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14 mai 2025  |  Maike Wilstermann-Hildebrand Commentaires (0)

Arbres fruitiers et gelées tardives : Pourquoi les fleurs gèlent et comment protéger votre récolte ?

Fleur de pommier, givre, gelées tardivesLes pommiers,les poiriers,les cerisiers etles pêchers sont des arbres fruitiers rustiques: ils résistent bien aux températures négatives de l’hiver. Mais au printemps, dès que les bourgeons commencent à gonfler et que les premières fleurs s’ouvrent, ils perdent cette protection naturelle contre le froid. Si la floraison démarre trop tôt ou si des gelées tardives surviennent en avril ou en mai, les fleurs gèlent, empêchant ainsi la formation des fruits. Même si vos arbres sont adaptés au froid hivernal et aux vagues de fraîcheur printanières, vous risquez tout de même de subir des pertes de récolte. Le changement climatique accentue ce phénomèneDans cet article, vous découvrirez pourquoi ce problème se pose et ce que vous pouvez faire pour protéger efficacement la floraison de vos arbres fruitiers contre les dégâts du gel.

Sommaire
  • Les mécanismes de résistance au froid et de protection contre le gel
  • Moins d'eau libre
  • Antigels naturels
  • Protéines antigel
  • Préservation des bourgeons
  • Vitesse de gel
  • La résistance au gel dépend du stade de développement, du type de fruit et de la variété
  • Pommiers
  • Poiriers
  • Pruniers
  • Abricotiers
  • Cerisiers et griottiers
  • Pêchers
  • Vigne
  • Groseilliers
  • Le changement climatique augmente le risque de gelées tardives
  • Protéger les arbres fruitiers contre les gelées tardives
  • Couvrir avec un voile ou des housses antigel
  • Pare-vent
  • Arrosage antigel
  • Choisissez des variétés résistantes au gel ou à floraison tardive
  • Choisissez un emplacement adapté
  • Soyez prêt
  • Reconnaître et évaluer les dégâts causés par le gel

Les mécanismes de résistance au froid et de protection contre le gel

À l’automne, vos arbres fruitiers achèvent leur croissance et entrent en dormance pour l’hiver. Ils retirent les nutriments de leurs feuilles, qu’ils stockent ensuite dans les bourgeons et le bois, avant de perdre leur feuillage. Ce mécanisme leur permet de se protéger contre la déshydratation et de recycler des ressources précieuses. Cependant, leur rusticité dépend surtout de leur capacité à empêcher la formation de cristaux de glace à l’intérieur des cellules. Lorsque des cristaux se forment dans les cellules, ils endommagent les organites et les membranes cellulaires, ce qui entraîne la mort des cellules. Selon le degré de tolérance au froid propre à chaque espèce et selon la température atteinte, ce sont les fleurs, les bourgeons, les jeunes pousses ou même l’écorce qui peuvent être affectés. Au cours de leur évolution, les plantes originaires des zones tempérées et froides se sont génétiquement adaptées aux hivers rigoureux et ont développé différentes stratégies de protection contre le gel.

Moins d'eau libre

Un moyen simple d’empêcher la formation de cristaux de glace dans les cellules consiste à réduire la quantité d’eau libre qu’elles contiennent. Lorsque les températures baissent à l’automne et que les journées raccourcissent, vos arbres fruitiers commencent à produire dans leurs bourgeons des protéines particulières capables d’attirer et de retenir l’eau. Ces protéines, appelées déhydrines, empêchent l’eau de geler, ce qui évite la formation de cristaux de glace. Lorsque la teneur en eau des bourgeons est réduite de 40 à 70 %, leur résistance au gel augmente d’environ 10 °C. Mais cette protection a une contrepartie : sans eau disponible, les bourgeons ne peuvent pas se développer. Avec le retour des jours plus longs et la hausse des températures, les déhydrines sont dégradées et l’eau est libérée. C’est à ce moment-là que vous voyez les bourgeons gonfler.

Antigels naturels

De plus, en automne, la concentration de substances osmotiquement actives augmente également dans les cellules de vos arbres fruitiers. Des sucres comme le glucose, le fructose, le saccharose ou encore le sorbitol s’accumulent dans le suc cellulaire, tandis que les teneurs en potassium et en magnésium augmentent. Plus la concentration en sucre (ou en sel) dans ce suc cellulaire est élevée, plus son point de congélation baisse. À titre d’exemple, une solution saturée en sucre ne gèle qu’en dessous de -30 °C. Cela signifie donc que plus vos bourgeons contiennent de sucre, plus ils seront résistants au gel. Mais au printemps, lorsque la teneur en eau des bourgeons remonte avec la dégradation des déhydrines, cette sorte d’« antigel » naturel se dilue, et la protection contre le froid diminue elle aussi.

Protéines antigel

Les protéines antigel, aussi appelées protéines structurantes de la glace, se fixent directement aux cristaux de glace et en empêchent la croissance. Vous les retrouvez sur les membranes des cellules de vos arbres fruitiers. Contrairement aux substances qui abaissent le point de congélation du suc cellulaire, ces protéines restent efficaces même à très faible concentration.

Préservation des bourgeons

Les fleurs de votre arbre fruitier ne se développent pas toutes en même temps. En général, celles qui se trouvent dans la partie inférieure de la couronne s’ouvrent les premières. Il existe aussi un décalage entre les fleurs qui poussent sur le bois de l’année et celles qui apparaissent sur le bois âgé de deux ans. Ainsi, les épisodes de gel, lorsqu’ils sont de courte durée, n’endommagent jamais toutes les fleurs en même temps.

Abricotier, Prunus armeniaca, fleur d'abricot, gelées tardives

Photo : Fleurs d'abricotier à différents stades

De plus, certaines espèces, comme les pommiers et les poiriers, produisent tellement de fleurs que vous verrez même une partie des jeunes fruits tomber d’elle-même en juin : c’est ce que l’on appelle la chute physiologique. Cette sélection naturelle permet aux arbres de concentrer leurs ressources sur les fruits restants pour en assurer la bonne maturation. En culture fruitière, vous pouvez d’ailleurs pratiquer un éclaircissage ciblé afin d’obtenir des fruits de meilleure taille et de meilleure qualité. Il suffit que quelques fruits arrivent à maturité et que leurs graines soient disséminées pour que l’arbre remplisse sa mission. Si, au printemps, les gelées tardives détruisent 60 à 90 % des fleurs, les arbres à longue durée de vie s’en remettent sans problème. En revanche, en arboriculture fruitière, une telle perte peut être critique selon les espèces. Pour obtenir un rendement complet, il suffit que 10 à 15 % des fleurs se transforment en fruits chez les pommiers, poiriers ou pêchers. Pour les cerisiers, il suffit que 50 % des fleurs gèlent pour que le rendement chute nettement.

Vitesse de gel

La nocivité du gel dépend aussi de la vitesse à laquelle un bourgeon ou une fleur se refroidit. Si la température baisse lentement, de gros cristaux de glace se forment d’abord à l’extérieur des cellules et l’eau s’écoule progressivement. Dans ce cas, aucun cristal ne se forme à l’intérieur des cellules, ce qui vous permet de retarder ou même d’éviter les dégâts. En revanche, si le froid survient brutalement et que les fleurs gèlent rapidement, l’eau n’a pas le temps de s’échapper. De nombreux petits cristaux de glace se forment alors à l’intérieur des cellules, endommagent les membranes et provoquent la mort cellulaire.

La résistance au gel dépend du stade de développement, du type de fruit et de la variété

Les gelées tardives surviennent après le redémarrage de la végétation et deviennent particulièrement dangereuses lorsque vos arbres sont déjà bien avancés dans leur développement. Elles sont critiques, notamment durant la floraison en mai. La résistance d’un bourgeon ou d’une fleur au gel dépend de son stade de développement. Tant qu’ils sont encore en dormance hivernale, protégés par leurs écailles, les bourgeons peuvent, dans des cas extrêmes, résister à des températures inférieures à -40 °C. À ce stade, ils restent indifférenciés et ne sont pas encore connectés au système de transport de l’eau (xylème) de la plante. Mais cela change dès que le développement reprend au printemps. Dès l’ouverture des sépales après le gonflement des bourgeons, des températures inférieures à -5 °C deviennent problématiques. Une fois la floraison passée, il suffit de -2 °C pour endommager les fleurs ou les jeunes fruits. Des températures trop basses peuvent provoquer ces dégâts en moins de trente minutes.

Fleur de pommier, dégâts causés par le gel, gelées tardives

Photo : Fleurs de pommier endommagées par le gel à -4 °C.

 

Pommiers

Les bourgeons dormants de vos pommiers peuvent résister à des températures inférieures à -30 °C. Mais dès que les sépales s’ouvrent et que vous voyez apparaître les pétales roses des bourgeons, ces derniers deviennent sensibles au gel : ils peuvent être endommagés dès -2 à -4 °C. Cette vulnérabilité au froid persiste ensuite jusqu’à la formation des jeunes fruits.

 

Poiriers

Chez les poiriers, vous devez être particulièrement attentif à l’évolution des fleurs, car leur sensibilité au gel augmente avec leur développement. Dès le gonflement des bourgeons, une température de -6 °C peut déjà leur nuire. Lorsque les pétales commencent à apparaître, il ne faut plus que la température descende sous les -4 °C. Et pendant la pleine floraison, une simple baisse à -2 °C peut suffire à causer les premiers dégâts.

 

Pruniers

Lorsque les bourgeons commencent à gonfler, les pruniers peuvent encore résister à des températures allant jusqu’à -10 °C. En revanche, dès qu’ils commencent à se colorer, des températures inférieures à -3,5 °C peuvent déjà leur causer des dommages. Et pendant la pleine floraison, ou juste après la chute des pétales, le seuil critique descend à -2 °C.

 

Abricotiers

Dès l’ouverture des sépales des fleurs d'abricotiers, les premiers dégâts peuvent survenir à partir de -4,5 °C. En pleine floraison, cette même température peut entraîner une perte totale des fleurs. Même une gelée légère à -2 °C peut provoquer des dommages, bien que ceux-ci restent généralement limités si l’exposition est brève.

 

Cerisiers et griottiers

Les cerisiers et les griottiers présentent une sensibilité au gel assez similaire. Lorsque les bourgeons commencent à gonfler, les premiers dommages surviennent dès -8 °C, et une destruction complète peut être observée entre -15 °C et -17 °C. Cette tolérance chute nettement dès que les fleurs s’ouvrent : des températures inférieures à -2 °C suffisent alors à endommager sérieusement les pétales et les organes reproducteurs, compromettant ainsi la fructification.

 

Pêchers

Dès le gonflement des bourgeons, des dommages apparaissent sur les pêchers et les nectariniers à partir de -7,5 °C. Pendant la pleine floraison, le risque s’accentue encore: une température inférieure à -4,5 °C peut entraîner une perte totale des fleurs. Seules des gelées très légères, autour de -2 °C, peuvent être tolérées ponctuellement.

Pêcher, Prunus persica, fleur de pêcher, gelées tardives

Photo : Fleurs de pêcher sous le gel

 

Vigne

Les bourgeons dormants de la vigne supportent jusqu’à -10 °C sans trop de dommages. En dessous de -19 °C, les pertes deviennent sévères, avec jusqu’à 90 % des bourgeons touchés. Au printemps, la sensibilité augmente nettement : dès le gonflement des bourgeons, des gelées inférieures à -6 °C peuvent provoquer des dégâts. Une fois les fleurs ouvertes, elles ne résistent pas à des températures en dessous de -4 °C, et les jeunes fruits sont encore plus fragiles, avec des dommages dès -2 °C.

 

Groseilliers

La résistance au gel des groseilliers dépend des variétés. Les boutons de fleurs déjà gonflés, en particulier chez de nombreuses variétés de groseilliers, résistent bien aux gelées tardives jusqu’à -5 °C, sans conséquences majeures sur la récolte. Pendant la pleine floraison, une température de -3 °C provoque rarement des dégâts. En revanche, si elle chute en dessous de -5 °C à ce stade, des pertes importantes, voire totales, peuvent se produire.

Le changement climatique augmente le risque de gelées tardives

En théorie, le réchauffement climatique devrait réduire les risques de gel, mais en pratique, il les accentue. Les hivers plus doux affaiblissent les mécanismes naturels de protection contre le gel chez les plantes, qui se déclenchent habituellement avec de fortes amplitudes thermiques à l’automne. En parallèle, le printemps plus chaud déclenche plus tôt le démarrage de la végétation. Or, la date du dernier gel progresse moins vite que celle du débourrement. Résultat : l’écart entre le début de la végétation et les dernières gelées s’allonge. Par exemple, en Bavière, cet écart est passé de 33 jours en 2000 à 36 jours en 2020, et les projections estiment qu’il pourrait atteindre 52 jours d’ici 2050. Cela signifie que des plantes de plus en plus avancées dans leur développement seront exposées à des gelées tardives, avec un risque accru de dégâts.

Enfin, le changement climatique s'accompagne de fluctuations de plus en plus importantes du système météorologique et les conditions météorologiques extrêmes seront plus fréquentes à l'avenir.

Protéger les arbres fruitiers contre les gelées tardives

Les arbres fruitiers ne doivent être protégés du gel que lorsque les conditions climatiques le justifient. Les couvrir en permanence n’est pas recommandé, car cela perturbe leur régulation thermique naturelle et peut favoriser un débourrement trop précoce, ce qui les rend encore plus sensibles aux gelées tardives. De plus, les voiles antigel empêchent les insectes pollinisateurs, comme les abeilles, d’accéder aux fleurs. Voici comment protéger au mieux vos arbres fruitiers du gel.

Couvrir avec un voile ou des housses antigel

Les petits arbres, les jeunes sujets, les arbres basse tige ou encore les fruitiers colonnaires peuvent être efficacement protégés contre les gelées tardives à l’aide de housses antigel. Il suffit de les envelopper le soir, lorsque des températures négatives sont annoncées. Pensez à retirer cette protection dès que le thermomètre remonte le matin : cela permet d’éviter l’effet de serre qui risquerait d’accélérer le débourrement. Vous favorisez aussi une bonne circulation de l’air, indispensable pour prévenir les maladies fongiques.

Pare-vent

Les pare-vent sont particulièrement utiles lors des nuits claires et sans vent, pendant lesquelles la chaleur accumulée dans le sol s’échappe rapidement. Pour limiter cette déperdition, vous pouvez recouvrir vos arbres fruitiers avec une couche de tissu (comme un drap ou une couverture en laine), surmontée d’un film plastique. Cette combinaison crée une sorte de mini-serre qui empêche l’air chaud de s’élever vers le ciel froid. Vous pouvez aussi maintenir une température proche de 0 °C grâce à quelques sources de chaleur : ampoules suspendues dans les branches, petit barbecue à gaz, torches ou bougies chauffe-plat. Le pare-vent reste ouvert sur les côtés pour éviter la condensation et doit être retiré en journée. Cette méthode s’applique notamment à la vigne palissée sur pergola ou aux petits arbustes recouverts de toiles tendues.

Arrosage antigel

L’arrosage antigel est une méthode efficace pour protéger vos arbres fruitiers contre les gelées tardives. Elle consiste à pulvériser un fin brouillard d’eau sur les fleurs dès que la température approche 0 °C. Lorsque cette eau gèle, elle libère de la chaleur de cristallisation, maintenant ainsi la température des tissus végétaux à 0 °C — un seuil encore non dommageable pour les fleurs. Cette technique est utilisée par les arboriculteurs, notamment pour les arbres trop grands pour être recouverts de voiles. Pour la mettre en œuvre chez vous, équipez votre tuyau d’un embout fin ou placez un arroseur de pelouse en hauteur (sur un escabeau ou un poteau) afin de mouiller uniformément les branches par le haut. Commencez à arroser dès l’annonce de gel et poursuivez jusqu’à ce que la glace fonde naturellement. C’est le processus de congélation, et non la glace elle-même, qui protège les fleurs.

Fleur de pommier, arrosage antigel, gelées tardives

Photo : Arrosage antigel sur des pommiers en fleurs

Choisissez des variétés résistantes au gel ou à floraison tardive

Les différentes espèces fruitières, et même les variétés d’une même espèce, ne réagissent pas toutes de la même manière aux gelées tardives. La sensibilité dépend en grande partie de la période de floraison : plus une variété fleurit tôt, plus elle est vulnérable, car ses fleurs sont déjà bien développées lorsque surviennent les gelées printanières. Par exemple, les cerisiers fleurissent environ deux semaines avant les griottiers, ce qui les expose davantage au froid. Du côté des poiriers, les variétés comme ‘Gute Luise’, ‘Conference’, ‘Vereinsdechantbirne’ ou ‘Gellerts Butterbirne’ sont peu sensibles aux gelées tardives. Il en va de même pour certains pommiers comme ‘Klarapfel’, ‘Summerred’ ou ‘James Grieve’. À l’inverse, des variétés connues comme ‘Boskoop’ ou ‘Jonagold’ présentent un risque élevé de dommages liés au gel.

Choisissez un emplacement adapté

Les murs et les plans d’eau emmagasinent la chaleur pendant la journée et la restituent lentement durant la nuit, ce qui peut atténuer les effets des gelées tardives. Toutefois, cette propriété a aussi un revers. À proximité immédiate d’un mur exposé plein sud, les arbres fruitiers précoces comme les pêchers ou les abricotiers peuvent bourgeonner trop tôt sous l’effet de la chaleur, les rendant ainsi plus vulnérables aux coups de froid printaniers. Il est donc préférable de planter ces espèces dans des emplacements moins exposés. Évitez aussi les zones en creux, où l’air froid stagne plus longtemps. Privilégiez plutôt les coteaux ou les zones légèrement en pente, où l’air froid peut s’évacuer naturellement.

Soyez prêt

Dès que vous observez le gonflement des bourgeons, soyez prêt à intervenir : préparez vos voiles d’hivernage, arroseurs antigel ou protections isolantes. À ce stade, les fleurs deviennent très sensibles au froid, et une seule nuit de gel en dessous de -4 °C peut suffire à anéantir la récolte de toute l’année en moins d’une heure.

Reconnaître et évaluer les dégâts causés par le gel

Les dégâts causés par le gel sur les fleurs se repèrent facilement : les pétales brunissent. Lorsque ces parties sont atteintes, il est probable que les organes internes, indispensables à la formation des fruits, soient eux aussi endommagés. Vous pouvez en avoir le cœur net en ouvrant quelques fleurs touchées pour observer l’état de l’ovaire. S’il présente des zones brunies, il y a eu nécrose. Toutefois, pour les fruits à pépins comme les pommes ou les poires, tout espoir n’est pas perdu : ces fruits contiennent plusieurs ovules, et il suffit que quelques-uns restent viables pour qu’un fruit se forme, bien que souvent de forme irrégulière. De plus, les variétés de fruitiers à pépins produisent toujours tellement de fleurs qu'une perte pouvant atteindre 80 % due à des gelées tardives n'a pratiquement aucune incidence sur le rendement.

Chez les fruitiers à noyau comme les pêchers, les cerisiers ou les pruniers, un ovaire bruni à la coupe signifie généralement une perte totale de fruit, car ces espèces ne possèdent qu’un seul ovule par fleur. Sans ovule viable, la fécondation est impossible. Dès que 10 % des fleurs sont endommagées par le gel, cela peut donc déjà compromettre une bonne partie de la récolte.

Cette perte a aussi des conséquences sur les soins à apporter à l’arbre durant la saison : en cas de récolte compromise, il est préférable de stopper toute fertilisation, surtout chez les espèces sujettes à l’alternance, pour éviter une pousse trop vigoureuse au détriment de la floraison de l’année suivante.

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Auteur: Maike Wilstermann-Hildebrand

Maike Wilstermann-Hildebrand

Maike Wilstermann-Hildebrand est passionnée par les plantes et les animaux depuis sa jeunesse. Elle a fait de sa passion son métier lorsqu'elle a étudié l'horticulture à l'université Leibniz de Hanovre. De par sa pratique professionnelle, l'ingénieure horticole a acquis de l'expérience avec les plantes ornementales, fruits et légumes. Elle cultive un intérêt particulier pour l’écologie végétale. Vous trouverez Maike sur LinkedIn.

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