Réussir la plantation, l’entretien et la taille d’un poirier — dans ce guide de culture, nous vous montrons comment faire. Nous traiterons du choix de l’emplacement, de la période de plantation et de la plantation elle-même. Vous retrouverez également des explications détaillées sur chaque phase de la taille de formation et de précieuses informations sur les maladies et ravageurs éventuels. Ne vous préoccupez pas trop de l’entretien à long terme, car le poirier aime qu’on le laisse tranquille pendant la majeure partie de sa vie. Le poirier (Pyrus communis en latin) a tout pour plaire et Lubera propose un assortiment varié de poiriers qui feront battre le cœur de tout jardinier.
Sommaire
- Histoire du poirier : Poirier vs pommier
- Cultiver soi-même des poiriers — les avantages
- Planter des poiriers — ce qu’il faut savoir
- À quel moment planter des poiriers — quelle est la meilleure période
- Le meilleur emplacement pour le poirier
- Espacement à respecter entre poiriers
- Planter un poirier — voici comment procéder
- Comment augmenter la récolte en choisissant les bons pollinisateurs
- Planter un poirier en pot
- Poiriers nains pour la culture en pot (vidéo)
- Poirier en pot — les conseils essentiels
- Maladies et ravageurs du poirier
- Le poirier est planté — combien de temps faut-il avant la première récolte ?
- Récolter les poires
- Conserver les poires — pour en profiter pleinement
- Tailler le poirier — tailles de plantation et de formation
- Tailler et conduire le poirier en fuseau
- Taille de plantation (sur jeunes sujets de 2 ans) ou après 1 année (pour les jeunes sujets de 1 an) — Illustration de gauche
- Tailler les poiriers au cours des années suivantes — Illustration du milieu
- Taille typique du bois fructifère sur les poiriers — Illustration de droite
- En espalier ou en palmette — quel est le meilleur système de conduite des poiriers
- La conduite en palmette Lubera des poiriers
- Taille de plantation (sur jeunes sujets de 2 ans) ou après 1 année (pour les jeunes sujets de 1 an) — Illustration de gauche
- Tailler les poiriers au bout d’une année — Illustration du milieu
- Taille de plantation au bout de 2 à 3 ans — Illustration de droite
- La conduite en fuseau Lubera des cognassiers
- La conduite Lubera des poiriers asiatiques
- Variétés de poiriers pour nos jardins domestiques
Histoire du poirier : Poirier vs pommier
Poires à cidre, poires à couteau ou poires séchées pour fournir de l’énergie en hiver, la culture et l’utilisation de ce noble fruit jouissent chez nous d’une longue tradition. Vous serez peut-être très surpris d’apprendre que jusque tard au XIXe siècle, la poire était plus importante que la pomme, non seulement comme fruit industriel, mais également comme fruit de luxe. Pourquoi? À la différence de la pomme, la poire déploie ses qualités intrinsèques lorsqu’elle est molle et fondante. Ainsi elle était consommable même dès le plus jeune âge, lorsque le système dentaire est encore en formation, tandis qu’une pomme fraîche et croquante ne peut être maîtrisée qu’avec une dentition du XXe siècle ayant bénéficié de tous les soins modernes.
Photo : poirier Saxonia Elektra (S) — poirier d’automne légèrement rouge à gros fruits à la forme de poire spéciale
Cultiver soi-même des poiriers — les avantages
La culture maison d’un poirier présente l’avantage de récolter des fruits d’une qualité et d’une saveur inégalables par l’offre des supermarchés.
Notre agriculture moderne impose des exigences très strictes à ses variétés de poiriers. Celles-ci doivent fournir rapidement un rendement élevé, produire de gros fruits de forme régulière et résistants aux ravageurs et maladies connus. Ces poiriers sont «conçus» uniquement en fonction d’exigences économiques, mais n’offrent pas d’expériences gustatives passionnantes comme les fruitiers classiques. La sélection de tels arbres fruitiers économiquement viables est complexe et coûteuse, raison pour laquelle vous ne trouverez que la même demi-douzaine de variétés au supermarché. Dans un contexte de concurrence mondiale, des facteurs de coûts tels que le prix du foncier et les frais de personnel font que les grandes régions de culture sont généralement éloignées. C’est pourquoi, malgré l’efficacité des chaînes d’approvisionnement, les poires doivent toujours être récoltées encore vertes, ce qui altère négativement le goût. Elles n’ont pas le temps nécessaire pour développer complètement le fructose et les substances aromatiques complexes. N’hésitez pas à faire l’essai, la différence est de taille.
Si vous décidez d'acheter un poirier chez vous, vous n’êtes pas soumis aux lois de l’économie, et n’êtes tenu que par vos goûts et vos préférences personnelles. Les fruits peuvent rester sur l’arbre jusqu’à la maturité de cueillette et développer ainsi la teneur en sucre et les arômes correspondants.
Un autre argument tout à fait décisif parle en faveur du poirier : Outre la pomme et la prune, il n’y a pas d’arbre familial ou domestique plus classique que le poirier. Fermez les yeux et faites remonter en surface les souvenirs de votre enfance : quel magnifique tableau que celui d’un imposant poirier en pleine floraison et de la chaude robe de feuilles rouge-brun dont il se drape en automne. La silhouette enneigée forme aussi en hiver un élément structurant très reconnaissable. Le poirier est l’un des arbres fruitiers qui dévoilent toute la magie des saisons. Et même si, par le passé, les poiriers sont littéralement montés en flèche en raison de leur dominance apicale — le travail de sélection moderne ou le greffage sur des porte-greffes de cognassier à faible croissance permet aujourd’hui de produire de jeunes arbres adaptés aux petits jardins ou aux terrains plus petits.
Photo : mini poirier Pironi® « Little Sweety »® — la mini poire aromatique, douce et fondante
Planter des poiriers — ce qu’il faut savoir
Si vous souhaitez vous aussi planter un poirier, vous êtes probablement un amateur de poires comme Jean Racine qui l’a immortalisé dans son poème :
Je les vois par un doux échange Ici mûris, et là naissants, De leurs fruits blonds et verdissants Faire un agréable mélange ; J’en vois même dedans leur fleur Garder encore la splendeur De leur blanche couronne, Et joindre l’esprit du printemps Aux beaux fruits dont l’automne Rend nos yeux à jamais contents.
(Jean Racine)
À quel moment planter des poiriers — quelle est la meilleure période
L’une des questions les plus fréquemment posées est : quand planter un poirier ?
En principe, on peut le planter toute l’année, mais il est conseillé de le faire prioritairement entre septembre et juin (s’il s’agit de plantes en conteneur). Il a été démontré que les arbres plantés en automne se développent particulièrement bien. Lors de la plantation d’automne (début octobre à fin janvier), procédez comme suit : Dégagez les racines en secouant la motte. Vous pouvez maintenant placer le jeune arbre directement dans le trou de plantation. La chaleur résiduelle souvent encore présente dans le sol favorisera son bon enracinement. Lorsque les températures baissent, l’arbre réduit le flux de sève, ce qui empêche la formation de tiges tendres susceptibles de faire les frais des gelées hivernales. Au printemps, le plant se sera déjà bien installé et pourra investir ses forces dans la formation de nouvelles tiges.
Le meilleur emplacement pour le poirier
Pour planter un poirier, recherchez un emplacement à l’abri du vent, ensoleillé et doux. Les poiriers ne supportent pas l’humidité stagnante. Ils aiment toutefois les sols humifères et bien drainés. Les poiriers fleurissent plus tôt que les pommiers et sont donc plus exposés au gel. Les jeunes poiriers sont très vulnérables à la rouille grillagée du poirier, un champignon nuisible qui infeste en premier lieu les genévriers avant de s’attaquer aux poiriers. C’est pourquoi il faut planter le poirier loin des éventuels genévriers ou sabiniers ou supprimer complètement ceux-ci, ce qui est plus avantageux qu’un traitement fongicide en continu.
Pour ceux et celles qui s’en sentent capables, les poiriers peuvent aussi être cultivés en espalier classique. Un mur exposé au sud est idéal.
Photo : poirier Comice (Syn. Doyenné du Comice) — grosse poire de garde fondante et très parfumée
Espacement à respecter entre poiriers
Selon le type de port, espacez les poiriers comme suit à la plantation :
Espacez les poiriers en fuseau de 160 à 220 cm.
En palmette, respectez un espacement de 300 cm.
Visez une hauteur finale de 250 à 350 cm.
Planter un poirier — voici comment procéder
Comment planter un poirier ?
Après avoir déterminé le meilleur emplacement possible, creusez un trou égal au moins au double de la motte. Ajoutez-y de la corne broyée ou du compost frais à titre d’engrais.
Décompactez légèrement la motte. Le point de greffe (l’endroit où le greffon a été enté sur le porte-greffes à croissance lente, se manifestant généralement par un net renflement) doit toujours rester libre — le mieux étant de le laisser à environ 5 cm au-dessus du sol. Si vous plantez un poirier en dehors de l’hiver et des gelées, arrosez-le bien, la zone racinaire pouvant être vraiment pralinée. Pour soutenir le poirier dans ses jeunes années, plantez un tuteur de 200 cm de long. Attachez ensuite l’arbre avec un matériau souple non contondant, qui ne frotte pas l’écorce fraîche. Il existe des accessoires spéciaux dans le commerce. Nous recommandons un matériau extensible comme des élastiques ou les cordes classiques en fibres de coco.
Comment augmenter la récolte en choisissant les bons pollinisateurs
En règle générale, les poiriers ne sont pas autofertiles. Ils ont donc besoin d’une variété pollinisatrice à proximité. Il peut s’agir du poirier du voisin, mais pour plus de sécurité, vous pouvez planter un deuxième poirier. Les variétés pollinisatrices recommandées sont par exemple Saxonia Elektra (S), Comice (Syn. Doyenné du Comice) ou encore Conférence. Si vous manquez de place, une petite astuce peut vous aider : greffez un ou deux greffons d’une variété pollinisatrice sur votre poirier et laissez les abeilles et le vent faire le reste. Il faut juste que la floraison des deux variétés se produise au même moment.
Photo : poirier Conférence — le poirier le plus fiable de l’assortiment classique, les poires Conférence se conservent en outre très bien
Planter un poirier en pot
Les poiriers peuvent être plantés et cultivés en pot encore plus facilement et avec plus de succès que les pommiers. Pour ce faire, nous avons développé chez Lubera des variétés spéciales à port compact, dont la croissance n’est que de 20 à 40 % celle d’un poirier normal. En pot, les variétés de poiriers nains atteignent peut-être un mètre, la variété de poiriers colonnaires Pirini® Myway peut atteindre 2 m et un peu plus, mais reste très mince.
Poiriers nains pour la culture en pot (vidéo)
Le poirier colonnaire Pirini Myway a un port très érigé, peu ramifié. Si plusieurs tiges latérales apparaissent malgré tout, surtout sur le bois de l’année passée, il convient de les rabattre à environ 20 cm dès le mois de juin. Un tel poirier colonnaire peut volontiers atteindre 2 m en bac.
Photo : poirier colonnaire Pirini Myway à fruits oblongs, moyens à gros.
Vidéo : poirier colonnaire Pirini® Myway®.
Vidéo : tailler le poirier colonnaire Pirini® Myway®.
Photo : la variété de poirier nain PironiJoy® of Kent produit des fruits d’une qualité exceptionnelle.
La variété de poirier nain Pironi®Joy of Kent, à port buissonnant, produit des fruits roux, bruns, plutôt arrondis, d’une excellente qualité, qui arrivent à maturité en septembre et sont superbement fondants après 2 à 4 jours de conservation au chaud. En pot, Joy of Kent ne mesure que 100 cm de haut, et encore, seulement au terme de 5 à 6 ans. Pironi® Little Sweety n’est que légèrement plus vigoureux, et produit des fruits oblongs vert et jaune.
Photo : la variété Pironi® Little Sweety donne des fruits oblongs.
Poirier en pot — les conseils essentiels
- La capacité du bac doit être d’au moins 25 l
- Veiller à un bon écoulement de l’eau
- Utiliser un substrat à structure stable ( Lubera terreau fertile n° 1)
- Couper ou décompacter fortement la motte avant la plantation
- Fertilisation : apporter chaque année au printemps 20 g d’engrais à diffusion lente par 5 l de volume du pot (engrais saisonnier Frutilizer plus). En cas de rendement élevé, fertiliser à nouveau en juin, de préférence en arrosant 3 fois à 2 semaines d’intervalle avec une solution de Frutilizer Instant Bloom : l’engrais liquide favorise non seulement la mise à fleurs de l’année suivante, mais aide aussi la plante à nourrir les nombreux fruits
- Supprimer régulièrement les rejets du porte-greffes et à la base du tronc
- Hiverner dans un endroit ombragé, si possible à l’abri des rayons directs du soleil. En période de grand froid, il est également possible de remiser le poirier nain et de le recouvrir d’un voile isolant de couleur claire.
Maladies et ravageurs du poirier
Les poiriers sont malheureusement quelque peu sensibles aux maladies cryptogamiques, qui surviennent essentiellement par temps humide :
la rouille grillagée du poirier se manifeste par des taches rouge orangé sur les feuilles, devenant toujours plus grandes. Cette maladie cryptogamique a besoin de deux plantes hôtes, le genévrier et le poirier. Le champignon ne passe l’hiver que sur le genévrier, il ne peut y avoir d’infection sur le poirier que si un genévrier infecté se trouve à proximité immédiate ou à moins de 200 m. La couleur orange de l’infection semble toutefois plus dangereuse que la maladie ne l’est réellement. Quelques taches çà et là ne menacent pas le poirier qui peut perdre jusqu’à 30 % de sa surface foliaire et produire toujours autant d’énergie. Il n’y a donc pas lieu de paniquer, le mieux est de chercher le genévrier infesté et de se mettre d’accord avec son propriétaire pour l’arracher.
La tavelure du poirier se caractérise par l’apparition de taches sombres sur les feuilles et de fissures sur la peau des poires.
Le chancre des fruitiers est également fréquent sur les poiriers. L’écorce des arbres touchés par ce champignon devient orange ou brune et se dessèche complètement. De plus, des dépôts de spores rouges sphériques se forment et peuvent infester tout le tronc, surtout chez les jeunes sujets.
Pour toutes ces maladies cryptogamiques, il est impératif de couper dans le bois sain les parties de la plante sévèrement attaquées et d’utiliser en outre un produit phytosanitaire spécial.
Le feu bactérien, en revanche, est une maladie bactérienne qui doit être considérée comme une sorte d’épidémie. Il est inoffensif pour l’homme, mais malheureusement pas pour les poiriers. Les feuilles et les fleurs se flétrissent et noircissent ou brunissent tellement qu’elles semblent brûlées. De jeunes poiriers touchés par le feu bactérien n’ont une espérance de vie que de trois semaines environ, contrairement aux arbres matures qui peuvent encore vivre plusieurs années. En présence de cette maladie, il faut couper les parties atteintes jusqu’au plus profond du bois sain — le poirier a ainsi encore une chance.
Les larves de la cécidomyie des poirettes vivent dans les fruits, qui doivent par conséquent être éliminés.
Le psylle du poirier pond ses œufs dans les pousses terminales du poirier. Les larves sécrètent des suies mielleuses susceptibles de provoquer à leur tour des maladies cryptogamiques. En présence d’une telle infestation, coupez et supprimez immédiatement les pousses terminales concernées.
Le poirier est planté — combien de temps faut-il avant la première récolte ?
Les poiriers fructifient surtout sur le bois de plusieurs années, et une récolte est donc plutôt rare sur un bois d’un an, en tout cas nettement plus rare que chez les pommiers. Cette spécificité se traduit par un démarrage de la production un peu plus tardif que pour le pommier. Il est néanmoins possible d’améliorer celui-ci en utilisant des porte-greffes de cognassier comme racines de poirier, ainsi que nous le pratiquons sur toutes les basses tiges et demi-tiges, ce qui dispense d’attendre 4 à 5 ans avant la première récolte.
Il est toutefois préférable de bien connaître la vitesse de développement du poirier afin de prendre les mesures adéquates :
- Année de plantation : le poirier ne se développe généralement pas beaucoup, il a un choc de plantation significatif. Cependant, attachez tout de même à 45° par rapport à l’horizontale les branches grimpant en flèche, afin de favoriser la formation de boutons floraux (pour la récolte de l’année suivante) et de freiner la croissance végétative verticale.
- Deuxième année : le poirier a peu poussé l’année précédente tout comme le vieux bois fructifère, ce qui signifie que le rendement est très faible, dans le meilleur des cas, il n’y a que quelques fruits à déguster. Mais sur le vieux bois et sur les tiges courtes, de très nombreuses ébauches florales se développent en cours d’été, cachées dans les bourgeons, pour l’année suivante.
- Troisième année : Forte floraison, grande nouaison. Au cours de la troisième année, il est généralement indiqué d’éclaircir un peu les fruits et de ne laisser qu’un fruit par inflorescence (bouquet floral) après l’éclaircissage spontané en juin. Dans le cas contraire, le rendement trop élevé de la troisième année conduit à une alternance prolongée, ce qui signifie que sans éclaircissage, l’arbre ne fructifiera fortement à l’avenir qu’une année sur deux — et quasiment pas au cours des années intermédiaires.
Récolter les poires
D’août à octobre — selon la variété — les poires sont prêtes à être cueillies. Lorsque c’est le bon moment, les poires mûres se détachent facilement de l’arbre.
Il est toutefois très difficile de déterminer le moment de la récolte, surtout pour les poires de garde et les poires d’hiver. Si l’on souhaite les conserver, il faut en tout cas les récolter avant qu’elles ne montrent des signes extérieurs et intérieurs de maturité. Une poire qui commence déjà à ramollir est donc déjà cueillie trop tard.
Les poires peuvent être très bien transformées en compotes. Et ce n’est pas tout : vous trouverez ici d’excellentes recettes de poires.
Conserver les poires — pour en profiter pleinement
Les poires consommées crues ou fraîches peuvent être conservées quelques semaines entre 6 à 8 °C. Il est toutefois important de ne stocker que des fruits sains. Contrôlez régulièrement qu’elles ne sont pas abimées et dès qu’elles se dégradent, ne les consommez plus. De même, il ne faut pas les conserver avec d’autres fruits en cours de maturation ou trop mûrs (et surtout pas avec des pommes d’été ou d’automne mûres). Celles-ci produisent de l’éthylène, un gaz de maturation qui déclenche immédiatement la maturation des poires de garde et raccourcit de manière décisive leur durée de conservation.
Inversement, si l’on veut déguster des poires de garde bien mûres, fondantes, sucrées et juteuses en quelques jours, sortez-les de leur remise quelques jours au préalable et placez dans la cuisine, de préférence avec des pommes et des bananes mûres. Vous accélérez ainsi leur mûrissement ultérieur, afin de pouvoir les déguster sous 3 à 6 jours.
À quel moment la poire est-elle gustativement parlant à son apogée ? De nombreux articles, voire des livres, ont déjà été écrits à ce sujet, mais en fin de compte, le point culminant de la consommation de la poire est aussi le début de sa décomposition, car la structure cellulaire commence à se dégrader. Dans la pratique, il faudra tester en permanence le degré de maturation des poires stockées, dès qu’elles cèdent un peu à la pression du pouce, jusqu’à trouver l’état de dégustation idéal. Ensuite, on peut renouveler la procédure : sortir les poires de leur remise et les laisser mûrir pendant x jours avec des pommes = maturité de dégustation idéale.
Par ailleurs : les poires possèdent également des vertus médicinales : elles ont un effet drainant et digestif.
Tailler le poirier — tailles de plantation et de formation
Il ne suffit pas de planter un poirier. L’arbre doit être conduit de manière conséquente par des mesures de taille appropriées. C’est la seule façon de garantir un développement rapide et correct, pour des récoltes rapides de fruits juteux et savoureux. Il vous gratifiera de plus par un rendement durable et constant et vous pourrez profiter de votre poirier pendant des années.
Nous vous présentons quatre variantes de la taille de plantation et de formation des poiriers.
Tailler et conduire le poirier en fuseau
Photo : planter un poirier — les étapes de la conduite en fuseau du poirier avec des instructions pour la taille du bois fructifère
La conduite en fuseau du poirier a fait ses preuves et est relativement facile à appliquer, même pour les débutants. Le schéma suivant vous montre les différentes phases de la taille, que nous expliquons à nouveau en détail ci-dessous.
Taille de plantation (sur jeunes sujets de 2 ans) ou après 1 année (pour les jeunes sujets de 1 an) — Illustration de gauche
Attachez la flèche centrale et raccourcissez le prolongement du tronc à environ 40-60 cm. Déterminez les charpentières et supprimez les tiges concurrentes trop vigoureuses. Les poiriers ont l’habitude de pousser en flèche vers le haut. Il faut donc attacher vers le bas de telles branches. Pour ce faire, accrochez des poids aux extrémités des branches à l’aide de ficelles non contondantes.
Le premier ou le dernier étage de branches ne doit jamais être attaché complètement à l’horizontale, sinon le poirier ne poussera plus qu’à son extrémité. Il est recommandé de faire un angle à 20 degrés.
Tailler les poiriers au cours des années suivantes — Illustration du milieu
Raccourcissez les branches latérales devenues trop longues au bout de 2 à 3 ans, de manière à ce qu’elles se terminent par un bourgeon floral. Raccourcissez régulièrement la flèche centrale afin de contenir la croissance en hauteur du poirier. Supprimez également les tiges concurrençant la flèche centrale, au risque de produire le même scénario. À ce stade de la formation, attachez maintenant le deuxième étage de branches à l’horizontale (ou légèrement en dessous). Le bois fructifère sur les branches fruitières peut à nouveau être lesté avec des poids. Ainsi le poirier est « exhorté » à consacrer sa force et son énergie à la formation et à la maturation des fruits plutôt qu’à la croissance des branches ou des feuilles.
Une mesure importante est la taille du bois fructifère, que nous vous détaillons à nouveau ici.
Taille typique du bois fructifère sur les poiriers — Illustration de droite
La première année, ne supprimez pas entièrement les branches les plus raides, comme les gourmands, mais conservez 3 à 5 yeux.
La deuxième année, supprimez en premier lieu la tige la plus vigoureuse. Laissez les tiges courtes en place, et coupez légèrement la flèche centrale.
En procédant ainsi, vous pouvez escompter des fleurs et des fruits sur ces tiges courtes au plus tard la troisième ou la quatrième année.
En espalier ou en palmette — quel est le meilleur système de conduite des poiriers
Comme nous l’avons déjà mentionné, les poiriers ont une forte dominance apicale qui induit une croissance en flèche vers le haut. Si, à l’inverse, on attache une branche latérale à plat comme dans le cas de la conduite en espalier, cette branche cesse complètement de pousser et l’arbre ne pousse que dans sa partie supérieure. Résultat : avec la conduite en espalier, seules les branches supérieures se développent, tandis que les branches inférieures s’affaiblissent et se dégarnissent. La conduite en palmettes, en revanche, donne aux branches latérales suffisamment de traction pour conserver leur vitalité et poursuivre leur développement.
La conduite en palmette Lubera des poiriers
Photo : planter un poirier — étapes de travail pour la conduite en palmette des poiriers
La conduite en palmette des jeunes poiriers (ici sous la forme d’une palmette en éventail) est une évolution de la formation en espalier. Les débutants apprécieront le secours d’un treillis métallique.
Taille de plantation (sur jeunes sujets de 2 ans) ou après 1 année (pour les jeunes sujets de 1 an) — Illustration de gauche
Commencez par tailler la flèche centrale à 40 cm au-dessus de la ramification. Déterminez deux charpentières et supprimez toutes les autres tiges. Les charpentières seront pincées et, sur une structure en fil de fer, seront attachées à un angle de 45 degrés.
Tailler les poiriers au bout d’une année — Illustration du milieu
Les années suivantes, raccourcissez légèrement les charpentières. Supprimez à nouveau les tiges concurrentes érigées. Procédez à la taille du bois fructifère comme pour la conduite en fuseau. Mettez les tiges fructifères à l’horizontale en y attachant des poids. Le deuxième étage doit être construit à 50 - 60 cm au-dessus de la base du premier étage. Même si vous ne choisissez les charpentières du deuxième étage qu’au terme de trois ans, raccourcissez dès maintenant la flèche centrale à 20 centimètres au-dessus de cette hauteur théorique.
Taille de plantation au bout de 2 à 3 ans — Illustration de droite
Il ne vous reste plus qu’à pincer la flèche centrale. Éliminez à nouveau les tiges concurrentes. Lorsque les charpentières du premier étage sont suffisamment développées, il est possible de déterminer celles du deuxième étage. Conduisez-les de la même façon que celles du premier étage.
La conduite en fuseau Lubera des cognassiers
Les cognassiers peuvent être conduits comme les poiriers. La conduite libre se fait sous forme de fuseau. Pour cela, il suffit d’éliminer les tiges concurrentes et de tailler légèrement la flèche centrale. Il n’est pas nécessaire de les attacher, car les tiges retombent automatiquement à l’horizontale sous le poids des fruits.
La conduite Lubera des poiriers asiatiques
Le poirier Nashi, originaire d’Asie, est de plus en plus prisé chez nous. Du point de vue gustatif, il réunit le meilleur de la pomme et de la poire et apporte en outre de la variété dans le jardin. Il existe aujourd’hui des variétés qui supportent sans problème le climat des latitudes nord.
Pour sa conduite, procédez comme pour les poiriers classiques. Les nashis peuvent pousser de manière plus sauvage et sont moins contraints. Il est particulièrement important d’éclaircir fortement les nouaisons (comme pour les pêchers et les nectariniers) afin de récolter de gros fruits sains.
Photo : Nashi Chojuro — magnifique Pyrus pyrifolia de couleur bronze, rond et croquant comme une pomme et juteux comme une poire
Photo : poirier Luise Bonne d’Avranches — poire d’automne jaune-verte à joues rouges, rustique
Photo : poirier Culotte Suisse — poire à couteau zébrée comme les pantalons de la Garde suisse
Photo : poirier Bon-Chrétien Williams — une poire que tout le monde connaît, finement fondante avec son parfum typique
Variétés de poiriers pour nos jardins domestiques
- Abbé Fétel
- Alexandre
- Beurré Bosc
- Fondante de Charneux
- Clapp's Favourite
- Conférence
- Beurré Hardy
- Louise Bonne
- Bon-Chrétien Williams
Abbé Fétel
Abbé Fétel est une variété de poire longue en forme de calebasse, à la chair blanche et au goût sucré. Elle se récolte à partir de septembre et ne déploie toute sa saveur qu’après quelques semaines de stockage.
Poirier Alexandre, Alexandre Lucas
La poire Alexandre comptait parmi les variétés de poires locales les plus appréciées, notamment en raison de son manque d’exigences. Les fruits très juteux ont un arôme sucré et se récoltent d’août à septembre.
Photo : les poires Alexandre ont un arôme sucré.
Beurré Bosc
La poire Beurré Bosc est dédiée à Louis Augustin Guillaume Bosc d’Antic, ancien professeur de culture au Jardin des Plantes de Paris. Elle a un goût aigre-doux et se récolte en septembre. Malheureusement, cette variété de poire est quelque peu sensible aux maladies cryptogamiques.
Photo : le poirier Beurré Bosc produit des fruits allongés à saveur acidulée.
Clapp's Favourite
Clapps Liebling est une variété de poire à saveur acidulée, dont la chair est légèrement granuleuse. Ce poirier très robuste convient à tous les emplacements et peut être récolté tout au long du mois d’août.
Conférence
Conférence est une petite poire quelque peu vulnérable aux maladies cryptogamiques. Sa peau rugueuse renferme une chair blanche au goût sucré et légèrement épicé. Elle se récolte en septembre.
Photo : la poire Conférence a un goût très sucré et légèrement épicé.
Beurré Hardy
L’imposante poire Beurré Hardy compte parmi les poires à couteau les plus appréciées, pouvant peser jusqu’à 200 grammes. Cette poire acidulée, dont le goût rappelle légèrement celui du vin, est particulièrement juteuse. Elle se récolte à partir de septembre.
Photo : Beurré Hardy — l’une des poires à couteau les plus appréciées.
Louise Bonne
Le poirier Louise Bonne se rencontre dans presque tous les jardins familiaux, car c’est l’une des variétés les plus prisées. Cette poire modeste et peu exigeante jouit depuis toujours d’une grande popularité. Les poires aigres-douces peuvent être récoltées à partir de la mi-septembre.
Photo : Louise Bonne compte parmi les variétés de poires les plus appréciées, car elle est très peu exigeante.
Bon-Chrétien Williams
La poire Bon-Chrétien Williams possède une chair blanche particulièrement fine et exceptionnellement juteuse. Poire au goût sucré, qui compte parmi les variétés les plus prisées chez nous avec la poire Alexandre et Louise Bonne.
Les poires Bon-Chrétien Williams se récoltent de mi-août à septembre. Malheureusement, cette variété de poire très appréciée est quelque peu sujette aux maladies, notamment cryptogamiques.
Photo : les poires Bon-Chrétien Williams ont une chair blanche particulièrement fine.