver. En chemin, elles rencontrent les chenilles voraces qu'elles attaquent immédiatement, les ramenant ensuite à leur nid comme « nourriture trouvée ». Ainsi, les passiflores soudoient les fourmis avec du nectar, afin de se protéger des chenilles dangereuses.
Photo : les fourmis sont attirées comme par magie par le nectar des feuilles de passiflore.
Les inconvénients des fourmis dans le jardin et les potées
Dans la grande majorité des cas, les fourmis ne sont pas nuisibles au jardin : au contraire, elles sont plutôt très utiles. Toutefois, il existe des situations où leur présence peut être problématique. Souvent, les fourmis signalent d'autres problèmes plutôt qu'elles n'en posent elles-mêmes. Un exemple typique est celui des fourmis sur un citronnier en hiver. Dans ce cas, les fourmis s'occupent souvent des cochenilles, qui se propagent sur les plantes affaiblies lorsque les conditions d'hivernage sont mauvaises.
Photo : les fourmis sont souvent présentes sur les agrumes en hiver, comme ici sur les fruits d'un kumquat.
Fourmis dans le jardin et pucerons : une relation symbiotique
Certaines espèces de fourmis, notamment la fourmi noire des jardins (Lasius niger), ont développé une relation symbiotique remarquable avec les pucerons. Ces fourmis sont attirées par les excréments des pucerons, le fameux miellat. Il s’agit d’une substance sucrée et collante, riche en sucre, produite par les pucerons après qu’ils se soient nourris de la sève des plantes.
Les fourmis utilisent les pucerons de la même manière que les humains utilisent les vaches pour produire du lait : elles « traient » les pucerons en les caressant doucement avec leurs antennes, ce qui les incite à sécréter du miellat. Ce processus est si précieux pour les fourmis qu'elles protègent les pucerons des prédateurs, tels que les coccinelles et les larves de syrphes. Parfois, les fourmis vont même jusqu'à transporter les pucerons dans leurs nids ou à les installer sur certaines plantes à proximité de leur colonie afin d'avoir un accès sûr et constant à cette précieuse source de nourriture.
Photo : fourmi de l'espèce Lasius niger en compagnie des pucerons sur une plante.
Inconvénients de la relation entre les fourmis et les pucerons
Cette relation symbiotique peut toutefois poser des problèmes dans le jardin. La protection que les fourmis offrent aux pucerons leur permet de se reproduire sans être dérangés, ce qui peut entraîner de gros dégâts sur les plantes. En plus de sucer les substances nutritives des plantes, les pucerons peuvent également transmettre des virus responsables de maladies chez les plantes.
Faut-il lutter contre les fourmis dans le jardin ?
Toutefois, les fourmis ne sont pas des parasites directs : ce sont les pucerons qui le sont. Il ne faut donc pas lutter contre les fourmis, mais plutôt contre les pucerons. Dans le jardin, cela n'est généralement pas nécessaire, car une infestation de pucerons disparaît souvent d'elle-même en l'espace de 2 à 3 semaines, si on laisse suffisamment de temps aux ennemis naturels des pucerons, comme les coccinelles ou les chrysopes.
En cas de forte infestation, notamment dans les serres, les pucerons peuvent être traités avec des produits respectueux de l'environnement, comme le savon noir. Ce traitement perturbe le cycle de vie des pucerons, et a également un effet dissuasif sur les fourmis.
Des fourmis dans les pots de fleurs
Un autre problème typique survient lorsque des fourmis s'installent dans un bac de plantes. De nombreuses espèces de fourmis apprécient la terre meuble dans laquelle elles peuvent facilement creuser des galeries, et les grandes feuilles des plantes les protègent de la pluie. Même dans ce cas, les fourmis n'attaquent pas directement nos plantes ornementales. Certes, une activité de creusement excessive peut perturber les racines, mais la plante n’en meurt pas pour autant. Il en va d'ailleurs de même pour les fourmis dans les parterres et les potagers surélevés, car les conditions y sont souvent similaires à celles des plantes en bac.
Combattre les fourmis dans les mottes
Les fourmis dans les mottes des plantes peuvent devenir un sérieux problème, surtout si elles endommagent les racines ou nuisent à la croissance des jeunes sujets. Voici quelques conseils pratiques pour lutter efficacement et en douceur contre les fourmis dans les pots de fleurs.
1. Le rempotage
Le rempotage est souvent la méthode la plus simple et la plus efficace pour éliminer les fourmis présentes dans la motte de racines. Pour cela, procédez comme suit :
- Retirer la plante avec précaution : enlevez délicatement la plante de son pot, puis éliminez la majeure partie de la terre ;
- Rincez les racines : rincez les racines à l'eau courante pour éliminer les fourmis et les restes de l'ancien substrat ;
- Utilisez un nouveau terreau : rempotez la plante dans un terreau neuf et de qualité. Cela favorise non seulement la bonne santé de la plante, mais réduit également le risque d'une nouvelle infestation de fourmis.
2. Les défenses naturelles
Les répulsifs naturels peuvent aider à tenir les fourmis à l'écart sans nuire aux plantes ou à l'environnement. Parmi les répulsifs naturels efficaces, on trouve :
- Le marc de café : répandez du marc de café autour de la plante ou dans son pot. L'odeur et la texture du marc de café sont désagréables pour les fourmis ;
- La cannelle : la cannelle est un autre produit très odorant qui repousse les fourmis. Quelques bandes autour du pot de la plante permettent d’éloigner efficacement les fourmis ;
- Des substances naturelles très odorantes : l'huile essentielle de tea tree, la cannelle, les écorces de citron, la marjolaine, le piment, les clous de girofle et la lavande dégagent tous de puissantes substances aromatiques qui désorientent les fourmis et peuvent ainsi les éloigner à long terme.
Photo : Lavandula angustifolia 'Hidcote Blue' n'apporte pas seulement un peu de Provence dans votre jardin d'herbes aromatiques : elle éloigne aussi les fourmis grâce à son parfum.
3. L'eau
Un arrosage généreux et régulier peut aider à chasser les fourmis des pots de fleurs, car elles préfèrent les environnements secs. Pour cela, la motte doit être complètement imbibée d'eau.
Que faire en cas de fourmis dans le gazon ?
De nombreux propriétaires de jardin considèrent les fourmis dans le gazon comme un problème majeur. Les fourmis forment des chemins à travers la terrasse et créent des fourmilières inesthétiques dans le gazon fraîchement tondu. Avant de se lancer dans l'extermination de ces petits insectes, il faut savoir que, comme nous l'avons déjà décrit, les fourmis ne sont aucunement nuisibles la plupart du temps. Au contraire, elles contribuent au bon fonctionnement de l'écosystème du jardin. Il est néanmoins vrai que ces petits insectes peuvent être gênants, mais il existe des méthodes efficaces pour les contrôler sans pour autant endommager le gazon.
Les causes des fourmis dans le gazon
Les fourmis sont souvent présentes dans les jardins, où elles recherchent de la nourriture et un endroit approprié pour leur nid. Leur présence dans le gazon peut être favorisée par différents facteurs, notamment la présence d'espaces vides dans l'herbe, ou par le réservoir de nourriture que représentent d'autres insectes. Si vous souhaitez chasser les fourmis de votre jardin, vous devrez peut-être accepter que d'autres insectes vraiment nuisibles apparaissent plus tard.
Les méthodes de lutte naturelles et efficaces
- L’eau : une méthode simple et écologique consiste à arroser régulièrement la pelouse. Les fourmis préfèrent les conditions sèches et chaudes, c'est pourquoi une pelouse humide peut les décourager ;
- Épandre de la chaux : la chaux modifie légèrement le pH du sol et constitue un auxiliaire de sol utile. Elle peut inciter les fourmis à s'installer ailleurs. Répandez la chaux uniformément sur les zones concernées. D'ailleurs, dans de nombreux cas, la chaux est également utile en cas d'excès de mousse dans le gazon.
- Les répulsifs végétaux : certaines plantes comme la lavande, le thym ou la menthe poivrée sont connues pour repousser les fourmis. Leurs huiles essentielles puissantes perturbent le sens de l'orientation de ces insectes. Planter ces végétaux au bord de la pelouse peut vous aider à éloigner les fourmis.
Lutte chimique : quand et comment ?
Les produits de lutte chimique doivent être envisagés en dernier recours, uniquement si les méthodes naturelles ne suffisent pas. Des produits tels que les granulés anti-fourmis ou les sprays peuvent être utilisés de manière ciblée pour traiter directement les nids. Il est toutefois important de suivre attentivement les instructions figurant sur les produits, et de limiter leur utilisation aux zones pouvant être tenues à l'écart des enfants et des animaux domestiques.
Mesures préventives
Pour éviter les problèmes de fourmis à l'avenir, il est conseillé de garder le gazon sain et dense. Tondre, fertiliser, arroser et aérer régulièrement la pelouse peut aider à créer des conditions moins attrayantes pour les fourmis.
Les fourmis : amies ou ennemies ?
Le fait que les fourmis soient considérées comme des nuisibles ou des auxiliaires dans le jardin ou les potées dépend fortement des circonstances. Dans de nombreux cas, elles jouent un rôle utile dans l'écosystème et leur présence peut même être bénéfique ou révélatrice d'autres problèmes. En traitant ces petits auxiliaires avec respect, nous pouvons favoriser la biodiversité dans nos jardins, tout en maintenant nos plantes en bonne santé.