L’olivier peut prospérer en pot toute l’année à l’extérieur dans de nombreuses régions froides si l’on connaît ses exigences et que l’on en tient compte. Je souhaite vous relater dans cet article les bonnes expériences que j’ai faites avec la culture de l’olivier en pot. Nous parlerons de l’emplacement en été et en hiver, de la bonne dose d’arrosage et de fertilisation, ainsi que du rempotage et de la taille de l’olivier.
Sommaire
En pot ou pas - telle est la question
Depuis de nombreuses années nous avons chez nous notre arbre méditerranéen, un olivier en pot, qui peut rester toute l’année dehors, chez moi en Rhénanie connue pour son climat doux. Le grand avantage de la culture en bac pour moi comme pour l’olivier, est la flexibilité et les enseignements que l’on en retire. Car j’ai dû bien sûr déterminer s’il était préférable de planter un olivier en pleine terre ou de le cultiver en pot. La question la plus importante ici est : quelle sera la rigueur de l’hiver ?
Rusticité de l’olivier
L’olivier est considéré comme une plante modérément rustique. Ce qui signifie qu’en dehors de la zone de l’oranger, il ne peut être hiverné dehors et tolérer des températures basses que sous certaines conditions. Mais il est très important de noter qu’il n’y a pas de rusticité absolue. Celle-ci dépend toujours de chaque plante. Les plantes sont des êtres vivants et des sujets individuels. Elles se différencient par leur âge, leur origine, leur santé et d’autres propriétés. Une plante en bonne santé établie depuis de nombreuses années à un emplacement surmontera mieux les variations météorologiques à cet emplacement qu’une plante récemment « installée », qui végétera.
De ce fait, les informations relatives à sa rusticité sont purement indicatives. La première condition préalable pour planter un olivier en pleine terre est que les températures hivernales ne descendent pas en dessous de -10 °C. De plus, il faut les protéger contre un excès d’humidité. Selon mon expérience, des précipitations trop abondantes et une humidité trop forte sont au moins aussi problématiques qu’un excès de froid. Pour ce faire, il est très important de protéger efficacement les racines contre l’humidité aussi bien en terre qu’en surface, afin que l’olivier prospère bien en extérieur.
L’emplacement
Sa rusticité dépend beaucoup de l’emplacement proprement dit. On distingue en botanique le macroclimat et le microclimat d’un emplacement. Tandis que le macroclimat désigne les données météorologiques globales d’une région, le microclimat représente les conditions concrètes spécifiques à un emplacement. Les emplacements sont réputés abrités si un obstacle fixe empêche le froid, les vents forts et les précipitations. La protection peut être uni- ou multilatérale ou empêcher l’air froid du dessus et les précipitations. Elle peut être liée à des obstacles fixes comme un mur de maison ou de jardin. Mais des arbres à feuillage persistant peuvent aussi limiter le vent, le froid et la pluie.
L’adaptation de l’olivier aux paysages ouverts est un peu contradictoire avec un emplacement protecteur. Sa pollinisation se fait par dispersion aérienne et il est habitué au vent. L’emplacement idéal offre alors une protection flexible en hiver et en été, à moins qu’il ne déménage deux fois par an, s’il est cultivé en pot : une fois en hiver à un emplacement abrité, et une fois en été dans un site plus exposé.
Un conseil : La culture à l’intérieur d’un olivier n’est malheureusement pas une bonne idée. L’air est trop sec, et généralement il y fait trop chaud tout en manquant de lumière. L’hivernage ne peut être envisagé que dans un quartier d’hiver frais et lumineux à environ 5° C dans les régions très froides.
L’âge de l’olivier
Un vieil olivier est pour nombre d’entre nous l’incarnation de la beauté méditerranéenne. Il n’est donc pas étonnant que l’offre de tels arbres soit importante. Toutefois, on oublie souvent que les oliviers proposés sont fréquemment originaires d’une région où le climat est très différent du nôtre. Ce sont surtout les étés torrides et très secs qui nous manquent, mais nos hivers sont aussi nettement plus froids et plus humides que ceux de l’Andalousie par exemple.
Si vous souhaitez acheter un vieil olivier en pot, il est important de tenir compte de son origine. Les arbres d’altitude et du nord du bassin méditerranéen, comme ceux de la région du Lac de Garde se prêtent bien à la culture dans notre pays. Lors de l’achat, il faut en tout cas se renseigner sur l’origine que le vendeur doit pouvoir prouver de manière fiable.
Si vous doutez - à juste titre - que les arbres proposés puissent résister à des hivers rigoureux, je vous conseille de vous procurer un jeune sujet qui pourra s’acclimater chez vous. Avec un olivier en pot vous êtes flexible et cela vous permet d’apprendre à connaître ses besoins à son emplacement sur une période plus longue. Si votre olivier se développe sans problème en pot à son emplacement, vous pouvez le planter à cet endroit. Cultiver un olivier en pot signifie donc simplement minimiser les risques.
L’entretien d’un olivier en pot
En plus de l’emplacement, les bons soins sont déterminants pour que votre olivier se développe et prospère. En pot ou en bac, les exigences sont différentes de celles en pleine terre. Les ' ou en pot ont besoin de plus de soins que les plantes en pleine terre.
La terre idéale de l’olivier
Accordez une importance particulière à la terre pour favoriser la croissance de votre olivier. Je vous recommande de le rempoter tout de suite après l’achat. Nous ne connaissons pas la qualité de la terre du pot d’origine. Il est préférable de bien nourrir l’olivier dès le début.
Le rempotage a lieu au printemps. La terre doit être perméable, plutôt calcaire - donc pas acide - et avoir une proportion importante de matériau drainant. Ce dernier assure l’évacuation de l’eau - le drainage - et peut être constitué de graviers, de cailloux ou de terre cuite. Dans le tiers inférieur, c’est-à-dire sous la motte à proprement parler, la part de matériau drainant doit être de 30 à 40 % et de 10 à 15 % de part et d’autre de la motte. Vous pouvez confectionner vous-même le mélange. Pour ce faire, prenez de la terre de jardin ou de l’humus et mélangez-la avec des fibres de coco. Il faut renoncer à utiliser de la tourbe. Mais vous pouvez aussi acheter la terre adéquate. Le terreau pour plantes en bac contient fréquemment du matériau drainant.
Quel pot pour mon olivier
Outre la terre, le choix du bon contenant est important pour que l’olivier s’épanouisse bien. Un pot doit avoir les propriétés suivantes :
- Taille suffisante
- Stabilité
- Trous d’évacuation de l’eau
- Être transportable
En ce qui concerne sa taille, il faut savoir que l’olivier a des racines très profondes et très larges. Il faut donc choisir un pot de taille généreuse. On trouve dans le commerce des pots en plastique ou en terre cuite. La terre cuite à l’aspect très méditerranéen est stable et offre une bonne isolation. Mais il est lourd et donc difficilement transportable. En revanche, certains pots en plastique sont plus légers, mais ne semblent ni très méditerranéens ni de qualité.
Hiverner un olivier en pot
La principale raison de garder un olivier en pot est la facilité d’hivernage. Selon la région, vous pouvez l’hiverner dans un quartier d’hiver frais et lumineux comme une serre ou un jardin d’hiver. Il peut aussi être placé en plein air directement contre le mur de la maison ou tout autre emplacement protégé. Mon olivier migre généralement avant Noël à un emplacement protégé directement contre le mur de la maison, où il reste pendant tout l’hiver. J’ai entouré le pot d’un film étanche, pour qu’il ne souffre pas trop d’un excès d’humidité.
Tailler un olivier en pot
L’olivier est une plante persistante à croissance plutôt lente. Cultivé en pot, il y a donc peu de raison de le tailler, à moins qu’il n’ait perdu ses feuilles, ce qui est le cas lorsqu’il manque de lumière ou si l’humidité est trop forte. Supprimez les rameaux dégarnis et morts en pratiquant une taille dite de conservation. À l’inverse, une taille de formation permet de modeler la couronne. Retrouvez ici une description détaillée de la '.
Quand l’olivier commence-t-il à fleurir et à donner des fruits ?
En tenant compte des exigences de l’olivier, vous obtiendrez très vite des fleurs et des fruits, c’est-à-dire des olives. Les oliviers ont de petites fleurs insignifiantes, pollinisées par le vent. De nombreuses variétés étant autofertiles ou hermaphrodites, vous n’avez pas besoin d’avoir un deuxième arbre pour récolter des olives.
Photos et texte : Dr. Dominik Große Holtforth