Plantés dans votre jardin, les asiminiers sont une valeur sûre. Ces petits arbres bien ramifiés ajoutent une touche d'exotisme à votre espace extérieur grâce à leur attrait ornemental. Cependant, ne vous méprenez pas, le pawpaw (son autre nom), qui peut atteindre jusqu'à 4 mètres de hauteur, est bien plus qu'une simple plante décorative. À l'automne, il produit des fruits délicieux qui viennent enrichir la diversité des fruits plus classiques à cette période. Cultiver l’asiminier dans votre jardin est tout à fait possible, et nous avons rassemblé ici les principaux conseils tirés de nos expériences de culture menées dans les régions de Suisse et du nord de l'Allemagne. Cet article est ainsi le fruit de plus de 20 ans d'expérience de culture de pawpaw chez Lubera ! Si vous êtes intéressé par l’achat de plants d’asiminier, nous proposons dans la jardinerie Lubera 5 variétés différentes.
- Résumé : L’asiminier ou Pawpaw
- Origine de l’asiminier
- Asiminier, paw-paw : choisir la bonne variété
- Où planter idéalement l’asiminier ?
- Qu'en est-il de la culture en pot ?
- Période de plantation idéale pour un Asimina triloba
- La croissance s'arrête au début : c'est normal !
- Plantation d’un asiminier
- Gardez les asiminiers à distance !
- Soins/culture
- Arrosage de l’asiminier
- Fertilisation
- Résistance au froid et hivernage
- Taille
- Pawpaw : la fécondation (vidéo)
- Les principaux conseils pour une fructification sûre et rapide
- La patience porte ses fruits, même pour l’asiminier
- Récolte du pawpaw, le fruit de l’asiminier (vidéo)
- La multiplication de l’asiminier : difficile, mais possible
- L’asiminier : Une arme secrète contre les pucerons
- L’asiminier, le prochain arbuste tendance au jardin ?
Résumé : L’asiminier ou Pawpaw
Le pawpaw, aussi appelé asiminier (nom botanique : Asimina triloba), appartient à la famille tropicale des Annonaceae. Contrairement à d'autres membres de cette famille, l’asiminier est resté en Amérique du Nord et s'est adapté à un climat plus rigoureux. Il peut ainsi résister à des températures descendant l’hiver jusqu'à -25°C. Le pawpaw est une plante fruitière de jardin simple et gratifiante, offrant aux jardiniers amateurs le privilège de cultiver le seul fruit tropical exotique capable de prospérer sans problème partout en France. Toutefois, il est essentiel de faire preuve de patience, car cela prend généralement quelques années pour que l’asiminier pousse vigoureusement, fleurisse et donne des fruits. Dans votre jardin, il est recommandé de cultiver des variétés autofertiles telles que 'Prima' ou 'Sunflower' afin d’assurer une meilleure fécondation.
Origine de l’asiminier
L’asiminier appartient à la famille des annonacées et est originaire de l'est et du nord-est des États-Unis. On peut trouver cet arbuste dans des régions plus à l'ouest, jusqu'au Michigan et au Kansas, soit à l'état sauvage ou grâce aux déplacements des populations autochtones. Alors que les autres membres de la famille botanique des Annonaceae ont migré vers le sud, en Amérique du Sud, l'Asimina triloba, l’asiminier, est resté dans le nord et s'est adapté à des conditions de vie plus rigoureuses. Ainsi, cet arbuste est devenu la seule espèce rustique au sein d'une famille de plantes tropicales !
Cette plante nordique issue d'une famille de plantes tropicales produit les plus gros fruits d'Amérique du Nord. Les Amérindiens l'apprécient depuis des siècles pour ses fruits allongés, très parfumés, riches en vitamines et oligo-éléments. Ces gros fruits, pesant entre 80 et 300 g, se développent tout au long de l'été à partir de fleurs brun-rouge foncé. Ils ont une apparence rappelant visuellement la papaye, mais leur goût exotique combine des saveurs d'ananas, de banane et de mangue.
Photo : L’asiminier produit des fruits extrêmement gros à la chair crémeuse et fondante.
Asiminier, paw-paw : choisir la bonne variété
Certaines variétés d’asiminiers sont autogames, tandis que d'autres nécessitent la présence d'un autre individu pour être fécondés, comme notre variété parfumée KSU Atwood®. Si vous n'avez de la place que pour un seul asiminier dans votre jardin, choisissez de préférence une variété autofertile comme 'Sunflower' ou 'Prima'. Si vous plantez deux asiminiers ou plus, assurez-vous de choisir des variétés différentes, dont au moins une autofertile. D’après les expériences que nous avons menées chez Lubera, ces variétés autofertiles ont tendance à fleurir plus rapidement, garantissant ainsi une pollinisation adéquate.
Où planter idéalement l’asiminier ?
Les avis divergent à ce sujet, et les livres et guides de jardinage ne fournissent pas de réponse définitive. Cependant, examinons d'abord l'habitat naturel des asiminiers : ils poussent dans les sous-bois, souvent le long des ruisseaux et des rivières, à l'ombre d'arbres plus grands. Cela suggère que ces arbustes ont besoin de mi-ombre. Mais ce n'est pas aussi simple. Dans leur habitat naturel, les asiminiers ne fructifient pas de manière fiable, car ils ne reçoivent pas suffisamment de lumière. Ils n'en ont pas vraiment besoin, car ils se sont adaptés pour se reproduire d'une autre manière et assurer leur survie : ils forment des colonies de plantes génétiquement identiques, principalement dans leur milieu naturel et non en tant qu'arbres greffés dans les jardins. Ces colonies se forment grâce à des pousses et des stolons racinaires qui peuvent parfois s'étendre sur plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de mètres. Les cueilleurs de fruits qui récoltent encore aujourd'hui des pawpaws à l’état sauvage dans certains États américains parlent donc de zones, d'endroits ou de taches où les asiminiers poussent ensemble.
Conclusion : Dans leur habitat naturel, les asiminiers assurent leur survie grâce à une reproduction génétiquement identique, principalement par la formation de stolons. La reproduction sexuée est une méthode secondaire qui ne se produit que dans des zones ombragées. Cela signifie que ces arbustes n’ont finalement besoin de lumière et de soleil que pour produire des fruits. Il faut également savoir que les premières feuilles des asiminiers au printemps sont souvent d'une teinte jaune étrange et maladive. Cela est probablement dû à une exposition au soleil un peu trop intense, à laquelle la plante de sous-bois n'est pas habituée dans son environnement naturel. (La plupart des variétés de sont en fait des sélections de populations naturelles ou des semis issus de ces sélections.) Les feuilles s'adaptent rapidement à l'environnement ensoleillé et deviennent vertes à maturité, bien qu'elles aient tendance à pendre légèrement vers le bas, donnant parfois aux asiminiers, en particulier lorsqu'ils sont récemment plantés, un aspect un peu triste.
Les asiminiers ont aussi des préférences en ce qui concerne le sol. Ils s'épanouissent dans des terres légèrement acides à neutres, avec un pH compris entre 5,5 et 7. Les sols profonds, riches en matière organique, avec une texture moyennement lourde, et qui ne retiennent pas l'eau, leur conviennent tout particulièrement. Si le sol est alcalin, c’est-à-dire avec un pH supérieur à 7, les feuilles les plus anciennes présentent souvent des signes de chlorose. Pour lutter contre ce problème, on peut utiliser du chélate de fer, mais il est préférable d'abaisser le pH en ajoutant de la tourbe ou en utilisant des engrais à action acide, tels que les engrais rhodoïd.
Le sol au pied des asiminiers ne doit pas non plus être trop calcaire, car ces plantes n’y sont tout simplement pas adaptées.
Photo : L’asiminier apprécie un emplacement très lumineux pour se développer de manière optimale.
Qu'en est-il de la culture en pot ?
En raison de sa grande valeur ornementale et de ses utilisations pratiques, il est compréhensible que certaines personnes souhaitent tout de même cultiver un asiminier, même si elles n'ont pas de jardin, mais qu’elles ne disposent que d’un balcon ou une terrasse. Cependant, cela n'est possible que dans certaines limites. D'une part, l'arbre peut atteindre une hauteur de 4 mètres, ce qui le rend peu adapté à la culture en pot. D'autre part, les racines se développent avec le temps, ce qui signifie qu'il faudrait prévoir un très grand pot afin d’offrir suffisamment d'espace et de stabilité. La bonne nouvelle, c'est que l’asiminier pousse lentement ; jeune, sa culture en pot est donc possible. Pour cultiver cet arbuste en pot, choisissez un grand contenant muni de plusieurs trous pour le drainage au fond. Vous devrez également mettre en place une couche de drainage, comme du gravier ou de l'argile expansée. Le substrat approprié est un terreau de grande qualité, riche en nutriments, comme notre Terreau fertile n° 1. Important : Placez votre asiminier en pot dans un endroit semi-ombragé au cours des premières années, puis déplacez-le progressivement vers un emplacement en plein soleil à mesure qu'il grandit !
Période de plantation idéale pour un Asimina triloba
Les jeunes plants d’asiminier disponibles en conteneur peuvent être plantés à n'importe quel moment de l’année. Si vous effectuez la plantation au printemps, faites-le tôt, de préférence avant la fin d'avril, pour permettre une bonne reprise de croissance dans ce nouvel emplacement. Si vous les plantez plus tard, les asiminiers prendront le temps de s’installer : ils pousseront moins la première année, et davantage la seconde.
La croissance s'arrête au début : c'est normal !
Pour être honnêtes, nous avons eu quelques difficultés au début pour faire pousser l’asiminier dans notre pépinière. La croissance est généralement lente au début, mais s'améliore la deuxième année, que ce soit dans les champs ou dans les jardins. Récemment, nous avons reçu la visite de Jim, un pépiniériste expert de cet arbuste venu de l'Oregon. Naturellement, nous en avons profité pour lui poser la question : 'Jim, que faut-il faire pour favoriser une croissance rapide et saine de l’asiminier (ce qui est essentiel pour une récolte précoce de fruits) ?' Et Jim a répondu : 'C'est très simple. De l'eau et de l'azote.' Il est vrai que nous avions eu des réserves concernant l'azote, car nous avions tendance à penser que l’asiminier était une plante sauvage capable de se débrouiller avec peu de ressources. Cependant, nous faisions fausse route. Donc, surtout au cours des deux premières années, lorsque la plante n'a pas encore développé un système racinaire efficace, il est essentiel de lui fournir une quantité généreuse d'azote, de préférence en trois ou quatre petites doses à partir d'avril. Bien sûr, il est également crucial de maintenir un bon niveau d'humidité. C'est aussi simple que cela : de l'azote et de l'eau !
Plantation d’un asiminier
L’asiminier pousse lentement. Cultivé dans un pot de 10 l, les plantes âgées de 2 ans ne mesurent généralement pas plus de 50 à 90 cm de haut et ne sont que très légèrement ramifiées. La plupart du temps, les asiminiers reprennent une croissance lente une fois qu'ils sont transplantés dans leur emplacement final. Comme pour la plupart des arbres, ils doivent être plantés dans un trou environ deux fois plus grand et plus large que la motte racinaire. Il est important de bien dégager les racines relativement épaisses et espacées buttant sur les parois du conteneur et de les étaler. En raison justement de leur démarrage lent, nous recommandons aussi de désherber très régulièrement les pieds de l’arbuste dans un rayon de 50 cm au cours des trois premières années, ceci afin de limiter la concurrence pour les ressources disponibles.
Photo : L’asiminier Prima résiste parfaitement au froid tut en portant des fruits à partir de début octobre.
Gardez les asiminiers à distance !
Il est préférable de planter les asiminiers à une distance de 1,5 à 2 mètres les uns des autres. Ils développent une couronne haute, presque ovale. Cette forme de croissance peut inspirer l'idée de créer une haie. C'est certainement possible, mais pour cela, il faut les planter plus rapprochés, à environ 1 mètre les uns des autres. J'ai eu la chance de voir une telle haie il y a quelques années dans le jardin d'essai de la pépinière Delbard en France, et cette belle idée m'est restée en mémoire. Il faut toutefois éviter de tailler trop sévèrement les haies, sinon vous supprimez le bois de l’année précédente sur lequel apparaissent les fleurs, puis les fruits...
Soins/culture
On pourrait penser qu'une plante exotique venue de contrées aussi lointaines nécessiterait beaucoup de soins, surtout dans des jardins qui ne sont pas réputés pour accueillir de telles espèces. Cependant, ce n'est pas le cas. En dehors de leur croissance lente au départ, les asiminiers sont en réalité faciles à entretenir et demandent peu d’aide, à part notre patience. Au cours des trois premières années, des fleurs peuvent déjà apparaître, ce qui est source de joie et d’espoir pour une première récolte. Mais attention : si des fruits font leur apparition, il est conseillé de les retirer afin que le petit arbre puisse d'abord renforcer sa structure : sinon, comment pourrait-il supporter des fruits de 1 à 1,5 kg ?
Arrosage de l’asiminier
L'eau est essentielle pour l’asiminier. Cette plante exotique n'apprécie pas d'être soumise à de longues périodes de sécheresse. Au jardin, cela signifie que nous devons veiller à l'arroser très régulièrement. Et un peu plus fréquemment encore lors de la culture en pot par rapport à la pleine terre. En règle générale, il faut veiller à ce que le sol ne s'assèche jamais complètement. Cependant, il est important de ne pas trop arroser car cette plante exotique ne tolère pas non plus l’humidité stagnante.
Fertilisation
Pendant les 2-3 premières années en particulier, il est nécessaire de fertiliser avec un engrais riche en azote, de préférence légèrement acide (comme l'Engrais Rhodo, l'Engrais à libération lente, ou l'Engrais Frutilizer plus). La croissance de l’asiminier démarre très tard et est lente au début. Les jeunes feuilles apparaissent sous-développées et de couleur jaune clair, mais elles commencent à s’épanouir correctement pendant l’été, du moment que la fertilisation et les conditions du sol lui correspondent. Cependant, si plus tard en été les feuilles plus âgées restent jaunes ou présentent des zones de décoloration marquées, cela peut être dû à une carence en fer, ce qui nécessite l'application de chélate de fer associé à un binage léger. À plus long terme, il peut être nécessaire de réduire le pH du sol, mais cette étape n'est requise que si le pH du sol est de 7,5. Dans certains cas, quelques années après l’installation et si des apports réguliers de compost ont été réalisés, les feuilles jaunies ne réapparaissent plus.
Résistance au froid et hivernage
Même si l’asiminier offre des fruits exotiques, cette plante est extrêmement résistante au froid, tolérant des températures aussi basses que -28°C. Pour protéger les jeunes arbres du gel, enveloppez leur tronc dans un voile d'hivernage. Si vous cultivez un asiminier en pot ou en bac, évitez l'exposition directe au soleil pendant les premières années d'hiver, placez-le plutôt à l'ombre.
Taille
L’asiminier nécessite peu de taille. Éliminez simplement les pousses qui se font concurrence pour favoriser une croissance verticale. Vous pouvez également tailler les branches anciennes et trop étendues sur les arbres plus âgés pour stimuler l’apparition de nouvelles pousses. Gardez à l'esprit qu'il est interdit de tailler pendant les trois premières années, c'est-à-dire jusqu'à la première fructification. La plante a besoin de se développer et d'atteindre l'âge adulte pour produire des fleurs. D'un autre côté, évitez de trop stimuler la croissance par la taille, car cela peut entraver la formation des fleurs. En résumé, aucune taille à effectuer pendant les trois premières années ! Rangez votre sécateur !
Attention : l’asiminier porte ses fleurs et ses fruits sur les branches de l'année précédente. Si vous pratiquez une taille de formation pour la culture d'une haie par exemple, la récolte sera considérablement réduite. Cela s'explique par le fait que les jeunes branches fructifères sont constamment coupées avant d'avoir la possibilité de produire des fleurs et des fruits.
Pawpaw : la fécondation
Oui, la question de la pollinisation de l’asiminier est assez complexe. J'ai d’ailleurs déjà rédigé un article spécifique aux conditions de fécondation des asiminiers. Mais en quoi consiste précisément ce problème ? La pollinisation pose problème en raison de plusieurs facteurs.
Photo : La floraison tardive de l’asiminier.
- Les abeilles pollinisatrices et les libellules spécifiques aux fleurs de l’asiminier ne vivent pas sous nos latitudes, mais nous observons souvent différentes espèces de mouches sur et dans les fleurs brun-rouge. Elles semblent être attirées par l'odeur, à laquelle il faut s'habituer. Les livres de plantes américains traitant des asiminiers supposent ainsi que ces mouches charognardes sont attirées par le parfum et la couleur de la chair...
- Les asiminiers sont en principes auto-fertiles, notamment les variétés Prima et Sunflower, bien que cela ne fonctionne pas à 100 % à chaque fois.
- Les pistils récepteurs sont situés plus haut, au-dessus du pollen, à l'intérieur de la fleur de l’asiminier. Cependant, étant donné que les fleurs pendent généralement en forme de cloche, il est théoriquement possible que le pollen atteigne les pistils sous l'effet de la gravité, s'il n'y avait pas aussi un problème d'inégalité des organes sexuels.
- Les fleurs sont fortement pré-féminines, ce qui signifie que le pollen et les pistils ne mûrissent pas en même temps. En général, les organes féminins, les pistils, sont prêts à recevoir le pollen bien avant la maturité des étamines et du pollen.
- Cette asynchronie rend non seulement la pollinisation fondamentalement difficile, mais elle affecte également le mécanisme d'auto-fertilité.
Il existe toutefois une approche pratique pour obtenir des fruits d’asiminier en seulement 2 à 4 ans dans la plupart des cas. Un arbre de 7 à 10 ans produit alors volontiers entre 40 et 60 fruits, ce qui signifie que tout votre voisinage pourra profiter de vos fruits exotiques !
Photo : La fleur de l’asiminier pend vers le bas, en forme de cloche.
Les principaux conseils pour une fructification sûre et rapide
- Si l'on ne plante qu'un seul asiminier, il faut absolument planter une variété autofertile.
- Si vous plantez deux arbres ou plus, utilisez au moins deux variétés différentes, dont l'une autofertile. Celle-ci commence généralement à fleurir un peu plus tôt et dispose également d'un pollen très fécond. Ils peuvent ainsi s’auto-polliniser et polliniser d'autres variétés.
- Lors de la floraison, il est important d'effectuer une pollinisation manuelle. Pour ce faire, choisissez des fleurs très matures, avec des pétales presque bruns et des étamines bien développées qui contiennent du pollen, et transférez ce pollen sur les stigmates des fleurs plus jeunes. Idéalement, utilisez des fleurs mâles et femelles de différentes variétés. Si vous n’avez qu’un seul arbre auto-fertile, vous pouvez utiliser la même variété comme donneur de pollen. La pollinisation manuelle est une étape importante, car une fleur fécondée peut produire entre trois et cinq fruits, pesant de 80 à 250 g chacun !
La patience porte ses fruits, même pour l’asiminier
Nous l'avons déjà souligné à plusieurs reprises : l’asiminier exige de la patience. Sa croissance est lente et ses feuilles pendent souvent pendant les 3 premières années, ce qui peut vous donner envie de consulter un « docteur des plantes ». Il y a quelques années, la chaîne de jardineries Dehner avait diffusé une publicité dans laquelle un client de Dehner discutait avec un client d'un magasin de bricolage, qui avait été trompé par l'aspect triste de sa plante aux feuilles pendantes. Bien sûr, le spot télévisé ne mentionnait pas le nom de la plante, mais il s'agissait bien sûr d'un asiminier, car elle prend toujours cet aspect lorsqu'elle est jeune. 😉
Finalement, l’asiminier finit par s'enraciner et pousser, et au bout du compte, les feuilles d'un arbre âgé de 5 ans se relèvent soudainement et deviennent vertes et saines. Enfin, le problème de la fructification semble se résoudre presque de lui-même avec les années. Dans notre jardin, nous avons un asiminier âgé d'environ 10 ans (qui est également utilisé chaque année pour la multiplication). Cet asiminier 'Prima' produit sans problème environ 40 à 50 fruits par an, sans pollinisation manuelle ni autre artifice, et ils arrivent tous à maturité entre la deuxième moitié de septembre et début octobre. Peut-être que la proximité des tas de compost et des bacs à compost, qui attirent toujours beaucoup de mouches, aide aussi...
Récolte du pawpaw, le fruit de l’asiminier
Il arrive parfois que les variétés autofertiles 'Prima' et 'Sunflower' fleurissent déjà après 1 ou 2-3 ans. Comme nous l'avons déjà mentionné, nous recommandons d'éliminer les fruits naissants (s'ils ont commencé à pousser), car les 'bombes à fruits' qui poussent surchargeraient les petits arbres. Dans notre plantation expérimentale au nord de l'Allemagne à Bad Zwischenahn, nous avons laissé quelques fruits sur l'arbre dès la troisième année, car les petits arbres s’étaient déjà bien développés ('Sunflower' pousse d'ailleurs mieux et plus fort que 'Prima').
La récolte a lieu habituellement en septembre/octobre. Il est très difficile de déterminer le moment où les fruits sont mûrs. De plus, il vaut mieux les cueillir un peu avant leur pleine maturité afin de profiter d’une durée de conservation allant de quelques jours à 3 semaines (au réfrigérateur).
Pour savoir quand cueillir les fruits, recherchez des premières traces noires-brunes sur leur peau verte, puis tirez légèrement et tournez. Les fruits mûrs se détacheront facilement. S'ils restent attachés à l'arbre, vous pouvez les laisser mûrir un peu plus longtemps. D’ailleurs, il est important de visiter l’arbre tous les matins, car les fruits verts mûrs tombent au sol et sont alors difficiles à distinguer dans l’herbe.
Le pawpaw est un fruit de saison par excellence, il faut donc le déguster quand il est parfaitement mûr, ni plus, ni moins. C'est à la fois un avantage et un inconvénient. Vous pouvez également retirer la peau, enlever les graines et congeler la pulpe pour une utilisation ultérieure dans des glaces et d'autres desserts.
Photo : Le fruit de l’asiminier (pawpaw).
La multiplication de l’asiminier : difficile, mais possible
Si vous aimez votre asiminier et que vous en voulez absolument d’autres identiques, vous pouvez essayer de le multiplier. Cependant, il faut savoir que la multiplication de l’asiminier est assez difficile et qu’elle ne réussit pas toujours. Néanmoins, pour les amateurs de plantes qui aiment expérimenter, voilà un défi passionnant à relever : réussir à obtenir et cultiver une nouvelle génération de ces magnifiques plantes. Il existe trois méthodes différentes pour cela :
- Semis au printemps
- Boutures en automne
- Greffage
Si les deux premiers peuvent être réalisés par tout le monde, le greffage est plutôt une méthode réservée aux professionnels.
L’asiminier : Une arme secrète contre les pucerons
On observe rarement des parasites sur les asiminiers, principalement parce qu'ils ne sont pas originaires de notre région, et que leurs prédateurs naturels sont peut-être restés en Amérique du Nord. De plus, les plantes de la famille des Annonaceae, comme les asiminiers, accumulent de l'acétogénine dans leurs feuilles et leurs jeunes branches en été. Cette molécule dissuade fortement, voire tue, les insectes qui sucent ou grignotent les feuilles. Il est donc intéressant d'essayer cette méthode : en été, coupez des feuilles d’asiminier, faites-les tremper dans l'eau, puis pulvérisez ou arrosez cette solution sur les plantes infestées de pucerons. Malheureusement, la littérature scientifique ne fait état que d’essais réalisés avec de l'acétogénine pure (2000ppm dans une solution d'éthanol à 9,5%). La toxicité dépend toujours de la concentration… L'acétogénine a d’ailleurs également été étudiée pour son potentiel effet anticancéreux.
L’asiminier, le prochain arbuste tendance au jardin ?
Il y a 30 ans déjà, on avait vu naître un enthousiasme grandissant autour des asiminiers, et on pensait qu'ils pourraient devenir la prochaine grande tendance dans la production fruitière. Récemment encore, Andrew Moore a écrit un livre entier sur la tradition et la culture de l’asiminier aux Etats-Unis, rempli d'histoires où des tentatives ambitieuses ont été faites avec ces arbustes : certaines couronnées de succès, d'autres moins. Dans une certaine mesure, c'est une histoire quelque peu triste qui se répète. Il semble que ce fruit exceptionnel ait du mal à s'intégrer pleinement dans les méthodes modernes de production et de commercialisation.
Je suis personnellement convaincu que cela restera ainsi : l’asiminier demeurera principalement une plante de jardin, simple, belle et productive ! Il y a de nombreuses raisons de le penser : le fruit est trop grand pour être transporté, il est difficile à stocker, relativement délicat à produire (en termes de fécondation) et à récolter, et il est nécessaire d'enlever les graines avant de le consommer. Dans l'ensemble, il n'est donc pas le plus facile à manger.
C'était bien plus simple avec les myrtilles américaines, qui ont été découvertes par les agronomes du début du 20e siècle, à la même époque que les asiminiers. Elles ont fait l'objet d'un travail de culture et d'un véritable remaniement génétique, surtout grâce au grand-père de la myrtille horticole, Frederick Vernon Coville. En tant que fruit autochtone d'Amérique du Nord, elles avaient tout ce que l’asiminier ne possédait pas : elles étaient faciles à transporter, faciles à manger, faciles à cultiver (une fois que l'on respectait l'acidité du sol) et faciles à récolter. De plus, la culture de la myrtille était bien plus facile, en partie en raison de la succession plus courte des générations, mais aussi parce qu'il existait différentes espèces et sous-espèces de myrtilles qui pouvaient être facilement croisées pour tendre vers une culture commerciale.
Ma conclusion sur cette digression : l’asiminier ne fait plus recette, mais cela reste une plante extrêmement précieuse au jardin. Son fruit offre un goût exceptionnel et un exotisme qu’aucun autre arbuste ne peut apporter dans nos jardins du nord.
Bretagne nord
Meilleurs salutations
Ihr Lubera Team