Le pommier en cordon correspond exactement à sa description, une forme d’arbre et de tige très mince, conduite en ou comme un cordon. Le type de port ne s’obtient ici ni par la génétique ni par la variété (comme pour l’arbre colonnaire, par exemple nos variétés "Maloni"), mais par des opérations de taille et de culture. Les plus fréquents sont les cordons bas qui guident l’arbre horizontalement à environ 50 cm de hauteur. Naturellement on peut imaginer d’autres formes, d’autres ramifications et angles, mais en fin de compte, le principe de conduite de l’arbre reste inchangé : l’arbre d’un an est mis en forme et la prolongation de tige se poursuit, des mesures de taille et de guidage permettent de conserver sa minceur et de le faire fructifier.
Ce qui semble si artificiel et difficile, et faisait à Versailles le bonheur de Louis XIV, le Roi-Soleil, peut être très facilement reproduit et cultivé chez vous dans votre jardin. Le pommier en cordon est très polyvalent et surtout utilisable d’un point de vue formel, comme élément conducteur le long d’un chemin pour prolonger une perspective, border des massifs, créer des délimitations, et comme garde-corps de clôture virtuel. Au sens propre du terme, l'arbre en cordon met le jardin en forme. Et il s’agit dans tous les cas d’un fruitier, qui par définition est aussi un arbre d’ornement, ce qui abolit la frontière entre potager, jardin d’agrément et jardin d’ornement.
Comment procéder pour conduire un pommier en cordon ?
- Le matériau de départ sera un arbre d’un an sur porte-greffe de faible vigueur. Chez Lubera ce sont les Easytrees Paradis et Redlove en pot de 5 l. Seuls les poiriers s’y prêtent parmi les autres types de fruitiers, les fruitiers à noyaux sont plutôt déconseillés.
- On peut les planter durant toute l’année, en privilégiant le printemps et l’automne, car il est alors plus facile de former l’arbre.
- La distance entre plants est d’environ 1,5 à 3 m. Lorsqu'on souhaite réaliser un cordon plus long comprenant différentes variétés, les arbres à cordons sont tous dirigés dans le même sens. Sur les cordons plus petits de 3 à 5 mètres, les arbres peuvent se développer côte à côte. Les chevauchements ne posent pas de problème lorsqu’à certains endroits 2 cordons sont réalisés.
- Juste après la plantation, l’arbre est plié prudemment à la hauteur voulue. La courbure doit être le plus possible à angle étroit, mais bien évidemment il ne faut pas rompre la tige.
- La charpentière ne sera pas tout de suite pliée au niveau prévu, mais on lui laissera un peu d’inclinaison et de traction pour que le tronc/le « bras » puisse continuer de pousser. Un cordon aplati trop tôt donnera trop de gourmands verticaux et la poursuite du tronc se poursuivra presque à angle droit par rapport au cordon. Le cordon ne sera courbé au niveau définitif que lorsqu’on aura atteint toute la longueur.
- Au moment du solstice d’été en juin, il est très important surtout durant les deux premières années de pincer les concurrents à la prolongation du tronc ; ils ne doivent pas concurrencer le centre dans son développement.
- En principe la taille de formation du cordon a lieu deux fois par an, une fois en été et une fois en février. Pour ce faire toutes les tiges de plus de 15 à 20 cm, sont rabattues à 15 cm, pour « forcer » la formation de coursonnes (bois fructifère). Ce n’est que dans les cas exceptionnels, lorsqu’une tige verticale est trop vigoureuse et trop longue, que l’on supprimera les tiges latérales.
- Taille de rajeunissement : Un vieil arbre en cordon forme beaucoup de coursonnes courtes directement depuis le cordon; le risque est ici que l’arbre vieillisse et ne forme quasiment plus de nouveau bois. Dans de telles situations, il faut augmenter un peu les fertilisations. De plus, on supprimera un tiers des vieilles coursonnes aux formes tourmentées pour stimuler la formation de nouvelles coursonnes.