Comment tailler un pommier colonnaire ? C’est la question que l’on se pose pour presque tout arbre colonnaire après quelques années. D’une part parce qu’à un moment donné il faut bien tailler quasiment tout pommier, mais d’autre part aussi parce qu’ils deviennent trop grands, ou parce que deux, trois voire quatre rameaux s’élancent vers le ciel, en quête de suprématie. Avant de pouvoir répondre à la question de la taille - et bien plus encore de la bonne taille - il faut d’abord définir ce qu’est un véritable pommier colonnaire et ce qu’il n’est pas. Et nous vous montrons aussi comment et pourquoi la croissance d’un pommier colonnaire est si particulière et quelles sont les conséquences pour la taille. Bien entendu, vous pouvez acheter une multitude de nouvelles variétés de pommiers colonnaires dans la boutique Lubera®, tous issus de notre sélection. Nous vous montrons enfin quelles sont les variétés à croissance plutôt élancée et lesquelles forment plus de rameaux latéraux.
Sommaire
- Qu’est-ce qu’un véritable pommier colonnaire
- Différence entre pommiers colonnaires et arbres en cordon
- Pourquoi les pommiers colonnaires ne doivent pas être taillés, à moins que ?
- D’où émergent surtout les rameaux latéraux sur un pommier colonnaire ?
- Que se passe-t-il si on ne taille pas le pommier colonnaire ?
- Tailler le pommier colonnaire : rien de plus simple !
- Mesures de prévention contre l’excès de rameaux latéraux
- Limiter les pommiers colonnaires en hauteur
- Variétés de pommiers colonnaires comptant plutôt plus de rameaux latéraux et pommiers colonnaires très élancés
Qu’est-ce qu’un véritable pommier colonnaire
Un véritable pommier colonnaire a des entren½uds courts ou de faibles distances entre les bourgeons, bien plus courtes que chez les variétés de pommiers normales. Cette propriété se combine de plus avec une dominance apicale extrêmement marquée. C’est-à-dire que l’on stimule bien plus les bourgeons les plus hauts, qui sont toujours la pointe du rameau central, de l’axe central de l’arbre, par rapport aux bourgeons latéraux, dont le débourrement est inhibé dans les règles de l’art. La conséquence en est le faible développement de rameaux latéraux, voire leur absence totale. Et le résultat global de la dominance apicale et de la faible distance internodale donne presque de soi-même le port colonnaire typique.
Photo : Pommier colonnaire Malini® Pronto® - arbre plus tolérant au feu bactérien et aux fruits savoureux
Nous devons presque exclusivement cette propriété à la variété Wijick, trouvée dans les années cinquante au Canada comme mutation, c’est-à-dire évolution génétique spontanée, de l’ancienne variété américaine McIntosh. En presque 30 années de sélection de pommiers, je n’ai encore jamais rencontré de cas où un véritable pommier à port colonnaire descendait réellement d’une autre variété.
La raison pour laquelle nous soulignons l’origine et le thème du véritable arbre colonnaire alors que nous nous intéressons à la taille, s’explique rapidement : le marché regorge malheureusement de contrefaçons : pommiers d’un an, déclarés comme arbres colonnaires en raison du port assez élancé en bas âge, variétés à rameaux serrés, dressés vers le haut comme des peupliers vendus également comme arbres colonnaires…. En fin de compte, il n’est pas très simple de distinguer les arbres colonnaires véritables des contrefaçons, mais un conseil pratique important est qu’un véritable arbre colonnaire d’un an ne mesure jamais plus d’1 m (souvent il mesure de 30 à 60 cm de haut), ce qui est très rapidement le cas chez les variétés de pommier normales.
NB : toutes les variétés de pommiers colonnaires proposées par Lubera, proviennent de cette lignée de Wijick que nous avons entretemps améliorée sur 4 générations, de sorte à obtenir une qualité de fruit plus intéressante et plus précieuse tout en améliorant la résistance des arbres. Toutes les variétés de pommiers colonnaires Lubera appelées Malini® sont résistantes à la tavelure.
Différence entre pommiers colonnaires et arbres en cordon
Les ' sont obtenus par des mesures culturales, surtout la taille, pour obtenir un port élancé, en colonne. En partant d’un pommier d’un an, élancé, dénommé Easytree®, taillez fortement les années suivantes tous les longs rameaux latéraux, pour donner à l’arbre la forme colonnaire souhaitée. Ceci fonctionne aussi s’il est greffé sur un porte-greffe à faible croissance tel que M9. À la différence de l’arbre en cordon, le pommier a d’origine, de par sa génétique, un beau port colonnaire qui doit être conservé et renforcé par des mesures de taille. Toutefois ceci ne s’applique que dans certaines limites aux fruitiers colonnaires à noyaux : généralement les variétés proposées n’ont pas d’entren½uds courts et arborent simplement un port élancé du fait d’une forte dominance apicale.
Pourquoi les pommiers colonnaires ne doivent pas être taillés, à moins que ?
Retournons à la taille d’un pommier colonnaire. En se reportant aux explications ci-dessus, le lecteur avisé trouvera vite une contradiction de base dans mon argumentation : si les arbres colonnaires ne poussent qu’en forme de colonne grâce à la combinaison de la dominance apicale et d’entren½uds courts et compacts, pourquoi faut-il donc les tailler ? L’absence de taille ne figure-t-elle pas justement parmi les principaux arguments en faveur des pommiers colonnaires ? N’est-ce pas aussi un objectif primordial de tout acquéreur d’arbre colonnaire que de ne plus devoir quasiment le tailler ? Oui, mais hélas la biologie ne relève ni de la logique, ni des mathématiques, et ce qui devrait être juste en théorie s’avère quelque peu différent en réalité.
Photo : Floraison du pommier colonnaire Malini® Subito® – un pommier colonnaire précoce à l’arôme épicé
D’où émergent surtout les rameaux latéraux sur un pommier colonnaire ?
Le pommier colonnaire forme des rameaux latéraux, même si leur nombre est bien moins important que sur un pommier normal. À y regarder d’un peu plus près, on découvre rapidement que les rameaux latéraux naissent surtout à un endroit : ils se forment sur ce qu’on appelle la « base », c’est-à-dire au sommet du rameau de l’année précédente, qui est aussi la base du rameau de l’année suivante, dont émergent la branche centrale et parfois même aussi quelques branches concurrentes.
Photo : On voit ici la base avec le rameau central qui continue de croître et deux branches concurrentes
Et l’on peut ainsi expliquer les ramifications et les pousses concurrentes : la dominance apicale particulièrement marquée (= stimulation de la pointe) d’un pommier colonnaire a pour effet qu’au printemps lors du débourrement, ce n’est pas juste le bourgeon terminal qui est stimulé mais aussi les bourgeons concurrents adjacents placés juste quelques millimètres en dessous et qui démarrent ensuite.
Que se passe-t-il si on ne taille pas le pommier colonnaire ?
Si on laisse pousser et croître ces bourgeons latéraux juste sous le bourgeon central, il en résultera chez nombre de variétés de pommiers colonnaires quelque chose comme un chandelier à sept branches, où plusieurs branches se dressant simultanément vers le ciel disputent la dominance à la branche centrale.
Photo : Pommier colonnaire Malini® « Gracilis »® – le pommier colonnaire le plus petit et le plus compact, idéal en bac
Tailler le pommier colonnaire : rien de plus simple !
Si on souhaite empêcher ceci et conserver le port colonnaire, il faut tailler l’arbre pour que la colonne se pare de façon homogène d’une délicate coursonne et ne constitue pas un système à plusieurs colonnes poussant tout droit vers le ciel. Finalement la taille est très simple - et ne requiert pas de connaissances techniques :
tous les rameaux latéraux de plus de 20 cm de long, doivent être rabattus 2 fois par an - une fois en février et une fois en mars - à 15-20 cm. On obtient alors aussi bien les rejets précoces et extrêmement vigoureux, surtout au sommet, que les rameaux latéraux poussant ultérieurement qui peuvent par exemple même émerger de coursonnes plus anciennes.
Attention : ne supprimez jamais AUCUNE branche en entier, il faut toujours conserver un moignon de 10 à 15 cm. Ceci permet de s’assurer au fil des ans que l’arbre soit revêtu d’une coursonne et porte des fruits sur toute sa longueur. Une élimination des bourgeons latéraux aurait pour effet de créer des endroits dégarnis qui ne produiraient plus ni coursonne ni fruits.
Photo : Pommier colonnaire avant la taille
Photo : Pommier colonnaire après la taille ; comme de nombreux bourgeons floraux sont déjà visibles sur les rameaux latéraux inférieurs, on peut pratiquer ici une taille moins sévère.
Mesures de prévention contre l’excès de rameaux latéraux
Si on le souhaite, on peut prévenir l’apparition d’un excès de rameaux latéraux en regardant plus précisément la pousse terminale du pommier colonnaire et en ébourgeonnant les bourgeons latéraux situés au plus près du bourgeon central, c’est-à-dire en les pinçant. On élimine ainsi les candidats les plus sérieux à la concurrence, avant même le débourrement.
Limiter les pommiers colonnaires en hauteur
Chez Lubera, nous greffons les pommiers colonnaires sur le porte-greffe M26. Les variétés Lubera Malini® mesurent au bout de dix ans entre 1,5 m (Malini® « Gracilis ») et 2,2 m (Malini® « Subito ») et plus de 3 m (Malini® « Mannequin »). Mais nombre d’autres producteurs greffent leurs pommiers colonnaires sur des porte-greffes à croissance vigoureuse pour obtenir un jeune sujet plus fort et plus facile à vendre. Ceux-ci peuvent atteindre allègrement 4 ou 5 m de haut. La question se pose alors fréquemment de savoir si cette croissance en hauteur doit se poursuivre éternellement ou si on peut limiter ces pommiers en hauteur. Ici aussi la base, c’est-à-dire la division de deux rameaux de l’année, joue un rôle décisif. La base se reconnaît la plupart du temps par un anneau clairement visible tout autour de la branche. Il est alors préférable de couper la partie trop haute d’un pommier colonnaire de façon relativement brutale à environ 5 cm au-dessus d’une telle base. Dès le débourrement au printemps, on peut choisir le rejet le plus beau et éventuellement aussi le plus droit qui formera ensuite la nouvelle prolongation du tronc. Les autres branches seront tout simplement éliminées ou soumises à une taille annuelle - si on souhaite récolter plus de fruits au sommet - et rabattues à 15 à 20 cm deux fois par an, en mars et en juin. L’opération peut être renouvelée tous les 2 ou 3 ans, idéalement tous les 3 ou 4 ans, de sorte que la nouvelle pointe puisse aussi fructifier dans l’intervalle, et ne développe pas le syndrome de Struwwelpeter en raison des tailles réitérées.
Photo : Limitation en hauteur d’un pommier colonnaire : le rameau central est rabattu à quelques centimètres au-dessus d’une base. La base qui délimite deux rameaux annuels est reconnaissable aux cercles horizontaux.
Photo : Pommier colonnaire élancé limité en hauteur.
Variétés de pommiers colonnaires comptant plutôt plus de rameaux latéraux et pommiers colonnaires très élancés
Mais les variétés Malini® de Lubera ont bien sûr des différences en ce qui concerne la propension à développer des rameaux latéraux. Les variétés Malini® « Mannequin » et « Topmodel » ont un port remarquablement élancé (pas étonnant vu leur nom !). Avec peu de rameaux latéraux et une croissance en hauteur marquée, ils comptent parmi les variétés de 3 m et plus de hauteur en 8 à 10 ans. En revanche, les variétés Malini® « Subito » et « Pronto » sont nettement plus compactes, mais forment nettement plus de rameaux latéraux. Cette différence a aussi sa propre logique interne : les arbres plus compacts Subito et Pronto sont plus inhibés ou freinés - et forment par conséquence aussi plus de rameaux latéraux. Les variétés Malini® « Mannequin » et « Topmodel » ont une stimulation de la pointe plus marquée et poussent par conséquent plus en hauteur en formant moins de rameaux latéraux. La logique d’un pommier colonnaire est aussi simple que cela !
Photo : Pommier colonnaire Malini® « Mannequin » - arbre colonnaire élégant et élégant aux délicieuses pommes
Photo : Pommier colonnaire Malini® « Topmodel » - arbre colonnaire élancé aux pommes aromatiques
Traduction peu comprehensible