Les oliviers sont très prisés, mais font souvent les frais d’un manque d’expérience en matière d’hivernage. Je souhaite ici témoigner de mon expérience acquise grâce aux nombreux conseils des propriétaires d’oliviers qui m’ont décrit leurs problèmes d’hivernage. J’ai donc établi 5 règles de mise en œuvre de bonnes conditions d’emplacement pour un olivier en hiver. Si vous souhaitez acquérir un olivier , vous trouverez votre bonheur dans la boutique Lubera. Lubera propose 3 variétés différentes de ce grand classique méditerranéen.
- L’olivier - un robuste arbre exotique de Méditerranée
- Olivier en hiver : les règles d’hivernage à connaître
- Règle n° 1 - le minimum est décisif, pas la moyenne
- Règle n° 2 - La protection contre l’humidité est presque aussi importante que celle contre le froid
- Règle n° 3 - Les jeunes oliviers s’acclimatent
- Règle n° 4 - Tout dépend du quartier d’hiver
- Règle n° 5 - L’hiver détermine l’été
- Entretien de l’olivier en été
- Arroser et fertiliser l’olivier
- Tailler et rempoter l’olivier
- Problèmes d’entretien d’un olivier en hiver
L’olivier - un robuste arbre exotique de Méditerranée
Les oliviers sont les stars des jardins méditerranéens. De plus en plus de propriétaires de jardin tentent de cultiver un olivier sur leur terrasse, voire de le planter en pleine terre, ce qui est possible, car l’olivier (nom botanique : Olea europaea) est considéré comme modérément rustique. Il tolère donc sous certaines conditions le gel jusqu’à -10 °C. Ce qui s’annonce de prime abord comme positif est en fait un défi. Pour un citronnier - plante méditerranéenne tout autant prisée - la réponse à la question de l’hivernage est très claire et sans détour. Le citronnier n’est ni rustique ni résistant au gel et doit être hiverné dans une pièce à l’abri. Pour les oliviers, en revanche, la tentation est grande de le traiter comme une plante de jardin normale. C’est une erreur, comme on a pu le constater à maintes reprises.
Pourtant, un coup d’œil sur les emplacements méditerranéens typiques montre immédiatement où se trouve le problème. Le climat, les conditions météorologiques et les sols de nombreuses régions du bassin méditerranéen n’ont rien de comparable aux conditions froides et humides des régions froides. Les oliviers se sont adaptés à cette zone climatique sèche, mais pas aux conditions froides et humides, où un hivernage reste néanmoins possible à condition de s’en tenir à quelques règles.
Olivier en hiver : les règles d’hivernage à connaître
L’hivernage de l’olivier nous en apprend beaucoup sur les plantes méditerranéennes et le rôle que jouent les facteurs locaux. Ainsi, les cinq règles recommandées pour l’hivernage de l’olivier sont issues de mes expériences.
Règle n° 1 - le minimum est décisif, pas la moyenne
C’est une erreur de s’en remettre aux températures hivernales moyennes pour protéger l’olivier en hiver. Il est alors tentant de spéculer sur une augmentation des températures liée au changement climatique et d’en déduire que l’olivier résistera à l’hiver. Mais il suffit d’une nuit très froide ou d’une période de gel persistante pour anéantir le rêve de rusticité et d’un olivier au jardin. Il faut donc se baser sur les températures minimales pour savoir si l’hivernage doit avoir lieu à l’intérieur ou à l’extérieur. L’hivernage d’un olivier en extérieur n’est envisageable que là où les températures ne descendent vraisemblablement pas - ou de façon exceptionnelle - en dessous de -10 °C.
Rappelons-nous la rudesse des hivers 2008 et 2009, précédés de quelques hivers très doux. Ces hivers froids ont fortement endommagé certains oliviers plantés avec enthousiasme. La première règle montre que l’olivier en hiver ne peut rester dehors que dans très peu de régions à hiver doux, parmi lesquelles les régions viticoles et vallées fluviales où les fleuves jouent le rôle de chauffe-eau, ainsi que certaines régions du Sud-Ouest. Là où le climat est continental ou plus froid en raison de l’altitude, il est difficile d’hiverner sur la durée un olivier en extérieur.
Règle n° 2 - La protection contre l’humidité est presque aussi importante que celle contre le froid
Dans le bassin méditerranéen, l’Afrique du Nord et en Asie Mineure, les oliviers se sont adaptés à un climat chaud et sec, mais aussi à des minimales plus fraîches en altitude. Une situation météorologique leur est toutefois assez étrangère : un temps humide ou pluvieux en permanence et la saturation du sol en humidité qui en résulte. Les étés humides ont montré que l’olivier rencontre parfois plus de difficultés avec de telles conditions qu’avec le froid. Cela peut devenir problématique si les oliviers sont hivernés dehors et doivent faire face à d’abondantes précipitations. En raison des basses températures, l’évaporation est limitée et la terre dans le pot devient de plus en plus humide. Dans le pire des cas, il peut se former de l’humidité stagnante, très dommageable à l’arbre. Le jaunissement des feuilles de l’olivier traduit souvent un excès d’humidité.
Dans cette mesure, il est judicieux de le protéger de l’humidité comme du froid. Un auvent s’avère idéal, car il le protège efficacement de l’humidité. Si votre balcon n’est pas couvert, il est conseillé à tout le moins d’envelopper le pot. Vous éviterez ainsi qu’il soit trop arrosé.
Règle n° 3 - Les jeunes oliviers s’acclimatent
Si vous souhaitez mettre à l'abri un olivier en hiver, il ne faut pas oublier qu’il s’agit de sujets individuels. Il existe en outre des variétés plus rustiques, qui supportent mieux le climat que d’autres variétés issues du sud du bassin méditerranéen. Cette liste donne une bonne vue d’ensemble des variétés d’oliviers et de leurs pays d’origine.
Parallèlement à la variété, l’âge joue un rôle important en matière de rusticité. Les jeunes arbres s’adaptent plus facilement à un nouvel emplacement que les vieux arbres. Par ailleurs, il est difficile du point de vue écologique et culturel de voir transporter dans des climats inappropriés de vieux oliviers ayant poussé durant plus d’un siècle dans des régions arides. Le magnifique film « El Olivo » montre parfaitement ce problème. Un bon compromis est alors d’acheter un jeune olivier auprès d’une pépinière spécialisée. Celle-ci pourra mieux répondre sur la question essentielle de la variété que bien des revendeurs travaillant comme des discounteurs.
Lorsque l’hivernage des oliviers à l’extérieur se révèle positif sur plusieurs années, il est alors possible de le cultiver en pleine terre dans les régions à hiver doux, à un emplacement abrité. Mais j’y ai jusqu’ici renoncé, car les résultats de la culture en bac ont été satisfaisants, sans compter que dehors il faut le protéger plus en hiver qu’en été.
Règle n° 4 - Tout dépend du quartier d’hiver
Si vous souhaitez pouvoir protéger l’olivier en hiver, il est préférable à maints égards de le cultiver en bac durant l’hiver. Car il est alors possible de l’installer de novembre ou décembre jusqu’en avril dans un lieu lumineux et frais mais surtout sec. À 5 °C, il est alors plongé dans une « dormance hivernale » bienfaisante. En dessous de 12 °C, il ralentit son métabolisme et peut affronter sans problème le manque d’ensoleillement.
Il faut donc trouver une pièce qui n’est pas chauffée, mais est hors gel. Comme les maisons et appartements sont de mieux en mieux isolés, il est difficile de trouver un quartier d’hiver, tout au moins dans les bâtiments neufs ou rénovés. Il est déconseillé d’hiverner un olivier dans un appartement ou une pièce à vivre. En règle générale, il y fait trop sombre, trop chaud et l’air y est trop sec.
Dans les immeubles, la cage d’escalier est un grand classique pour l’hivernage des plantes. Depuis quelque temps, des tentes d’hivernage placées sur la terrasse ou le balcon représentent une bonne alternative. Avec un détecteur de gel, les tentes peuvent servir de quartier d’hiver frais et sec et de protection hivernale à l’olivier. Une exigence essentielle est la ventilation, lorsque le soleil commence à chauffer en fin d’hiver. Le soleil chauffe l’air alors que les racines sont encore au froid. En l’absence de ventilation, la chute des feuilles est quasiment garantie.
Règle n° 5 - L’hiver détermine l’été
Nous disposons donc de plusieurs possibilités pour conserver un olivier en hiver. Le bon hivernage dépend de la connaissance des exigences de l’olivier en matière d’emplacement et des conditions régionales de ce dernier. Les conditions météorologiques de votre région ne peuvent pas être adaptées, mais celles de l’hivernage peuvent l’être.
L’hivernage des plantes méditerranéennes est décisif pour que les plantes prospèrent bien pendant plusieurs années. C’est seulement si l’olivier surmonte bien l’hiver qu’il pourra fleurir et fructifier, durant la brève période de végétation dans les régions froides. Si vous y parvenez et que vous pouvez récolter vos propres olives, alors vous avez fait un sans-faute.
Heureusement, l’olivier est très robuste et fait parfois face à des revers. La chute ou le jaunissement des feuilles sont des problèmes d’entretien typiques. Il est fréquent que la maladie dite de l’' survienne, mais elle n’est pas fatale. Selon mon expérience, les structures d’hivernage faites maison posent fréquemment problème, car les arbres sont enveloppés à l’abri de l’air et de la lumière. De même, un tapis chauffant pour l’olivier ou un cordon chauffant enroulé autour du tronc, n’ont pas grand-chose à voir avec les conditions de vie naturelles de l’olivier en hiver. L’olivier a besoin d’un minimum d’air, même en hiver. Et ce n’est pas le tronc robuste qu’il faut protéger du froid, mais les feuilles bien plus sensibles.
Entretien de l’olivier en été
Même si l’hivernage paraît difficile, il en vaut la peine, d’autant plus que l’entretien de l’olivier est très facile le reste du temps.
Arroser et fertiliser l’olivier
Comme il est adapté aux régions sèches, il se débrouille très bien avec très peu d’eau. Je contrôle l’humidité du bac de l’olivier à l’aide d’un hygromètre. Je constate alors régulièrement qu’il y a manifestement assez de pluie et d’humidité de l’air pour l’olivier. S’il ne fait pas chaud et qu’il n’y a pas de vent, l’olivier apprécie en moyenne un ' par semaine.
En plus de l’arrosage, il faut également le fertiliser régulièrement s’il est cultivé en bac. Comme en bac l’olivier bénéficie de peu de nutriments provenant de la décomposition de matériel végétal, il faut le fertiliser pendant sa période de croissance de mai à août. J’obtiens de bons résultats en utilisant un engrais pour agrumes qui a un large spectre d’oligoéléments. Vous pouvez acheter cet engrais pour agrumes de très bonne qualité dans la boutique Lubera.
Tailler et rempoter l’olivier
Les plantes à feuillage persistant et à croissance plutôt lente ne doivent généralement être que modérément taillées. Le moment idéal est en fin d’hiver, typiquement avant la fin de son séjour en quartier d’hiver. La mise en forme de la couronne est suffisante. Une taille extérieure de la couronne permet de lisser ou d’arrondir les contours. Une taille intérieure de la couronne permet de supprimer les rameaux poussant à l’oblique ou ceux qui se croisent. Il faut supprimer à chaque fois le rameau le plus faible.
Il est également important de rempoter l’olivier tous les deux ou trois ans, surtout pour les jeunes sujets. Il est d’usage de se référer aux conditions de la région d’origine pour le rempotage, comme pour l’hivernage. Les oliviers y poussent dans des sols plutôt secs et sableux, très perméables. De ce fait le choix d’un terreau perméable - en plus des trous de drainage - est un facteur de succès essentiel. Vous pouvez acheter du terreau pour olivier ou le confectionner vous-même. Dans ce cas, mélangez du compost avec des fibres de coco (à la place de la tourbe) et du sable.
Problèmes d’entretien d’un olivier en hiver
Les problèmes d’entretien typiques de l’olivier en hiver sont la chute des feuilles pendant l’hivernage ou leur jaunissement. Ces deux problèmes sont souvent liés à l’hivernage. Si vous devez mettre votre olivier en hiver dans un appartement au chaud et à l’obscurité, il est quasiment garanti qu’il perdra ses feuilles. Les feuilles jaunissent lorsque la terre est détrempée et qu’il y a un risque d’humidité stagnante. Les feuilles jaunes sont un signal d’alarme important qu’il ne faut en aucun cas sous-estimer.
Photos (sauf mention contraire) et texte : Dr. Dominik Große Holtforth