Lorsque la rhubarbe a déjà plusieurs années, elle peut être divisée, pour augmenter considérablement d’une façon extrêmement simple le rendement de la récolte. Cette méthode de multiplication peu coûteuse, permettant également de régénérer et de renouveler les plants de rhubarbe, est courante pour de nombreuses vivaces et résout en même temps de nombreux problèmes de place dans nos jardins, car avec le temps elles s’étalent considérablement et deviennent simplement trop grandes à leur emplacement d’origine. Que vous achetiez votre propre rhubarbe et la divisiez pour la replanter vous-même ou que vous l’échangiez avec des voisins, la procédure est très simple et ne nuit en aucun cas aux plantes.
Quand faut-il diviser la rhubarbe ?
La multiplication de la rhubarbe, sa division, nécessite, comme le dit si bien le jardinier, un cœur de pierre et une bêche bien aiguisée et se pratique de préférence du solstice d’été jusqu’à l’automne. Lors de nos essais chez Lubera, nous avons clairement vu que le moment le plus propice est en fait le milieu de la période de végétation, c’est-à-dire le milieu de l’été. Divisée, puis replantée immédiatement, la rhubarbe étant active peut refermer apparemment tout de suite les plaies liées à sa division. En revanche, durant le repos végétatif, en hiver et au début du printemps, cette plaie reste béante plus longtemps, la plante ne peut pas la refermer activement ni la défendre, avec par conséquent un taux de perte plus important pour les divisions réalisées à cette période.
Pourquoi diviser régulièrement la rhubarbe ?
La division de la rhubarbe est également l’occasion de déplacer les plantes, car au bout de cinq à sept ans de culture le sol s’appauvrit considérablement, ce qui se traduit par une baisse sensible des rendements. Prévoyez si possible ce travail un jour sans pluie, lorsque la zone racinaire n’est pas totalement détrempée. Dans le cas inverse, la terre sera trop lourde et il faudra creuser très profondément pour diviser la rhubarbe si elle a déjà quelques années.
Bien entendu, l’autre objectif important de la division est tout simplement la multiplication des plantes et donc l’augmentation de leur contingent. Dans la pratique, les entreprises traditionnelles de multiplication de la rhubarbe cultivent des dizaines d’hectares de champs de rhubarbe, qui sont ensuite arrachées en fonction des besoins des clients. Dans un deuxième temps, les rhizomes sont alors divisés afin d’être prêts pour le client, par exemple un cultivateur professionnel de rhubarbe. On peut ainsi obtenir 4 à 8 nouveaux plants à partir d’un seul…
Photo : rhubarbe divisée dans la pépinière de Lubera®
Avant la division : préparer soigneusement le futur emplacement de la rhubarbe
Bien que nos savoureuses variétés de rhubarbe telles que Livingstone, la douce Siruparber® Canada Red® et notre petite, mais délicieuse mini-rhubarbe Lowberry ® Lilibarber® soient considérées comme des polygonacées quasiment dépourvues d’exigences, poussant d’elles-mêmes, il faut néanmoins respecter quelques règles pour replanter les fruits de la division. Il faut avant tout un endroit ensoleillé dans votre jardin (au besoin légèrement ombragé si on revoit les récoltes à la baisse), mais qui ne doit en aucun cas être trop exigu. Même si vous divisez la rhubarbe, elle occupera en quelques années à peine une surface considérable, hormis sa hauteur pendant la floraison, comme en témoignent les deux photos impressionnantes de la rhubarbe couleur de fraise Red Valentine, au goût très doux. C’est pourquoi nous souhaitons vous rappeler, en style télégraphique, les règles essentielles pour planter la rhubarbe :
- Préférer les terres de jardin légères à mi-lourdes et si possible humifères ;
- Quelle que soit la période de plantation, espacer les plants d’au moins 0,8 à 1 mètre ;
- frotter la motte des plantes en conteneur avant de les mettre en place (non nécessaire pour les divisions de rhubarbe !)
- Enfoncer les plantes dans le sol de manière à recouvrir la souche de trois à quatre centimètres de terre végétale et de compost ;
- Proscrire impérativement toute humidité stagnante à l’emplacement de la rhubarbe, mais arroser régulièrement les jeunes plants après le débourrement, car ils n’ont pas encore développé de racines fibreuses
Diviser la rhubarbe en ménageant les plantes - comment procéder exactement ?
Prenez le temps de déterrer complètement la plante mère, même si vous devez transpirer et creuser jusqu’à 70 cm de profondeur. Lorsque la souche est enfin dégagée, divisez-la en quatre ou en deux à l’aide d’une bêche propre, pour récupérer des morceaux d’un kilo environ. Chacun d’entre eux devrait avoir au moins un bourgeon robuste qui démarre immédiatement et autour duquel de nouveaux bourgeons et donc de nouvelles tiges se formeront peu à peu. Veillez à ce que les surfaces de coupe obtenues lors de la division de la rhubarbe soient aussi sèches que possible avant de les planter dans le sol, au risque de favoriser la formation de champignons et d’autres agents pathogènes.
Notre conseil : préférer un couteau à pain bien aiguisé au lieu d’une bêche
Il s’est également avéré utile de déposer le rhizome de rhubarbe déterré sur une table pour mieux le travailler. Ensuite, au lieu de le diviser à l’aide d’une bêche (ce qui fonctionne aussi, mais peut provoquer des coupes et des blessures peu souhaitables), nous utilisons un couteau à pain aussi grand que possible (ou un autre couteau long). Avant la division proprement dite, nous rinçons et nettoyons le rhizome sous un jet d’eau froide, non pas tant pour des raisons de propreté, mais pour mieux voir les bourgeons et être à même de tailler plus précisément. Grâce à cette méthode et s’il y a suffisamment de bourgeons, il est souvent possible de diviser les grands rhizomes en 4 à 8 morceaux. Mais en définitive, chacun d’entre eux doit contenir au moins un bourgeon bien développé.
Photo : rhubarbe divisée (vue de dessus) avec un bourgeon bien développé
La cure de jouvence de la nouvelle rhubarbe peut toutefois s’avérer un peu plus difficile si les plantes ont été plantées il y a des années trop près de la clôture du voisin ou à proximité immédiate d’un mur. Dans des circonstances particulièrement malheureuses, le système racinaire s’est alors tellement ramifié qu’il est pratiquement impossible d’arracher complètement la rhubarbe sans la détruire. Il ne reste donc plus qu’à la diviser à la hussarde, en la scindant directement encore complètement enfouie dans le sol, en donnant des coups de bêche aussi précis que possible. Essayez tout de même de dégager la zone racinaire le plus profondément possible et de récupérer délicatement les morceaux ainsi obtenus, éventuellement avec une petite pelle à main.
La période de REPOS des nouveaux plants de rhubarbe commence !
La division de la rhubarbe est un travail pénible non seulement pour vous (dans des circonstances épuisantes), mais aussi et surtout pour les plantes, raison pour laquelle il faut accorder un certain laps de temps aux tiges qui apparaissent lentement et sont encore très fragiles. Bien que les premières nouvelles tiges particulièrement croquantes puissent théoriquement être récoltées dès le printemps suivant, il s’est avéré judicieux d’accorder à la rhubarbe un peu de repos durant les deux premières années, ce qui lui permet de se fortifier globalement. Après repiquage, il convient de s’abstenir de récolter les premières tiges et de diviser la plante jusqu’à la troisième année et même alors, il faut modérer ses ardeurs en matière de récolte. Dans notre livre de jardinage, nous avons rédigé à votre attention un article détaillé sur les bonnes conditions d’une vie longue et saine pour la rhubarbe, après sa division.
Diviser la rhubarbe ou acheter de nouveaux plants de rhubarbe ?
Certes, nous sommes légèrement de parti pris sur ce sujet;-) Il est clair néanmoins qu’il n’y a aucune raison de diviser puis de replanter une bonne variété productive de rhubarbe, tant qu’elle ne présente pas de signes manifestes de dégénérescence (dont la taille des tiges diminue à la rigueur légèrement après quelques années). Mais si la chute de croissance de l’ancienne plante est très forte et si la souche de rhubarbe a du mal à se ressaisir pour impulser la production de nouvelles tiges, il est préférable de recourir à du matériel végétal neuf et frais. D’une manière générale, il est possible de compléter sa propre plantation de rhubarbe avec de nouvelles plantes et variétés pour plus de diversité.
Par exemple avec la rhubarbe Livingstone, également productive en été et en automne, qui supporte sans problème une floraison et dont la croissance des tiges ne faiblit pas par conséquent.
Photo : rhubarbe Livingstone - Récolte de rhubarbe d’avril à octobre
Ou avec la rhubarbe Lilibarber®, toute mignonne et plutôt utilisée comme condiment et herbe aromatique…
Photo : owberry® Lilibarber® - la plus petite rhubarbe au monde !
Il existe en outre des variétés plus récentes et généralement beaucoup plus douces, qui forment des tiges à l’intérieur très rouges presque dès le début de la récolte et qui se prêtent surtout à la réalisation de purée et de sirop. Notre favorite, Siruparber® Canada Red®
Photo : Siruparber® Canada Red® - les tiges intégralement colorées donnent une couleur de sirop inégalée !
Plus le jeune plant est grand, plus le rendement commence rapidement
Chez Lubera®, nous proposons tout à fait sciemment de grands plants de rhubarbe vigoureux en pot de 5 litres, qui sont à plein rendement dès la deuxième année déjà. Étant donné que la majorité de nos rhubarbes sont micropropagées, c’est-à-dire qu’elles ne proviennent plus d’une division conventionnelle, nos plantes sont garanties exemptes de virus et bien que jeunes ont un système de racines fibreuses beaucoup plus ramifié, ce qui facilite naturellement la croissance.
Lorsque la première submersion de rhubarbe menace lors de la récolte
Multipliées et replantées comme indiqué ci-dessus, et avec de bonnes conditions de nutrition et de lumière au nouvel emplacement, la qualité et l’arôme des plantes ainsi rajeunies s’améliorent sensiblement. Pour de nombreuses variétés, les tiges ont même une saveur plus douce. Avec le nombre de plantes issues de la division de la rhubarbe, le volume de la récolte, désormais considérable, augmente régulièrement et inexorablement au plus tard au cours de la troisième année. C’est alors un véritable défi pour les adeptes des tartes à la rhubarbe et les propriétaires de congélateurs, car les tiges mûres nettoyées et coupées en morceaux se congèlent parfaitement et longtemps. Toutefois, les périodes de récolte de la rhubarbe étant quasiment similaires à celles des premières fraises précoces, la place disponible dans le congélateur est souvent très limitée.
Une méthode de transformation très simple et particulièrement peu encombrante consiste à réaliser un sirop de rhubarbe fait maison, à le stériliser au bain-marie et à le mettre en bouteille pour le conserver pendant plusieurs mois dans un endroit frais. Dilué dans de l’eau froide, il constitue une excellente boisson désaltérante pour les journées d’été caniculaires.
Réveiller les papilles gustatives blasées avec du sirop de rhubarbe
Pour obtenir 1,5 litre de printemps embouteillé, il suffit en principe d’utiliser deux kilogrammes de fruits (dans l’exemple actuel, il s’agit bien sûr de légumes). Si le sirop de rhubarbe pur a un goût trop âpre pour vous, vous pouvez remplacer une partie de la quantité nécessaire par des fraises, des pommes ou d’autres fruits à chair ferme.
Photo : Sirop de Siruparber® Canada Red® - un goût rafraîchissant et une couleur inégalée
Préparation :
- Couper en morceaux les tiges nettoyées et les porter à ébullition dans 200 millilitres d’eau, puis faire mijoter pendant environ 45 minutes à feu doux. Écraser plusieurs fois l’appareil au presse-purée.
- Une fois que la chair est bien tendre et qu’elle libère beaucoup de jus, verser l’appareil dans une mousseline tendue au-dessus d’un récipient et laisser s’égoutter toute la nuit.
- Le lendemain, mesurer le volume de jus puis ajouter 700 g de sucre par litre (selon vos préférences) et faire chauffer à 80 °C degrés au moins. Enfin, verser le sirop chaud dans des bouteilles préchauffées et stérilisées, étanchéifier avec un bouchon à vis ou en liège. C’est tout.
Ne vous inquiétez donc pas, même si après avoir divisé la rhubarbe, la récolte alourdit encore un peu plus la balance de la cuisine. Les possibilités de conservation de ces délicieuses tiges tendres sont multiples et s’adressent à tous les palais.
Pour en savoir plus sur la rhubarbe, consultez notre dossier.